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Même si j'avais déjà remarqué que Théo était des plus « expressif » quant à sa love story avec Elisa, je sais que jamais je ne m'y ferai. Le voir assis face à moi lancer des regards suggestifs à sa bien aimée qui rosit des joues à chacun d'eux me donne toujours autant envie de vomir. C'est à se demander si je ne suis pas devenue une aigrie de l'amour. En réalité, c'est surtout lui qui me donne des hauts le cœur. Lui, et les souvenirs qui ressurgissent dès qu'il me parle de son entourage. Et quel entourage ! Heureusement, Nathan est là pour relever le niveau. Je me demande toujours pourquoi ces deux là sont collés l'un à l'autre 24h sur 24.

- "Prenez une chambre la prochaine fois, on est en public ! lança Justine.

- Ça s'appelle l'amour grosse rabat joie. Tiens, rien que pour toi... Il prit le visage d'Elisa entre ses mains et l'embrassa bruyamment, la laissant encore plus rouge qu'elle ne l'était déjà.

- Même ta meuf est à bout tu vois pas ? répliqua Justine.

- Toi Mireille Matthieu parle pas avec moi... osa Théo en pointant du doigt la nouvelle frange de son adversaire dans cette joute verbale."

Justine ne manqua pas d'y répondre en levant son majeur en l'air. De toute façon, c'est pas le genre à se laisser démonter. La petite brune était fière de sa nouvelle coupe, et ce, comme de tout ce qu'elle accomplissait en général. C'est certainement pas une remarque de Théo qui allait la faire ciller.

-" On aurait peut être du ramener Mathis pour détendre l'ambiance... hein Alessia ? répondit Théo en me fixant."

Là c'est à moi de devenir rouge tomate.

« Mathis », ou le seul mec qui ait jamais compté un tant soit peu pour moi. Après une relation de 6 mois l'année dernière, on avait décidé de se séparer vu la tournure que cette dernière prenait. Du moins, c'est la version officielle. Or, Théo n'y est pas pour rien dans l'histoire, et à chaque fois qu'il est là le dossier Mathis revient automatiquement sur la table. 

- "T'es trop un mec des barres toi en fait ! Change de disque fréro t'es en boucle, répondis-je.

- Ça va, je me dois de contre attaquer à vos conneries aussi..."

Même si l'histoire est officiellement terminée avec Mathis, officieusement c'est une toute autre affaire. Mais ça personne n'est au courant autour de moi. D'où ma nervosité palpable à l'évocation de son prénom.

- "Bon sinon on fait quoi ce soir ? rétorqua Nathan.

- Grosse soirée chez Alessia askip !

- Ah bah j'étais pas au courant ! répondis-je d'un air dubitatif.

- Je sais, mais c'est à ton tour je te rappelle, me lança Justine, dressant ses deux pouces en l'air devant mon visage.

- Je vous accueille volontiers dans mon humble demeure, mais Nathan t'as intérêt à te tenir à carreaux parce que l'épisode de la carafe brisée en mille morceaux dans mon salon je vais te le rappeler jusqu'à ta mort.

- C'est noté !"

Nathan, je l'aime comme mon frère mais c'est le pire des maladroits chez les autres et jamais chez lui. D'ailleurs, c'est aussi le pire casse couilles quand il a bu. On va dire que c'est son charme spontané qui le tire souvent d'affaire. Ses boucles brunes lui retombaient sur ses grandes prunelles noisette surplombant quelques taches de rousseur, ce qui l'attendrit particulièrement à mes yeux.

- "Bon, si c'est soirée chez moi, Justine et Elisa, je vous réquisitionne pour ranger l'appart. Nathan tu ramènes deux trois potes et de l'alcool, faites pas les radins. Théo tu t'occupes des pizzas. On verra pour les Lydia après.

- Eh ho tu sais combien ça coute une Peperoni dans ton quartier de bobos ?"

Je ne pris même pas la peine de répondre, et après avoir payé nos verres avec les filles, on quitta en vitesse le café. J'eu à peine le temps de faire une bise à Nathan : il m'avait manqué cet idiot.

07 : 35 pm

Une fois arrivées à la station Anvers, nous sortîmes du métro avec les filles, Justine toujours aussi excitée à l'idée d'organiser une soirée dans mon « palace » pendant qu'Elisa faisait mine de boire ses paroles. Son débit de parole était resté à 10 mots à la seconde depuis qu'on était entrées dans la rame. Il faut reconnaître qu'elle comblait avec brio les blancs inévitables installés depuis qu'Elisa nous accompagnait. Je ne saurais dire pourquoi mais cette fille ne m'inspirait pas grand chose. D'habitude très silencieuse voire inanimée, il n'y avait que la présence de Théo qui semblait redonner des couleurs à ses joues pales. Sans lui, on avait droit à sa plus belle moue à chaque fois qu'on la croisait.

-" Les filles, je vous laisse l'ascenseur moi, j'ai des kilos à perdre !

- Quel étage déjà ? me demanda Justine

- 6ème ! répondis-je déjà haletante dans ma course."

Je manquai de tomber une nouvelle fois dans le piège du vieil escalier, défoncé au 5ème pallier sur les trois dernières marches. Mais pour la première fois, mon endurance me surprit, et j'arrivai à mon étage à peine essoufflée.

- "Bienvenue dans mon antre !"


03:61 amOù les histoires vivent. Découvrez maintenant