Chapitre 11

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 C'est à cause de cet hybride que je suis dans cet état là. Mais, sur le moment, je n'ai même pas la force de le repousser. Je préfère être avec lui qu'avec ma mère. Je ne veux pas replonger dans cet enfer.

— S'il te plaît... le supplié-je.

Je ne sais pas ce que je lui demande exactement. Je crois que j'aimerais presque autant mourir que d'être sauvée en l'instant présent. Je ne veux juste plus jamais vivre ce souvenir. Je regarde un peu mieux l'homme qui me tient contre lui. Je le vois à présent comme mon sauveur. J'oublie que c'est sa faute si cela m'arrive. Mon regard passe de ses cheveux blonds qui donnent envie de passer la main dedans, à ses yeux bleus qui reflètent toute l'humanité qu'il reste en lui. Mes yeux se posent ensuite sur sa légère barbe qui le vieillit un peu mais le rend aussi plus sexy, et sur ses lèvres, qui n'attendent que d'être embrassées et mordillées.

Mémé ressaisis-toi, me crie le petit ange de mon esprit. C'est un monstre.

Mais comment le voir comme un monstre, quand il se mord le poignet et que cela m'excite.

Depuis quand il est si canon? me demandé-je. Je suis morte? Je suis au paradis? Je ne devrais pas être avec Stefan?

Le fil de mes pensées s'arrête lorsque je vois le sang couler sur son avant bras.

— Bois, ma belle, dit-il presque tendrement.

La dernière fois, il me l'a fait boire de force, cette fois il n'en a pas besoin, je saisis son poignet et le mords. Son sang a un goût particulier dans ma bouche. Il n'a pas l'air nutritif comme celui des humains, mais il a bien meilleur goût que celui des lapins. C'est tellement agréable de le boire, c'est une sensation inexplicable, exceptionnelle. De son autre main, Klaus caresse doucement mes cheveux. Il se passe quelque chose entre nous, c'est comme si je ressentais ses émotions, comme si nous étions connectés.

Quand il éloigne son poignet de mes lèvres, je ressens comme un vide, la déception m'envahit. Cela doit se voir sur mon visage car l'hybride me dit doucement:

— Désolé ma douce.

Et, alors que je crois qu'il va repartir, il me cramponne de chaque côté et m'emporte avec lui à une vitesse fulgurante. Je n'ai ni le temps de crier, ni de me débattre, que nous sommes déjà dans la forêt. J'ai la tête qui tourne tellement que nous allons vite, je préfère ne rien dire et me cramponner à lui également, de peur de m'envoler.

Lorsqu'enfin l'hybride s'arrête, nous sommes devant la maison des originels. Je la reconnaîtrais entre mille. Elle est gigantesque, majestueuse, les murs blancs sont d'une beauté à couper le souffle. Je serais bien restée un peu devant la façade pour l'admirer, elle est encore mieux en vrai que sur un écran. Mais Klaus n'a pas l'air d'accord avec cette idée, mes pieds touchent tout juste le sol et, lui, m'attrape déjà l'avant bras pour me tirer de force à l'intérieur du bâtiment.

— Pourquoi t'es si pressé? demandé-je. Et puis d'abord, pourquoi tu m'as amenée ici?

L'hybride ne répond rien, il a l'air contrarié, alors que c'est moi qui devrait être la plus à plaindre à l'instant présent. Il m'entraîne en vitesse à travers toute la maison jusqu'à une chambre. Il me pousse à l'intérieur de celle-ci et referme la porte derrière moi.

— Qu'est ce que...

Je me retrouve seule, enfermée. Je me précipite alors sur la porte et essaie de l'ouvrir.

— Laissez-moi sortir! crié-je. Qu'est ce qu'il se passe?! Pourquoi m'avoir amenée ici?

Je cogne de toutes mes forces sur la porte, mais personne ne me répond et la porte ne bouge pas. Elle a l'air super épaisse, et je n'ai pas retrouvé toutes mes forces encore, je serais dans la cellule au sous-sol du manoir des Salvatore, ce serait du pareil au même. Je suis coincée... J'inspecte la pièce, il n'y a rien du tout, seulement un lit contre un mur et une ampoule au plafond. La tapisserie est de couleur marron, ce qui rend la chambre plus triste encore.

Le journal de AiméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant