Chapitre 14

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 Après cet échange qui fut des plus agréables...

Oh Elijah déteint sur moi, me moqué-je intérieurement de moi-même.

Je retourne dans ma chambre par réflexe, mais, en y pénétrant, je réalise que ce n'était pas très utile étant donné que je n'ai aucune affaire et que je ne compte pas encore dormir. Cependant, j'ai l'agréable surprise de découvrir, posé sur le lit, un carnet ainsi qu'un crayon de papier et une gomme. Je saisis l'objet, et l'ouvre pour voir qu'elle type de papier se trouve à l'intérieur, mais ce que j'y vois me coupe le souffle. Il y a un dessin de moi, allongée, les yeux clos. J'ai l'air sereine là-dessus. J'ai l'impression que c'est une représentation de moi, cette nuit, allongée dans l'herbe. Peut-être qu'il m'y a vue.

Cette œuvre me touche beaucoup, j'enlève la page du carnet, et la pose sur mon oreiller. Je décide ensuite de partir à la recherche de Klaus, pour le remercier. Vu son comportement de hier soir et le cadeau de ce matin, j'ai l'impression qu'il veut faire des efforts pour que notre cohabitation, bien qu'elle soit forcée, se passe bien. Alors je devrais peut-être faire des efforts moi aussi.

Je trouve l'hybride dans le salon, en pleine conversation téléphonique. J'aurais voulu écouter la conversation avec mon ouïe ultra sensible, mais il raccroche dès qu'il m'aperçoit.

— Je-je suis désolée... Je ne voulais pas te déranger, dis-je timidement.

— Allons ma douce, tu ne me déranges pas, m'assure Klaus en venant face à moi. Ton cadeau te plaît-il?

— Oui beaucoup, admets-je. Il y a quelque chose dans chacun de tes dessins. Je ne sais pas comment l'expliquer mais ça me touche vraiment.

L'originel semble satisfait de ma réponse, il sourit et s'éloigne vers la porte d'entrée. Juste avant de sortir il s'arrête et me fait une proposition pour le moins inattendue:

— Je vais en ville, boire un verre, ça te tente?

Je reste quelques secondes sans rien dire, abasourdie. Mon cerveau réfléchit à toute vitesse.

Est-ce que c'est un piège? Pourquoi me laisserait-il sortir en ville avec lui? Est-ce que je pourrai revoir mes amis? La honte, je ne me suis même pas douchée depuis que je suis ici.

Cette dernière pensée me perturbe plus que toutes les autres, étrangement.

— Est-ce que je pourrais... Prendre une douche? osé-je demander.

— On verra au retour, si tu veux venir, c'est maintenant, déclare-t-il.

Il sort donc, et je le suis, incapable de rater une occasion d'enfin sortir de cette maison.

* * *

Klaus gare la voiture devant un bar que je ne connais pas. Pendant le trajet, j'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'ai même pas fait attention au lieu où nous sommes. Et même si je l'avais fait, je ne serais peut-être pas plus avancée parce que j'ai un sens de l'orientation déplorable.

— Tu ne me quittes pas d'une semelle, me prévient l'originel avant de descendre de la voiture.

Je sors à mon tour de la voiture, et marche donc à ses côtés. Nous pénétrons dans le bar et nous asseyons à une petite table. Klaus commande des cocktails pour nous deux, il ne m'a pas demandé mon avis mais, de toute façon, je ne sens pas trop le goût des choses depuis que je suis un vampire. Il n'y a que le sang qui me semble bon.

— L'endroit te plaît? me demande l'hybride.

— Ça va, c'est toujours mieux que ma chambre...

Le journal de AiméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant