18. Cœur à corps ❤️‍🔥

188 29 114
                                    

Le regard surpris de Déhon me mitraille. Je suis moi-même étonné par la virulence de ma réaction et m'attends à ce qu'il me rappelle à l'ordre en voyant ses sourcils se froncer.

— T'es sérieux, là ? J'allais juste mettre un peu de musique.

— Alors qu'on n'en a pas besoin. Je... Tu n'as pas envie de moi ? soufflé-je, désabusé.

Il me fixe encore, sans sembler comprendre quelle mouche me pique. Mon interrogation sonne peut-être stupide à ses oreilles, mais elle me paraît tout à fait légitime vu son manque de... d'entrain à mon égard.

Restant d'un calme déconcertant, Déhon reprend naturellement :

— J'ai envie de toi depuis la première fois que je t'ai vu au Médina. Et si tu veux vraiment tout savoir, ta soirée au Rodrigue et le resto à la Tour Eiffel n'étaient pas sans arrières pensées.

— Alors pourquoi agis-tu soudain comme si je ne t'intéresse plus ?

La confusion qui marque ses traits se renforce.

— Mais d'où tu sors ça ?

— Eh bien, je suis dur, je te signale ! Et pas toi.

— Donc t'en déduits forcément qu'en un claquement de doigts, ça y est, tu m'attires plus ?

Mécontent qu'il tente de me faire passer pour un idiot, je m'apprête à me lever. Déhon ne l'entend pas de la même oreille et me rattrape fermement par les cuisses, bien décidé à me garde assis sur lui.

— Nathanaël, insiste-t-il en cherchant à accrocher ses yeux aux miens, tu vas quand même pas me faire la gueule parce que je bande pas...

Le ricanement qu'il peine à retenir m'irrite d'office. Je croise les bras contre mon buste et soutien son regard sans réponse verbale. Mon ventre se serre lorsqu'il poursuit :

— OK. J'avais pas capté que c'est ce tu cherchais, mais je t'assure que t'étais en très bonne voie d'obtenir une trique. Sauf que, pour moi, c'est juste une réaction physique, pas une invitation à quoique ce soit. Surtout avec toi.

— Ah oui, et pourquoi ça ? m'agacé-je. Parce que je me comporte encore comme un ado qui flirte furtivement dans les vestiaires du lycée ?

— Mais non. Simplement parce que tu m'as dit que tu te sentais pas encore prêt à aller plus loin.

— Je sais ce que j'ai dit ! Et, je sais aussi que j'ai laissé couler les quelques perches que tu m'as lancé jusqu'ici, mais je...

Une soudaine prise de conscience me happe les mots de la bouche.

Déhon attend attentivement la suite, mais je comprends tout juste que ce que je souligne puisse lui donner une perception complètement différente de nos rapprochements. À juste titre ! Car, jusqu'à ce soir, je ne l'avais jamais embrassé avec la ferme conviction que nous ne nous arrêterions pas à cela. Mon aigreur s'adoucit alors et j'attrape un repli de son t-shirt, que je triture nerveusement entre mes doigts.

— Je ne savais pas trop comment te dire que j'avais envie de plus. J'ai pensé à tord que tu le sentirais. Je veux dire, que tu le comprendrais si... Enfin, tu vois.

— Ouais, je constate à mes dépends, plaisante-t-il.

— Je suis désolé de m'être emporté, osito. 

— Ça va, sourit Déhon, t'es pardonné, p'tite bouille. Du coup, on peut revenir à ta quête initiale ?

La façon dont il me dévore à présent des yeux, en se mordant la lèvre, me provoque un violent coup de chaud. Je hoche timidement la tête, les joues en feu.

Libre ou Piégé ? [MxM |❤️‍🔥❤️‍🔥❤️‍🔥]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant