— Déhon ? m'étonné-je à la place, les yeux à présent ronds de surprise.
— Désolé, sourit-il, je voulais pas te faire flipper. Je t'ai vu dans le parc depuis la rue, alors je me suis garé despi sur le bas côté. Je t'ai appelé pendant que j'approchais, mais t'étais trop concentré sur ton bouquin.
— Oui, pardon. Je m'attendais plutôt à ce que tu m'appelles sur mon téléphone pour m'avertir que tu rentrais.
— C'était le plan. Sauf que j'ai plus de batterie.
— Oh, mince alors.
— Ouais, j'ai été un peu con sur ce coup, raille-t-il. Je le chargerai en rentrant. Pour l'instant, j'ai grave la dalle. On va manger ?Je hoche la tête et range rapidement mes affaires avant de me lever. Nous poursuivons notre conversation tandis que nous marchons vers la voiture.
— Elles te vont bien, tes petites lunettes rondes. Comment ça se fait que je te vois avec pour la première fois ?
— Oh, parce que je n'en ai pas toujours besoin. Je les mets pour éviter la fatigue visuelle durant la lecture, mes devoirs ou le travail sur ordi, precisé-je en les rangeant dans leur étui.
Déhon opine simplement. J'enchaîne :
— Sinon, que voudrais-tu manger ?
— Honnêtement ? Un bon moules-frites.
— Euh, d'accord. Il faudra juste que je repasse au studio récupérer mon EpiPen.
— Ah, c'est comme ça qu'on appelle le truc qui injecte de l'épinéphrine en cas de réactions allergiques ?
— Oui. Enfin, il s'agit d'une marque parmi d'autres. J'en emporte toujours un lorsque je mange à l'extérieur. Surtout en bord de mer, car même en signalant mon allergie, il y a toujours un risque de contamination croisée par des ustensiles ou la préparation d'un plat de crustacés trop près du mien.
— Je comprends. Si c'est problématique, je commanderais autre chose.
— Mais non, ne t'inquiètes pas, réfuté-je en m'accrochant à son biceps super ferme alors que nous arrivons en bordure de trottoir. Tu peux manger autant de moules que tu veux. Par contre, il vaut mieux prendre une avance sur les bisous.
Saisissant mon message à la perfection, Déhon m'adresse un de ses sourires joueurs et se penche vers mes lèvres pour répondre à ma requête, de manière agréablement favorable. Je glousse comme un collégien qui commet son plus beau forfait. Nous traversons prudemment la rue après notre échange, montons en voiture et nous dirigeons vers notre logement afin que je prenne mon stylo d'épinéphrine ainsi que nos crèmes solaires. Pour mon plus grand bonheur, Déhon laisse son téléphone en charge le temps que nous allions déjeuner. Ses appels et notifications intempestives ne nous dérangerons donc pas durant l'heure à suivre ! Je me réjouis aussi qu'il accepte ma proposition de nous rendre jusqu'à la plage à pied. Elle n'est qu'à une ou deux dizaines de minutes de marche. En plus de contribuer à nos 10 000 pas journaliers, le trajet sera l'occasion de discuter plus longtemps et nous n'aurons pas à nous soucier de trouver un emplacement pour stationner.
— Y'a pas mal de restos après la promenade des Planches. J'espère qu'on en trouvera un pas trop bondé, à cette heure.
— J'espère aussi, m'accordé-je. As-tu déjà visité Deauville auparavant ?
— Une ou deux fois avec des potes, y'a quelques années... Et toi ?
— Jamais, non. J'en ai entendu parler à l'école, avant et après les vacances d'été, mais mes parents préfèrent l'allure paradisiaque des plages des Calanques. Nous y avons été plusieurs fois. Leur teinte azur rappelle à mon père les plages du Mexique et je suis assez d'accord sur ce point.
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Libre ou Piégé ? [MxM |❤️🔥❤️🔥❤️🔥]
Storie d'amoreÉtudes et moments privilégiés avec mes proches. Voilà le train-train dans lequel je virevolte depuis mon retour en région parisienne... Jusqu'à ce que je croise Déhon. À la seconde où je pose mes yeux sur son sourire ravageur, le rythme de ma vie to...