— Ça te dit qu'on dîne au casino ? propose Déhon alors que j'ouvre la porte du studio.— Tiens, ce serait sympa, oui ! Mais... Tu crois que nous pourrons y entrer sans accroc ?
À mon grand désespoir, mon chéri se dirige vers son portable dès qu'il pose les pieds à l'intérieur. Il débranche l'objet de son câble, focalise une partie de son attention sur son écran et m'offre un regard en coin avec ce qu'il en reste.
— Ben, ouais... T'es majeur et t'as ta pièce d'identité. Ils vont pas appeler tes vieux pour vérifier que t'aies bien leur autorisation.
Son ton railleur m'ennuie moins que le fait de ne plus être son centre d'attention. Je m'approche du comptoir de la petite cuisine, où il s'appuie nonchalamment, et le bouscule d'un coup d'épaule gentillet. Ma manœuvre fonctionne, Déhon lève le nez de son téléphone avec un sourire fripon. Je lui tire la langue et enchaîne :
— Vilain ! J'émettais mes doutes concernant le dresse code. Il y a peut-être des restrictions du genre : pas de baskets... ou autre. En sachant que je n'ai emporté que ces sandales de randonnée et mes Vans, ça me paraît une préoccupation légitime.
— Mh, bien vu. On va vérifier, mais je crois qu'y en a pas. Enfin, tant qu'on se pointe pas en slip et tongs.
— Tu portes des slips, toi ? le taquiné-je.
Cela suffit à ce qu'il pouffe de rire.
— Je te donne l'occasion de vérifier par toi-même. Je vais me doucher, tu te joins à moi ?
Malgré l'éclat plaisantin de ses iris, le rictus séducteur qu'il arbore au coin des lèvres exprime tout le sérieux de sa proposition.
Je ravale si vite mon sourire espiègle que je manque de m'étouffer avec ! Mon mode « panique à bord » s'enclenche instantanément, bloquant ma capacité à réfléchir ou même à aligner deux mots de manière intelligible.
Raidi comme un bout de bois par cette brusque nervosité, je balbutie bêtement.
— Euh... non. Je... Je dois d'abord appeler Éden. Elle... Elle m'a demandé... de l'appeler, quand j'aurai cinq minutes. Mais, il se peut que ça prenne un peu plus longtemps.
Je ponctue ma phrase d'un rire jaune. Mon cœur bat la chamade et la chaleur de mes joues cramoisies irradie mon visage tout entier.
Loin d'être dupe, Déhon me couvre d'un œil malicieux. Son « OK » tranquille, lancé dans un léger ricanement, érafle ma fierté. Je me détourne toutefois de ma vexation lorsqu'il se penche à mon oreille.
— C'est dommage... Je t'aurais savonné et frotté le corps, avec toute la douceur que je garde en stock juste pour toi.
¡ Madre mía !
La basse de sa voix onctueuse résonne dans tout mon être, faisant vibrer chaque fibre de mon corps. Sentir le souffle coquin de Déhon parcourir ma peau renforce davantage mon émoi. J'en frissonne et me mordille la lèvre en réponse.
Ce coup-ci, la chaleur qui rayonne en moi tire sa source plus au sud.
— Tu sais où me trouver si tu changes d'avis, susurre la tentation personnifiée.
Même le timbre de son rire est marqué d'une intonation inédite. Une note beaucoup trop sexy pour ma sanité. Pourtant, je contiens mes ardeurs et me contente d'observer Déhon s'éloigner effrontément. Il dépose son portable sur un de ses sacs, récupère sa trousse de toilette et sa serviette, avant de se diriger à pas tranquilles vers la salle de bains. Sans se retourner vers moi, ne serait-ce qu'une seule fois !
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Libre ou Piégé ? [MxM |❤️🔥❤️🔥❤️🔥]
RomanceÉtudes et moments privilégiés avec mes proches. Voilà le train-train dans lequel je virevolte depuis mon retour en région parisienne... Jusqu'à ce que je croise Déhon. À la seconde où je pose mes yeux sur son sourire ravageur, le rythme de ma vie to...