septième jour [chuuya, atsushi]

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Septième jour : free day ; Chuuya, Atsushi (romantique)
      
     
     
    
    
     

Les tirs fusaient de tous les côtés, le bruit des détonationsaccompagné par les gémissements et les cris de douleur des hommes blessés etles pleurs de ceux qui voyaient un proche, un camarade, un ami mourir devant eux après avoir défendu ses convictions au prix de sa vie. Les pertes s'accumulaient des deux côtés. Les cadavres de ceux tombés au combat jonchaient la chaussée. Le sang coulait entre les pavés de la rue, rejoignant les caniveaux, morbide ruisseau rouge écarlate.

Chuuya se pencha vers la droite pour éviter un tir de leurs opposants qui le visait et donna un coup de talon dans le flanc de sa monture, tirant sur les rênes pour lui faire faire demi-tour. Faisant de son mieux pour éviter les corps sans vie et les soldats agonisant qui n'en auraient de toute façon plus pour longtemps, le capitaine de l'Armée royale fit avancer son cheval au trot jusqu'à la silhouette d'un jeune homme qui se tenait à quelques mètres en arrière des soldats.

- Atsushi. Des nouvelles du Palais ?

- Le Prince héritier a été blessé par un homme qui s'est infiltré dans l'enceinte de la demeure royale. Rien de grave, ajouta-t-il en voyant une lueur d'inquiétude traverser les yeux bleus du rouquin.

- Cet imbécile, il est incapable de rester sur ses gardes...

Atsushi sourit. Si la remarque était venue d'un autre, celui-ci aurait probablement été exécuté publiquement, la peine que l'on infligeait à ceux qui faisaient preuve d'insolence envers la famille royale, mais il savait que dans le cas de Chuuya, cette remarque n'avait pas plus d'importance que si elle s'adressait à une personne quelconque. Le jeune capitaine et le Prince Dazai, héritier de la couronne, étaient très proches l'un de l'autre, malgré leurs incessantes disputes. Ils avaient grandi ensemble et ça n'était un secret pour personne que si Chuuya était si fidèle et dévoué à la famille royale, c'était en majeure partie parce que celui qui était presque un frère pour lui en faisait partie.

- Atsushi ? appela le rouquin. Retourne te mettre à l'abri dans l'enceinte du Palais avant d'être blessé. Je m'en voudrais s'il t'arrivait quelque chose.

Le jeune homme hocha la tête et un léger sourire apparut sur le visage aux traits tirés par la fatigue de Chuuya.

- Fais attention à toi, s'exclama le plus jeune avant de faire demi-tour, rejoignant en trottinant les deux soldats qui lui serviraient de garde rapprochée pour l'escorter jusqu'au Palais.

Après un dernier regard protecteur vers la silhouette de l'adolescent aux cheveux argentés qui s'éloignait, Chuuya talonna son cheval et rejoignit les soldats sous ses ordres pour leur prêter main forte.

***

Chuuya se laissa lourdement tomber sur la chaise en bois avec un soupir las, accompagné d'une grimace de douleur. Les courbatures se faisaient ressentir dans tout son corps et chaque mouvement de l'un de ses membres endoloris le faisait souffrir. Si être à cheval lui permettait d'en imposer un peu plus et de compenser sa petite taille, il enviait les soldats qui n'avaient pas ce "privilège" : eux n'avaient pas à supporter une selle dure toute la journée ou l'obligation de garder une posture parfaitement droite.

Enfin, il ne pouvait pas se plaindre. Son poste de capitaine de la troisième escouade de l'Armée royale - réputée pour rassembler les meilleurs soldats au service de la royauté - lui offrait des avantages dont les soldats de grades inférieurs ne profitaient pas. À commencer par avoir une chambre individuelle. Même si la pièce dans laquelle il habitait était loin du luxe des appartements des membres de la famille royale et des ministres, sa simplicité lui suffisait amplement, et il n'avait pas à partager sa chambre avec d'autres soldats.

arabesques || bungou stray dogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant