A Feu & A Sang

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Seule, au milieu des débris, écrasée sous une pile de bois qui venait de s'effondrer du plafond, sa robe déchirée sur de multiples couches, son visage couvert de sang, les os de ses jambes brisés par l'impact. Abandonnée, au milieu des gravats, la princesse Anastasia qui dans ses dernières forces tentait tant bien que mal de supplier de l'aide, le bras tendu, la gorge nouée, elle ne pouvait être entendue, elle ne pouvait être sauvée... Ainsi, elle perdait espoir et connaissance.



Le teint pâle, le visage en sueur, le garde se baissait à l'épaule du Grand Chevalier Theodrid Swegor afin de l'avertir du danger imminent alors que celui-ci dévisageait le prince Aldaron pendant sa danse avec la Princesse Anastasia. Bien qu'il essayait de ne pas montrer ses sentiments, il était en effet rongé par la colère. Lui qui ne comprenait pas comment une humaine pouvait se montrer auprès d'une race et encore moins d'un elfe qu'il considérait avec mépris. Lui qui, des années durant, avait courtisé la Princesse dans les règles et qui, pourtant, n'avait jamais eu un tel sourire en retour que celui qu'elle offrait à l'elfe. 

Alors qu'il se savait être un des favoris du roi concernant le mariage de sa cadette, il savait, même s'il ne pouvait l'accepter, qu'il n'aurait jamais cette place de favori dans le cœur de la Princesse. Bien qu'il aurait souhaité n'importe quoi pour interrompre ce qui était à ses yeux une aberration, pour que le prince se détache d'Anastasia et cesse de la courtiser, les propos murmurés par le garde semblaient lui donner satisfaction. 



D'un signe de la main, le seigneur Theodrid ordonnait au garde de retourner à son poste, sous le regard interrogateur du roi Amaury qui, d'un coup d'œil lancé vers son sujet, comprenait que quelque chose de grave se produisait en ce moment même. Il se tournait donc vers son fidèle chef des armées dans afin d'obtenir des informations. Bien qu'il était prêt à tout entendre, chaque mots supplémentaires prononçait par le seigneur Theodrid empoignait son cœur jusqu'à le serrer de plus en plus fort. 

Tandis que les deux amants se saluèrent pour conclure leur courte idylle, le grand chevalier expliquait au roi les ravages qui se produisaient en ce moment même entre ses murs et la démarche à suivre. Lorsque la Princesse se tournait en direction de la table royale, elle se figeait à l'instant où son regard croisait celui de son père, perdant à cet instant toute la joie qui venait de remplir son cœur, elle comprenait, comme lui précédemment, que quelque chose n'allait pas, que quelque chose de grave était arrivé. 

Pendant que la salle applaudissait encore sa prestation, que les choppes se soulevaient en l'honneur du prince Aldaron, que les cris des convives suppliaient le roi d'annoncer son choix, la Princesse ne voyait que son père et n'entendait que lui à travers son regard de détresse. 

Aussitôt, elle serrait, de sa main, son collier réalisant immédiatement la dangerosité des évènements notamment si son collier était la raison pour laquelle le visage de son père s'était assombri. Après leurs échanges rapides et discrets, le roi et le grand chevalier se levaient afin de s'exprimer auprès des convives, alors que la reine regagnait ses appartements accompagnée de ses dames de compagnie. 

Ne trouvant pas les mots justes, le roi mit quelques instants avant de s'exprimer, chaque regards étaient tournés dans sa direction, il n'y avait pas un bruit, si ce n'est un grondement inquiétant provenant de l'entrée principale. Les yeux brillants, Anastasia fixait son père, qui lui sourit avant de prononcer ces mots.

LE COEUR DES DRAGONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant