Dans la cour du château, Eimaev terminait une cérémonie de puissance durant laquelle elle avait peint des symboles runiques sur son front, ses mains et son ventre à l'aide du sang d'un lapin qu'elle venait d'égorger tout en récitant une incantation dans la langue des mages. Tout juste venait-elle de balancer l'animal mort au loin, qu'elle sentait une présence familière dans son dos.
- Une incantation de puissance ? Se pourrait-il que ma réputation me précède ? Demandait la jeune mage en observant la carcasse de l'animal
- Enfin te voilà. Répondait la sorcière en se retournant
Face à elle, la jeune mage qui l'avait précédemment troublée en contrant son sort d'œil de transfert. Bien qu'elle ne l'avait pas vu depuis qu'elle avait fui les terres de Liermn il y a des années de cela, elle l'avait tout de suite reconnue. Even avait certes grandit, néanmoins elle avait, malgré les années passées, gardé sa beauté d'adolescente. Sa peau de chocolat paraissait toujours si pure et douce et ses cheveux bouclés d'un violet semblables aux champs de pensées comme ses yeux l'a rendait unique, jusqu'à en définir son nom dans les chants des ménestrels, « purpura flores».
Quand Even et Eimaev s'étaient rencontrées à l'académie de magie, Even n'avait ni les yeux ni les cheveux violets mais des yeux d'un bleu aussi pâle que les glaciers et des cheveux lisses et si sombres qu'ils étaient comparés à la noirceur du charbon. Tout juste plus jeune que la sorcière, Even était la seule de l'école de magie à avoir osé s'approcher d'Eimaev, qui par son comportement n'était ni appréciée ni comprise de ses camarades. Au fils des mois passés ensemble, en creusant pour tisser des liens d'amitiés, Even vit un cœur battre et des sentiments inavoués cachés sous toutes ces couches de noirceurs. Ainsi, étant devenue comme deux âmes liées, la jeune Eimaev prit sa camarade Even sous son aile, la considérant comme une petite sœur, et lui apprenait des sorts que même les professeurs ne pouvaient pratiquer puisqu'interdits par les lois de la magie.
Même si ses comportements destructeurs s'étaient peu à peu calmés, fût une période, au grand étonnement de tous. Une nuit particulièrement orageuse, Even surprit son amie quitter son dortoir et décidait de la suivre dans la plus grande discrétion possible. Après plusieurs minutes de marches dans les sous-sols de l'académie, Eimaev s'arrêta face à ce qui s'apparentait à un immense miroir dissimulé sous un drap, qui une fois retiré, lui permit d'entamer une discussion à travers celui-ci avec une ombre.
Par soucis pour son amie, Even tentait d'entendre leurs échanges, mais devinait que le dialecte utilisé était la langue morte des nekromantis, aussi appelée langue des démonistes. Malheureusement, en plus de n'être plus parlé par bon nombre de mages n'était aussi plus étudiée, depuis plus d'un siècle, il lui était donc impossible de comprendre ce qu'ils se disaient. Mais alors prise dans ses pensées, l'ombre du miroir avait ressenti sa présence et arrêta leur conversation, contraignant Eimaev à devoir agir contre le parasite qui risquait de nuire à leur plan.
La dernière chose de se souvint Even, c'est d'avoir reçu un sort d'étranglement, sort lancé par Eimaev, avant de perdre connaissance et de se réveiller le lendemain dans son lit. Les jours suivants, Eimaev reprit son comportement d'antan tout en ignorant Even, jusqu'à ce que ses actes obligèrent le conseil à délibérer sur son hypothétique renvoi mais surtout son emprisonnement à vie dans une des tours anti magie d'Aldoseim. C'est pourquoi, Even reçu pour ordre des conseillers mages d'empêcher la fuite d'Eimaev avec l'autorisation d'utiliser tous les sorts de contraintes qu'elle connaissait, y compris, ceux appris par la condamnée.
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LE COEUR DES DRAGONS
FantastiqueTerres d'Aldoseim, an 812. La princesse Anastasia du Royaume Ecaille de Rubis voit, le soir de ses fiançailles, son royaume à feu à sang après une trahison de l'acte de paix par le roi Seivorn du Royaume Ecaille de Diamant en quête de vengeance. A...