Cher journal grave nul,
Colette s'est assise avec nous au déjeuner. Elle avait pris des frites comme tout le monde, mais je lui est demandé si elle mangeait des croissant ou une baguette pour le déjeuner. Je l'ai regretté presque tout de suite parce qu'elle m'a regardée à peu près comme je regarde mon petit cousin quand je le vois se mettre quelque chose dans le nez.
Heureusement, Isabelle était là. Et elle est très douée pour faire la conversation.
Elle a demandé à Colette :
" Alors, qu'est ce que tu veux exactement ? "
Ce n'était peut être pas la meilleure amorce de conversation de sa vie, mais enfin...
"Qu'est ce que je veux ? " A demandé Colette avec un tout petit air innocent tout à fait adorable.
J'ai du lui expliquer qu'Isabelle se méfiait naturellement de tout le monde, à cause de ses grands frères sadiques. Colette s'est contentée de faire un grand, un très grand sourire avant de répondre :
" Oh, je sais très bien comment m'y prendre avec les grands frères sadiques. "Comme je ne suis pas une petite soeur, je ne parle pas le même langage que ces deux là. J'ai quand même réussi à comprendre des bribes de ce que Colette racontait à Isabelle. Par exemple :
" Il faut enrouler la corde une fois seulement. Autrement, ils pourraient se retrouver aux urgences. "" Prends de la bouffe pour chats pourrie. C'est ce qu'il y a de pire, et fais attention de ne pas y toucher avec tes mains. Ça pourrait te rendre aveugle. "
Et puis...
" Assure toi qu'ils comprennent que, s'ils avertissent la police, ce sera pire la prochaine fois. "Isabelle a pris des notes comme elle n'en avait jamais pris de sa vie et, quand Colette est partie, elle a dit :
" Ce pourrait bien être la petite soeur la plus géniale que la terre ait jamais portée. Elle fait preuve d'un niveau de machiavélisme que je n'aurais jamais soupçonné. "
Isabelle avait un air un peu comme celui de tante Carole, le jour ou elle m'a annoncé qu'elle était fiancée.
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Mon journal grave nul
Jugendliteratur« cher journal, Ô joie, ô bonheur ! Le directeur nous a annoncé aujourd'hui que quelque chose d'horriblement nauséabond s'était répandu dans le système de chauffage ou de ventilation au collège Deloin. Il paraît que ça pue terriblement et que c'est...