Sawyer
Une fois en face de moi, je lui chope le bras, pour la relever en même temps que moi, car ce n'est pas que je ne veux pas, mais à force de se trémousser sous moi, elle m'a foutu un début de trique. Tout en continuant de lui maintenir le bras – qu'elle essaye tant bien que mal de libérer –j'éclaire le séjour, ce qui me donne un aperçu de qui j'ai devant de moi. C'est le choc, une petite nana, d'une vingtaine d'années au teint caramel me fait front. Ses affaires qu'elle devait tenir se sont échouées au sol. Mes yeux parcourent involontairement son corps, quand je suis scotché par ce que je vois. Putain, elle est en soutif, à moitié à poil chez moi, mais qu'est-ce qu'elle foutait là ? Ses yeux, apeurés, s'écarquillent en me regardant. Suivant son regard je comprends ce qu'elle observe.
— Désolé, c'est une réaction naturelle chez un mec, tu es à poil dans mon salon et il n'y a pas cinq minutes, tu te trémoussais sous moi, donc oui, je bande.
Je suis d'un naturel assez franc, sans filtre, bon c'est vrai que la serviette ne cache pas beaucoup l'érection qui se trouve en dessous.
— Bon, on va faire vite. Ses yeux s'écarquillent encore plus, je comprends le double sens de ma phrase. Non, je ne vais pas te sauter dessus, mais...
— Bah, tu l'as déjà un peu fait en me plaquant au sol, comme un vulgaire ballon de football américain. Maintenant, lâche-moi !
— Elle s'introduit chez moi et en plus elle se paie ma gueule, tu sais quoi ? Je vais appeler les flics, ils sauront quoi faire de toi !
— Ça sera toujours mieux que de coucher dehors, l'entends-je chuchoter pour elle-même.
— Quoi ?
— Rien, je te disais qu'il était inutile de parler de moi à la troisième personne sachant que je suis devant toi, Ducon ! me répond-elle en détournant ses yeux, pour fixer le sol.
— On va récapituler ensemble, je passe une journée de merde au boulot, je veux prendre une douche pour me détendre, mais une intruse est dans ma putain de salle de bains.
— L'intruse, elle t'emmerde. Je ne relève pas et continue comme si de rien n'était.
— Je manque de me rompre le cou en me cassant la gueule, un petit sourire apparaît sur son visage. Merde ! Je ne m'étais pas arrêté sur son cette partie de son corps, mais elle est plutôt mignonne, ses yeux noisette qui me fixent avec une lueur d'espièglerie, de peur, de défi. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. Pourquoi es-tu rentrée chez moi ?
— Je ne sais pas, je me suis dit, tiens ça fait six jours que je n'ai pas pris de douche, car mon enfoiré de frère m'a foutue dehors à cause de sa pétasse, donc si je rentrais par effraction en prendre une, soit dit en passant, sans effraction, car la fenêtre était ouverte. J'avais besoin de me laver, de passer une nuit agréable, sans avoir peur qu'un drogué me fasse la peau.
Elle parle très vite, certainement sur le coup de la colère. Je remarque aussi un léger accent, elle n'est pas de Floride. Je ne sais pas il y a un petit quelque chose qui m'attire chez elle, mais plutôt crever que de lui dire.
April
Ce mec ne manque pas de culot à me balader en me maintenant comme un enragé. Il avait peur de quoi ? Que je m'attaque à ses bijoux de famille ? Très peu pour moi... Ce n'est pas ce que tu disais un peu plus tôt dans sa salle de bains me rappelle ma conscience... Traîtresse celle-là. Il a fini par me lâcher en me poussant avec une grande délicatesse sur son canapé, c'est ironique bien évidemment. Et là, il tourne en rond comme un lion en cage sûrement en se demandant à quelle sauce il va me manger... Je veux dire par là qu'il n'a pas encore décidé de mon sort, loin de moi l'idée d'avoir des pensées déplacées... J'attrape ma cheville pour la masser en attendant qu'il m'adresse la parole.
— Tu t'es blessée ? s'intéresse-t-il.
— Oui c'est de ta faute !
— Ma faute ?
— Tu es sourd ou seulement très con ?
Il s'approche de moi à grandes enjambées. Il est déjà plus grand que moi, mais alors moi assise, je me retrouve juste à la hauteur de sa... de sa serviette. Je relève vite les yeux pour éviter le tête-à-tête avec la bête, c'est moi où il bande encore plus fort qu'il y a quelques minutes ?
— Tu vas bien m'écouter. Je ne sais pas encore ce que je compte faire de toi alors ne me cherche pas trop !
— Sinon quoi ? Ne puis-je m'empêcher de rétorquer.
Il se penche vers moi en appuyant ses mains de chaque côté de mes cuisses en les frôlant légèrement, je dois me reculer dans le fond du fauteuil pour ne pas me retrouver nez à nez avec lui. Ce mec n'a aucune idée de ce qu'est l'espace personnel ?
— Crois-moi la chieuse, tu n'as aucune envie de le savoir...
Il laisse sa phrase en suspens, mais ne bouge pas d'un millimètre. J'avoue qu'il dégage quelque chose. J'en profite pour le détailler un peu plus maintenant que j'ai vue sur l'avant. Il doit avoir une trentaine d'années malgré ses cheveux légèrement grisonnants, tout comme sa barbe. Sa couleur noire naturelle mélangée à ce gris lui donne un air hyper viril, je ne peux pas le nier. J'ai l'impression qu'il m'étudie de la même façon et lorsque ses yeux se posent sur ma bouche il recule d'un coup. Il s'est passé quoi là ? Il reprend sa place initiale en me tournant le dos.
— J'attends de la visite, casse-toi avant que je ne change d'avis.
Je n'ai pas pour habitude de supplier, mais je n'ai pas vraiment le choix, je n'ai pas envie de dormir dehors. En plus ma cheville me fait tellement souffrir que je ne saurai pas aller bien loin. Je mords sur ma chique et je me lance.
— Soyez sympa, je n'ai nulle part où aller et mon pied me fait horriblement mal.
Il se retourne, le visage fermé.
— Je n'en ai rien à foutre de ta vie, estime-toi heureuse que je ne porte pas plainte contre toi.
Il ne va pas être facile à convaincre.
— Tu es flic non ?
— Et alors ? s'impatiente-t-il.
— Alors ? Tu n'es pas censé venir en aide à ceux dans le besoin ?
— Tu te fous de ma gueule ? Tu t'introduis chez moi et puis t'oses encore me demander de t'héberger ?
— Oui, réponds-je avec aplomb.
Il souffle en passant ses mains rageusement dans ses cheveux encore mouillés.
— OK ! Mais dès que ton pied va mieux, je ne veux plus revoir ta tronche c'est compris ?
Je souris, c'était plus facile que je ne pensais.
— Où je vais dormir ?
Le sourire qu'il arbore ne me dit rien qui aille...
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cambriolage ou galipettes
Short StoryPetite nouvelle de quelques chapitres assez hot :) Venez rencontrer Sawyer, agent du SWAT, arrogant, sûr de lui... April est une petite nana qui va tout faire pour vouloir survivre. Un soir, elle va cambrioler une villa au hasard, mais si elle av...