April
Je suis en colère, après la scène qui vient de se passer, je suis retournée dans l'annexe faire mon sac ; avec la chaîne que je lui ai piquée le premier jour, je vais certainement pouvoir me payer un motel pendant deux ou trois jours. Ensuite d'un pas rageur, je monte dans la salle de bains, pour récupérer toutes mes affaires de toilette, je sais qu'il m'a vue monter, mais il ne fait rien, elle avait raison, la garce. J'essuie une larme solitaire sur ma joue, ça m'énerve, car sans que je m'en rende compte je me suis attachée à lui et le fait que lui n'attende qu'une chose, que je dégage, me fait un pincement dans la poitrine. Je fourre tout ce qui m'appartient dans mon sac à dos. Je descends dans la cuisine, il est là, assis devant l'îlot, regardant sa bière dans le vide. Il a l'air de cogiter pas mal, mais je m'en fous, s'il peut m'oublier c'est très bien je suis trop furieuse, déçue, triste pour avoir une conversation avec lui.
J'ouvre les placards violemment, à la recherche de quoi grignoter pour mettre dans mon sac. J'attrape les biscuits et la barre de chocolat, ainsi que la petite bouteille d'eau qui est sur le plan de travail.
— Chaton ? Qu'est-ce que tu fais ?
— Ce que tu voulais que je fasse, je me casse. Et arrête avec tes chatons à la con !
— Elle a dit ça, juste pour te faire du mal. Reste. Il arriverait presque à me convaincre.
— Tu veux seulement que je reste pour pouvoir te vider les couilles, mais pour ça tu as miss silicone. J'en ai plus que marre de me faire prendre pour une conne ! Qu'est-ce que vous avez mon frère et toi, à préférer me voir dehors, ça vous fait marrer c'est ça ?
De rage, je claque la porte du placard en hauteur pour qu'elle se referme, sauf que je n'ai pas anticipé le fait qu'elle me reviendrait en pleine face. Me voilà le cul au sol, les mains sur le front en train de pleurer et de rire en même temps. Sawyer décide à ce moment-là de m'approcher pour s'assurer que je suis en un seul morceau.
Sawyer
Oh merde ! Elle a dû le sentir passer... J'ai envie de rire quand même. Cette nana est une catastrophe ambulante, elle a deux pieds gauches, mais ça lui donne aussi un certain charme. Elle ne contrôle rien, elle est vraie et authentique. Pas comme toutes ces bimbos que j'ai l'habitude de me taper, qui sont vides de tout intérêt, sinon sexuel. April a ce petit quelque chose qui fait la différence, qui nous donne envie de la protéger. Je parle comme un putain de lover, mais c'est ce petit bout de femme, cette tornade qui me rend dingue depuis qu'elle a débarqué chez moi.
— Ça va chaton ?
— Le chaton t'emmerde ! J'ai l'air d'aller bien Ducon ?
Je souris malgré moi. Ouais, elle me fait penser à un petit chaton qui sort les griffes dès qu'on l'approche un peu trop et qui pourtant ne demande qu'à être cajolé et protégé. Elle ronronne quand on la caresse aussi. Non, là je m'égare, pas le moment de réfléchir avec ma queue ou elle risque de me filer entre les doigts et putain, je n'ai pas envie ! Je n'ai jamais été dépendant de personne alors pourquoi ça me fait chier à ce point qu'elle se casse maintenant ?
Je m'approche pour l'aider à se relever, mais elle n'en démord pas.
— Ne me touche pas !
— Ne fais pas la gamine et laisse-moi voir les dégâts.
Elle grogne, appuyée contre le meuble de cuisine, mais elle finit par retirer les mains de son front. Je dois me retenir de rire quand même. Elle grimace en voyant ma tête.
— C'est si horrible que ça ?
— Disons que t'es parée pour Pâques avec l'œuf que t'as sur la tronche.
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cambriolage ou galipettes
Short StoryPetite nouvelle de quelques chapitres assez hot :) Venez rencontrer Sawyer, agent du SWAT, arrogant, sûr de lui... April est une petite nana qui va tout faire pour vouloir survivre. Un soir, elle va cambrioler une villa au hasard, mais si elle av...