Chapitre 5

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April

Il m'énerve, il me sort par le nez, mais ce qui me soûle le plus c'est la réaction de mon corps quand il est près de moi. Pourquoi ce traître est aussi excité par lui ? Putain qu'est-ce que j'aurais aimé qu'il m'embrasse, qu'il pose sur moi ses larges mains, qu'il me caresse, qu'il me b... Mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Il m'a retourné le cerveau, je le déteste et en plus je crève la dalle. Je récupère les cinquante balles que je lui ai piqués le premier soir, les glisse dans la poche arrière de mon short, puis sors de l'annexe pour rejoindre la maison. Je traverse le salon sous le regard interloqué de Sawyer.

— Qu'est-ce que tu fiches ?

— Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Je le vois sourire, mais je ne lui laisse pas le temps d'ouvrir la bouche, je lui coupe l'herbe sous le pied. Non, je t'arrête, ton foutre tu le mettras dans la bouche de ta greluche, pas chez moi et à l'avenir évite de frotter ta Knacki Ball sur ma cuisse, ça faisait chien en rut.

Bon c'est vrai, j'exagère, c'est loin d'être une Knacki Ball, de ce que j'ai pu sentir et voir il est plutôt bien foutu de ce côté-là. Mais bon comme on dit, ce n'est pas la taille qui compte, il est peut-être bien bâti, mais cela ne veut pas forcément dire qu'il sait s'en servir.

Tu y crois réellement à tes conneries? Il y a des fois où elle ferait mieux de se taire cette petite voix.

— Une Knacki ? Vraiment ?

Ouh, je l'ai blessé dans son ego. Je lui souris fièrement, puis je sors de chez lui faire quelques courses, histoire de manger un truc.

Je reviens quelque temps plus tard, il n'est plus là, la maison est vide, comme à son habitude. Je range mes achats dans le frigo et entreprends de faire à manger. Je ne suis pas une excellente cuisinière, mais je me débrouille. Je prépare du poulet aux poivrons, je découpe tous mes ingrédients, sors la sauteuse et je lance la cuisson en rajoutant quelques épices que j'ai trouvées dans le tiroir. Le temps que tout mijote, j'ai une envie curieuse de faire le tour du propriétaire, ce que je n'avais pas fait à cause de ma cheville douloureuse. Je commence par l'étage, rien de bien intéressant, une salle de bains et quatre chambres, dont la sienne. Je redescends, il y a une autre salle de bains, les toilettes et une porte qui mène à un escalier. Un léger bruit se fait entendre, l'envie est trop forte, donc je descends, ce que j'y découvre me laisse sur place et je peux dire adieu à mon string.

Sawyer en train de taper dans un sac, torse nu, de la transpiration lui coule entre ses deux épaules parfaites, le spectacle est fantastique. Machinalement, je coince ma lèvre inférieure entre mes dents. Je ne suis pas loin de la combustion, j'ai tellement chaud. Quand ses deux billes brunes me repèrent, il arrête tout mouvement, moi je prends feu et ma respiration se fait saccader. Quelqu'un peut appeler les pompiers ?!

Sans me quitter du regard, il avance vers moi. Ses yeux ont changé de couleur, les étincelles qui s'y dessinent m'enflamment un peu plus, il se penche vers moi, nos regards se soudent l'un à l'autre. Ses bras se placent sur le mur de chaque côté de ma tête, ses yeux descendent sur mes lèvres, je vois bien qu'il se pose de nombreuses questions. Puis en une seconde tout dérape.

— Fait chier.

Nos bouches se rencontrent, ses mains prennent mon visage en coupe, sa langue vient taquiner mes lèvres en une demande silencieuse pour caresser la mienne. Putain, son goût mentholé, sa langue dansant avec la mienne me fait gémir. Je passe mes mains derrière sa nuque pour approfondir notre baiser. Il dépose la sienne sous mon genou pour le remonter sur sa hanche, je gémis de plus belle en sentant son sexe bandé contre le mien, puis il soulève ma seconde jambe qui se renferme sur sa taille. Sans jamais cesser de m'embrasser, je sens ses doigts caresser mon ventre.

Je n'ai jamais été dans cet état-là, à cause d'un baiser, il nous a enfermés dans une bulle dès que ses lèvres ont touché les miennes, mais celle-ci éclate quand un bruit strident retentit.

— C'est quoi ce bordel ?

— J'en sais r... Putain mon poulet !!

Je me détache de lui et cours éteindre la poêle que j'avais laissée à cuire.

cambriolage ou galipettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant