Chapitre 42 - Ça recommence

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Deux autres villes avaient été réduites en cendres durant la nuit. C'est Silva qui m'avait mis courant alors que ma mère se rendait sur les lieux, elle devait essayer de reconstruire la ville avec ses propres moyens : sur les morts à peine enterrés. Assise dans son bureau, je repensais à L'Avant, il avait agi de la même façon.

La première attaque : une ville.

La deuxième : deux villes.

La troisième : trois.

Tout était simultané si bien qu'on aurait dit qu'il se moquait de nous, caché dans sa Cité des Maux. Eden était encore en train de brûler, mille ans après.

- Il recommencera dans deux semaines, un mois entre sa première apparition et l'attaque, il ne prendra que deux semaines pour la deuxième, dis-je simplement, brisant le silence.

- On l'arrêtera avant.

- La Cité des Maux est un véritable piège, les légendes disent vrai, toutes les créatures les plus sombres s'y trouvent.

On toqua à la porte, Sky, Riven et Brandon entrèrent, j'avais envoyé un sms à Riven pour le prévenir de la situation plus que catastrophique et il était venu avec du réconfort, très vite, les filles montraient aussi le bout de leur nez.

- Qu'est-ce que vous faites tous ici ?

- Je les ai appelé, dis-je aussitôt.

- On a appris pour Roscrea et Adares, désolée, dit Stella.

- Chaque ville qu'il tentera de détruire, on les construira à nouveau, dit Silva,

On alla s'installer sur le salon,

- Ta mère est partis pour Roscrea ?

- Elle sera de retour avant le lever du jour, répondis-je à Brandon.

- Si on peut faire quoi que ce soit, dis-nous, dit Aisha.

- Il n'y a rien à faire si ce n'est attendre que Valtor se montre,

Je baillai, la nuit était loin d'être terminée.

- Et pourquoi c'est pas Daphné qui va le chercher ? demanda Musa.

- Cela serait foncer tout droit dans le piège, il n'attend que ça, dit Silva.

- Et vous ne pouvez pas lui donner ce qu'il veut, continua Riven.

- Même avec Daphné, il viendrait chercher Oly, dit Sky.

J'allais finir par le tuer, je ne savais pas ni comment ni quand mais j'allais finir par réduire en pièce l'homme lâche que représentait Valtor. Je le détestais tellement pour me priver de ce que j'avais tant rêvé : ma jeunesse, ma magie, ma vie. Tout était partie de lui et voilà que ça n'aurait jamais de fin. J'étais fatiguée, me battre, continuellement, en permanence, inlassablement : c'était donc ça qu'était devenue ma vie ?

Je me leva, prête à fondre en larmes, il fallait que je quitte le bureau. Une fois à l'extérieur, j'allais sur les marches de l'entrée, respirant l'air frais, je fondis en larmes. Combien d'innocents étaient morts pour rien cette nuit ? Combien de familles allaient être déchirées ? J'avais l'impression que tous mes efforts n'avaient servi à rien, à quoi bon avoir réveillé l'Eden si c'était pour une guerre ? Pour le même scénario ? Je n'étais pas prête à me battre, pas encore.

Sky s'installa sur les marches, à mes côtés, il me prit dans ses bras, je sanglotais dans la seconde qui suivait, j'étais si impuissante, cachée ici.

- Tout va bien se passer Oly, je t'en fais la promesse, dit-il en tapotant mon dos.

Une promesse en l'air, comme d'habitude. Il n'était pas en mesure de la tenir, pas quand Valtor se trouvait de l'autre côté de la frontière. J'aurais aimé pourtant le croire, me réconforter dans l'idée que tous les problèmes du monde finiraient par se régler un beau matin ou alors pas une après-midi d'été ensoleillé. En essuyant mes larmes, je ne pouvais me leurrer. Ce n'est pas en versant de l'eau salée que les choses allaient s'arranger.

- Quand tu auras récupéré tes pouvoirs, tout ira mieux, dit Sky en rangeant une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille.

- Trois jours avant la pleine Lune et l'on sera fixée.

Même si l'homme était contre l'idée, j'avais l'impression qu'il pouvait me comprendre, d'une certaine façon, la survie de l'Eden dépendant de la flamme de la Magie et je n'avais qu'un seul moyen de me l'approprier à nouveau. On se releva d'un même mouvement. Je regardais l'homme, je ne l'avais pas totalement pardonné pour ce qu'il avait fait pendant que je me trouvais dans le coma mais d'un autre côté, y penser ne me faisait plus sortir autant de gonds qu'autrefois, ma colère semblait s'être apaisée, que pouvais-je demander de plus ?

Le destin d'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant