Chapitre 63 - Un menteur

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- Ravie de vous revoir parmi nous Olympe,

Le professeur Palladin était adorable, même lorsque j'arrivai en retard en cours ; je m'installai au premier rang auprès de Stella. J'étais épuisée, j'avais passée les trois dernières nuits à me concentrer sur mes pouvoirs magiques, sans jamais parvenir à réanimer le royaume de Wasla. J'étais épuisée et pourtant, je devais survivre à trois heures de compréhension de la magie, ça allait être un enfer, littéralement.

C'est naturellement que je m'assoupie pendant le cours, la voix douce du professeur m'avait emmené près de Morphée. C'est la sonnerie qui me réveilla, le mouvement de foule des élèves qui s'en allèrent pour déjeuner aussi.

- Olympe, j'aimerai vous parler, auriez-vous cinq petites minutes m'accorder ?

Je hochai la tête, mortifiée de honte à l'idée de m'être fait prendre la main dans le sac dormant en cours.

- Je suis désolée de m'être endormie, finis-je par dire une fois tout le monde dehors. Cela ne me ressemble pas et..

- Tout doux Olympe, je ne suis pas là pour vous taper sur les doigts mais seulement pour vous conseiller.  Cela ne me dérange pas que vous dormiez en cours, ne le répétez pas aux autres élèves, ils ne sont pas tous rois et reines de royaumes. Mais si vous êtes si épuisée au point d'en dormir en cours, c'est que vous devriez lâcher un peu de leste, ne coulez pas sous les obligations royales, d'accord ?

- Comment suis-je censée lâcher du leste alors qu'on m'accepte à peine en tant que reine ?

- Tout le monde vous a accepté Olympe, j'ai un cercle d'amis assez étendu et vous êtes tout sauf décevante, les gens vous apprécient. Qui plus est, les mondes magiques n'ont jamais été aussi calme depuis que c'est vous en tenez les rennes.

- M.. Merci professeur, cela me va droit au coeur.

Je quitta ensuite la salle de cours, prête à retourner dans ma chambre pour réviser, j'utiliser le temps de pause du midi pour relire mes cours ou avancer sur mes dissertations. Au tournant d'un couloir, je tombai sur Sky, les lèvres reliées à celle d'une autre fille, une deuxième année que je ne connaissais pas. Je m'arrêtai nette, dire que je l'avais pensé avec Bloom, avais-je eu faux ? Beatrix avait été la seule à me parler d'eux, j'avais volontairement éviter la question avec les autres pour ne pas me mettre dans l'embarras.

Il croisa mon regard et ne s'arrêta pas pour autant de la noyer de baisers, elle avait ce que j'avais eu au compte goutte. J'ai dû à peine embrasser Sky dix fois dans ma vie qu'elle recevait des baisers par milliers. Avec la fatigue que j'accumulai, je n'avais pas la force de répliquer, je continuai mon chemin, baissant la tête à leur niveau ; je ne voulais pas que l'inconnue me voit, encore moins les larmes aux yeux.

Une fois dans ma chambre, c'était un combat entre moi et moi pour ne pas pleurer : il n'en valait pas la peine, je ne pouvais pas lui accorder ma tristesse, quelle qu'elle soit. Je faisais les cents pas dans le salon, Sky voulait me pousser à ne plus jamais retourner à Alféa. Et d'une certaine façon, il allait finir par y arriver, je ne pouvais pas quitter mon royaume pour ça, pour retourner dans un lieu qui me rendait triste, il me rendait triste par sa faute.

- Tu me donnes le tournis à tourner de la sorte,

Je sursautai, j'avais été tellement perdue dans mes pensées que je n'avais pas entendu le blondinet entrer dans l'appartement ; il me fixait, adossé contre un mur.

- Tu devrais sortir d'ici.

- Sinon tu vas me renvoyer ? Essaye, j'ai envie de voir ça.

Il jouait la carte de la provocation, tout le temps.

- On a perdu sa langue ?

On ne peut pas aimer quelqu'un et ne cracher que son venin envers elle.

- Pourquoi tu m'as suivis jusqu'ici ?

- A une époque, cela te plaisait.

- Tu n'arrives pas à t'éloigner, t'as beau me détester, tu veux être sûr que je sois tout près.

- Tu dis de la merde.

- Tu sais que j'ai raison.

Je m'approchai de quelques pas, encore et encore, jusqu'à ce que je sois à une distance suffisante pour qu'il puisse sentir mon souffle se déposer sur son torse.

- Tu auras beau embrasser n'importe quelle fille, coucher avec tout Alféa, tu n'arriveras pas à oublier ce qu'on a eut.

- Elle embrassait mieux que toi, dit-il en se penchant vers moi.

- Cela fait de toi un menteur, et les menteurs n'ont rien à faire ici, tu peux dégager, dis-je en reculant.

Je n'attendais pas sa réponse, en réalité, je m'en fichais pas mal ; il n'avait pas à être aussi méchant aussi blessé soit-il. Il avait une vie de rêve, même s'il le trouvait absent, Silva était toujours là pour lui, lui au moins avait quelqu'un sur qui compter. J'étais orpheline depuis trois mois et je n'en faisais pas tout un plat, ma peine, je la digérait encore. En entrant dans ma chambre, je claquai la porte pour bien lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenu ici.

***

Evidemment, en sport, nous étions encore ensemble à notre plus grand regret. Pourquoi Silva décidait-il de nous mettre en duo alors que nous ne pouvions plus nous blairer ?

- Les entraînements d'aujourd'hui se baseront sur la confiance. Un de vos coéquipiers sera vulnérable, il devra faire entièrement confiance à l'autre pour se défendre et le protéger face aux danger. Ceux qui ne réussiront pas l'exercice ne quitteront pas le cours, cela vaut pour toi aussi Olympe.

La dernière phrase n'était pas nécessaire, surtout que si j'avais réellement envie de partir, je n'avais qu'à quitter le cours un point c'est tout. Cela dit, le sujet de la leçon d'aujourd'hui était assez intéressant : Sky avait-il confiance en moi ?

- Je vous laisse quarante cinq minutes pour avoir confiance l'un en l'autre, débrouillez vous pour trouver comment mais à l'issue de l'exercice, vous n'aurez pas d'autre choix que de réussir.

Tout le monde s'éparpilla ; Sky loin de moi, c'est moi qui du lui courir après pour le rattraper.

- Qu'est-ce que tu fais ? On doit réussir l'exercice !

- Je m'en tape de l'exercice et je m'en tape aussi de rester ici jusqu'à demain matin, toi par contre, c'est une autre histoire.

Le destin d'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant