Chapitre 1 : Treason

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-Oh non ! Jenna ! Lèves toi on va être au retard pour aller chez Lori!
Ma mère ouvre en grand les rideaux. Je met rapidement ma tête sous la couverture pour me protéger des rayons intenses du soleil. Je grogne. J'ai pas envie de me lever je suis beaucoup trop fatiguée. Une fatigue d'ailleurs , inhabituelle. D'habitude je me lève directement sans difficultées. Ma mère me prend la couverture des mains et la retire en entier.
-Allez dépêches toi ! Sors de ce lit.
-Pff , laisse moi encore deux minutes s'il te plait maman.
-Non on va être au retard dépêche toi ou si c'est moi que te sors de ce lit et je sens que tu vas le regretter.
Elle a l'air plutôt énervée , les deux mains posées sur ses hanches. Elle me regarde d'un air agacé. Je pousse un énorme soupir et je sors de mon lit. Je me prépare le plus rapidement possible. Je ramène mes cheveux bruns en une queue de cheval haute . Je me trace un trait de crayon pour rehausser le bleu de mes yeux. J'enfile les premiers habits qui me passe sous la main et je traine les pieds jusqu'a la porte d'entrée. Cet appartement me fait pitié par fois. Il est tout petit , sans décorations , sans papier peint. Tout est gris et marron. La couleur naturelle du mur. Il ne possède que quatre pièces mais je dois me contenter de ce que j'ai parce que ma mère et moi nous sommes pauvres.
Depuis quarante ans ,les maladies anodines , graves ou encore les cancers se sont multipliées par dix , touchant maintenant plus d'un homme sur deux et la population s'est divisée par deux.Nous sommes donc en sous population et pour éviter les inégalités et les soucis de propagations , le gouvernement a invité toute les populations à rejoindre les grandes villes les plus proches aux habitants des campagnes , ma famille est donc partie de la campagne pour venir habiter ici à Chicago. Il y a peu de monde dans cette ville , nous sommes moins de 400 000 habitants. Mon père est mort avant ma naissance, d'un cancer du poumon. Je ne l'ai donc pas connu. J'avais une grande soeur aussi. Kaya. On étaient très proche toutes les deux. On se disait tout. Elle m'a tout appris. Et puis un jour , elle a été atteinte par un virus encore inconnu. Lorsqu'on l'a su , il ne lui restait plus qu'un mois à vivre. Alors j'ai profité du mieux que j'ai pu d'elle voyant son état se dégrader de jour en jour. Je me suis pratiquement jamais remise de sa mort. Elle me manque tout les jours.Sans elle la vie est moins belle. J'ai pensé plusieurs fois à m'en aller mais pour toujours. Aller la rejoindre. Mais je ne veux pas laisser ma mère seule. C'est elle qui doit le plus souffrir et je le remarque quelques fois. Je fais du mieux que je peux pour veiller sur elle comme je l'avais promis à Kaya.
-Bon dépêche toi de fermer cette porte ! On va être au retard!
Ma mère me sort de ma rêverie. Je sors les clés de ma poche et ferme la porte. A quoi bon fermer à clés puisque l'on a plus rien à se faire voler ? Je me dépêche de descendre l'escalier et m'installe dans la voiture coté passager. Ma mère me rejoint et met du temps avant d'arriver à démarrer la voiture. Avant de rouler elle me regarde en souriant et remet une mèche de cheveux derrière mes oreilles.
-Je t'aime tu sais pour toujours !
Je la regarde l'air incrédule. Qu'est ce qui lui prend ? Elle ne me dis jamais ça d'habitude.
Elle lève le frein à main et commence enfin à rouler.
La ville défile sous mes yeux. J'appuie ma tête contre la fenêtre. Deux minutes plus tard je remarque que ma mère ne tourne pas par le chemin qu'il faut pour aller chez ma tante Lori.
-Tu t'es trompée il fallait tourner à droite, je lui dit.
-Heu... Non .. Je ... J'ai pris un autre chemin, bredouille t elle
Je hausse les épaules et repose  la tête contre la vitre.
Cette fois ci , elle tourne à droite et se gare sur un parking désert. Je plisse les yeux.
-Qu'est ce que tu fais ?
Elle verrouille alors les portières ,met le frein à mains et regarde sa montre.
-Il me reste que deux minutes pour t'expliquer ce qu'il va se passer alors je vais faire vite. Avant toutes choses , ne m'interromps pas et sache que si j'ai fais cela c'est pour NOUS sauver. C'est pour nous que j'ai accepter. Et sache que je t'aime quoi qu'il arrive.
-Quoi ? Mais qu'est ce que tu racontes ? Ca va tu es sure ? Me dis pas que tu te remet à boire.
Elle hoche la tête de droite à gauche et se met à pleurer.
-Je suis désolé. Ils arrivent ils viennent te chercher. Mais ils m'ont promis qu'ils te feraient aucun mal. Ils m'ont dit que tu va faire changer le monde que tu es spéciale. Je suis malade. Je vais surement mourir et tu es le seul remède. Je veux que l'on vive ! Toutes les deux ! On se retrouvera. Je te le promet
Elle prend mon visage entre ces deux mains. Je lui saisit les poignets et je lui souffle entre deux larmes:
-Mais qu'es ce que tu as fait ?
Et comme réponse on frappe à la fenêtre,ce qui me fait sursauter et une voix me dit :
-Il faut y aller maintenant.
Je ne sais pas pourquoi , mais j'ouvre la porte. Et je sors mécaniquement  de la voiture. Deux personnes habillées tout en blanc me prennent par le bras et m'emmènent. Je regarde en arrière ma mère qui est en train de pleurer. Puis elle crie.
-Je t'aime ! Reviens vite je t'en supplie ! Survis !

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