Chapitre 9: New

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Je les vois. Face à moi. Ils portent une nouvelle tenue. La même que celle des personnes autour de nous. Une tenue en coton entièrement brune. Contrairement à moi, leur visage est propre. Aucune trace de crasse. Leïla à de nouvelles tresses soigneusement tirées. Je me sens sale face à eux. Je lâche l'homme, qui part en courant, et me relève doucement tout en continuant à les fixer. Eux aussi me fixe longuement. Je les croyait mort. En les voyant maintenant, toute la pression accumulée depuis mon réveil redescend. Leïla décide enfin à se jeter dans mes bras. Je la sers fort contre moi et je peux sentir ses larmes qui coulent contre ma poitrine. Elle semble aussi soulagée que moi de me voir en vie. Je dépose un baiser sur son front en passant une main dans ses cheveux noués. J'ai l'impression d'être comme une mère pour elle. Elle se retire doucement et je peux maintenant voir son joli sourire qui m'avait tant manqué. Je fixe maintenant Aiden. Si je veux obtenir des réponses concrètes, c'est plutôt à lui que je dois m'adresser. Il a l'air heureux de me revoir mais semble un peu effrayé en voyant mes mains meurtries par les coups que j'ai porté à l'homme. Je sers les poings et les desserre pour tenter d'enlever le mal dans mes mains.

- Qu'est ce que vous ... enfin nous faisons ici ? je lui demande. Mais rapidement des milliers de questions se bouscule dans ma tête.

-Quel est cet endroit ? je continue. Où sont les autres ? On es sûrement pas en sécurité ...

Je sors toutes ces questions de ma tête et Aiden semble troublé. Il s'attendait sûrement à autre chose plutôt que de devoir répondre à mes questions. J'attends des réponses de sa part mais contre toutes attentes, ce n'est pas lui qui me répond. Une femme qui se tenait derrière lui avance vers moi.

-Tu n'as pas de soucis à te faire. Tu es en sécurité ici.

Je la dévisage quelque instant. Elle est très grande. Elle aussi porte une tresse sur le côté comme Leïla. Je devine très vite que c'est elle qui a du la lui faire. Elle a la peau matte. Quelques rides lui barrent le visage. Elle semble être âgé d'un quarantaine d'année.

-Et tes autres amis vont bien. Il sont réveillé depuis bien plus longtemps que toi , continue elle sur un ton calme.

Elle a la voix plutôt grave pour une femme mais elle parle pourtant avec une douceur exemplaire. Tout à coup je me rend compte que je ne sais même pas combien de temps exactement je suis restée endormie. Je regarde ma montre corporelle.

"22:12:40:55"

J'avais dormit pendant 5 jours. Il nous reste alors 22 jours. Mais tout de même. Comment ai je pu dormir cinq jours ? La femme me regarde toujours de la même façon, le visage sans expression. Je la fixe en retour.

-Qui êtes vous ? Qu'est ce que vous nous voulez ? mon agacement se fait ressentir dans ma voix.

La femme ne bronche pas. Elle relève simplement la tête pour s'adresser de nouveau à moi.

-Je dirige cette colonie. Je m'appelle Edna. Je répondrait à tes autres questions plus tard. Pour l'instant, je te propose d'aller t'habiller et de te laver. Aiden va te montrer le chemin. Nous nous rejoindront au dîner.

Elle dit tout cela sur le même ton comme si elle avait répète ce discours pendant des heures. Elle fait un signe de tête à Aiden puis part en nous tournant le dos vers un groupe d'enfant qui cherchait à la voir. Aiden s'avance vers moi.

-Tu viens, c'est par là , me dit il en me montrant la direction.

Il passe devant moi avec Leïla et je les suis tout les deux.

+++++++++++
Les douches se trouvent beaucoup plus loin. Le long du chemin je peux me rendre compte que toutes les habitations de fortune sont en bois. Elles semblent avoir été construite rapidement, et menacent de s'écrouler à tout moment. Tout les cent mètres environ, se trouve un grand cabanon où sont sûrement stockés tous les vivres. Je suis surprise de voir qu'autant de personnes vivent ici dans des conditions quasiment précaires, alors que les villes sont vidés de toute population. Ils pourraient tous y vivre. Je ne comprend pas. Le gouvernement nous rabâchais sans cesse que la population humaine diminuait, et que la race humaine était clairement en voie de disparition. Il devenait urgent de trouver une solution. Je croyais tout ça et la mort de ma soeur me l'avait prouvé. Mais en voyant aujourd'hui tout ses gens, je commence à douter de tout ce que l'on nous disait. Pourquoi tout ses gens n'allaient pas vivre dans les villes pour avoir une vie meilleure ? Je me posais tellement de questions. Je ne sais pas si je devais me sentir en sécurité ici ou non. Après tout, ils nous avaient quand même tirés dessus sans raison. D'ailleurs je ne savais toujours pas pourquoi nous étions ici. Soudain, deux enfants passent devant nous en courant et en riant. L'un d'eux s'arrête net devant moi et m'observe longuement avec sa tête d'ange. Quelques tâches de crasses ornent son visage. Mais très vite son ami, un peu plus grand que lui, l'appelle :

Animals [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant