Quand je t'ai vue pleurer ...

28 3 0
                                    

Quand je t'ai vue pleurer, ce jour-là, je n'ai pus m'empêcher de te consoler, on était à peine quelques semaines après la rentrée, et ça commençaient déjà.

Quand j'ai essayé de te rassurer, tu as souris, un sourire triste, que les larmes feraient bientôt disparaître. Mais, quand tu as levé les yeux vers moi, j'ai vu ton œil, entouré de noir, et à ce moment-là j'ai compris; j'ai compris que ce n'était pas qu'une tristesse passagère, mais une tristesse profonde, de tous les jours, avec laquelle tu vivais depuis toujours, depuis ton enfance. Quand tes camarades ont commencé à te harceler, tu t'es défendue, puis tu as abandonné, tu t'es laissée faire, persuadée qu'un jour, peut-être, ils arrêteraient.

Et quand tu as compris que rare étaient les personnes qui te défenderaient, tu as abandonné tout espoir qu'un jour tout ça s'arrête.

Mais, quand je t'ai parlé, j'ai vu une lueur minime d'espoir dans ton œil encore valide, qui perdurait, croyant encore à l'humanité des Hommes.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

On est devenues amies, mais tu te faisais toujours harceler. Tu disais que je t'aidais à supporter ça, mais je savais que tu t'effondrais dès que je partais ; tu avais peur que je t'abandonne, comme les autres ... J'étais ton seul espoir, et ton dernier, je le savais ; c'est pourquoi je restais tout le temps avec toi. Des fois, je t'invitais à dormir chez moi, et tu étais tellement heureuse, ça me faisait rire et aussi, ça me réchauffait le cœur. Mais tu redevenais triste bien trop rapidement, même après la meilleure des nouvelles...

J'étais ta meilleure amie, mais aussi la seule ... Au début, quand j'étais venue te parler, tu te méfiais ... Mais tu as vu que je n'étais pas comme les autres ; Je n'étais pas là pour me moquer, et puis, je t'aimais comme tu étais.

Alors tu m'as suivi, un peu partout, et tu t'es attachée, beaucoup attachée à moi.

J'étais tout pour toi, tu te confiais, du plus futile au plus secret. Pas un jour sans que tu sois là, à côté de moi, à me parler.

Moi aussi, je m'étais attachée à toi.

Quand tu disparaissais, quelques minutes, je m'inquiétais beaucoup, et puis, j'ai fini par m'habituer, même si je m'inquiète toujours, car tu le faisais souvent.

Quand tu revenais, tes yeux, d'un bleu foncé, où on pouvait lire ta tristesse profonde, ton désespoir ou quelques fois, une minime lueur de joie, était rougis. Quand je te demandais ce qui c'était passé, tu ne voulait pas me répondre ; je savais que tu pleurais, mais je souhaitais que tu me le dise de toi-même.

Finalement, j'ai arrêté de te poser toujours tant de questions, j'ai profité de notre douce amitié. Tu pensais peut-être que je te trouverais faible, à pleurer, mais non, ce n'était pas le cas.

Je t'admirais, au contraire !

...

OS HistoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant