Warmth

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Je tombais de fatigue sur le sol, adossé à la parois de terre. Le soleil s'était couché, une longue journée enfin terminée. La tête en arrière, je pris de grandes inspirations pour calmer mon coeur déchaîné. Mon souffle court faisait apparaître des nuages de bués qui grimpaient jusqu'au ciel. Il faisait froid, la terre était gelée. La nuit allait être dure, mais aujourd'hui encore, j'étais vivant.

On était tous là, dumoins ce qu'il restait. À crever de froid dans les tranchées congelées, attendant un miracle pour que la paix vienne nous sauver. Je ne sentais plus mes mains ni mes pieds et les plusieurs couches de vêtements n'allait pas faire face à l'hiver qui s'annonçait rude. Beaucoup buvaient ou fumaient pour se réchauffer, d'autres attendaient la soupe qui allait être servie dans quelques heures, et j'en faisais partie. J'avais besoin de chaleur, d'une flamme pour réchauffer mon corps crispé de froid.

- Grey Fullbuster !

L'appel de mon nom me sortie de mes pensées. Le facteur. Le facteur était là, un paquet de lettres à la main qu'il distribuait aux soldats amassés devant lui.

- C'est moi !

Déjà à sa hauteur, je saisis la lettre à une vitesse folle en le remerçiant brièvement. Juvia, dieu merci, c'est une lettre de Juvia. Elle m'a écrit!

Assis un peu à l'écart des autres soldats, je déchirais l'enveloppe maladroitement, sortant un papier joliement plié. C'est son écriture. Sa belle écriture fine et ronde, avec ces grandes majuscules et ces phrases toutes serrées pour qu'elles rentrent sur le papier. Je respirai la page, et dans mon esprit, je cru sentir un peu son odeur, l'odeur de mon foyer, de mon fils, de mon bonheur.

Ma femme me demande comment je vais, si je vais bien. Je dévorai les lignes qui faisaient naître tous les sentiments que je pensais avoir perdu dans les combats. Plus j'avançai dans ma lecture, plus j'avai du mal à lire à cause du flou de mes larmes.
Mon fils à fait ses premiers pas. J'ai du mal à m'en rendre compte... Storm à fait ses premiers pas ! Juvia travaille à l'usine, elle s'en sort bien et gagne assez pour eux deux. Elle pense à moi tout le temps... Bon sang, moi aussi Juvia ! Je pense à vous chaque minute, chaque seconde ! Puis elle me demande d'être fort, de tenir et de revenir quand tout sera fini.

Ses mots se finirent par un "je t'aime", et je me mis à sourire. Rien qu'à les imaginer, mon coeur s'enflammait. Ils allaient bien, ils étaient ensemble. Loin de mon malheur, des horreurs de la guerre. Je devais les protéger, faire tout mon possible pour les retrouver, je devais revenir, je reviendrai.
Mes mains ne tremblaient plus de froid. Mes joues se chauffaient d'un sourire. Il fallait que je leur réponde, tout de suite. J'ai des milliers de choses à leur dire, tout mon amour à leur raconter.

Je me mis à relire les mêmes mots, encore et encore. C'était comme si ils étaient là, près de moi, mes lueurs de bonheur qui perçait la nuit aride.
Doucement, il se mit à neiger, la température était glaçante. Mais ils étaient là, l'amour brûlait au creux de mon coeur, et je n'avais plus froid.

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Gruvia Week 2021Où les histoires vivent. Découvrez maintenant