- three -

907 41 29
                                    

SEPTEMBRE 1996

Deux semaines se sont écoulées depuis mon premier jour à Poudlard. L'été cède doucement sa place à l'automne, quand les matins et les nuits se rafraîchissent. Nous entrons lentement dans ce qui semble être ma période préférée de l'année. Les chemins se bordent de feuillages aux couleurs chaudes de l'automne, quand les arbres eux, dévoilent leur majestueuse nudité. Les animaux préparent délicatement leur réserves pour l'hiver. Tout est à la fois si vivant et si calme. J'ignore pourquoi, mais j'y trouve une certaine sérénité. Le chaos dans mon esprit s'apaise. Peut-être parce que je ressens un peu moins son absence... 

Beaucoup de choses se sont passées en deux semaines. J'ai pu découvrir l'immensité de la bibliothèque, pour mon plus grand bonheur. J'y ai fais la connaissance d'Hermione, qui est en réalité beaucoup plus drôle et sympa qu'elle ne le laisse paraître (et beaucoup moins lèche-botte que je ne l'aurais cru). Elle m'a présenté à Ginny, ce qui nous a permis par la suite de passer beaucoup de temps toutes les trois, mais également à Harry Potter et Ron Weasley. Ce n'est pas que je les détestes mais je ne les apprécient pas vraiment non plus, Blaise est de bien meilleure compagnie. Cette semaine, le professeur Slughorn m'a confié que j'étais une élève douée et prometteuse et m'a proposé de rejoindre son club en compagnie de Blaise, Ginny, Hermione et Harry. Daphné était une partenaire de chambre adorable, quant à Pansy... je ne peux pas vraiment en dire de même. Et pour finir, ma situation avec Draco ne s'est clairement pas arrangée, elle a même empiré. Quand il n'agit pas comme si j'étais aussi transparente que le Baron Sanglant, il cherche le conflit. Perpétuellement.

Il est rentré ce week-end au Manoir Malfoy en compagnie de mon père. J'ai préféré rester à Poudlard. Le Manoir est effrayant de nature, mais les allés et retours de tout ces mangemorts le rend d'autant plus sinistre. J'avouerai qu'il aurait été préférable de suivre mon père, pour m'assurer qu'il aille bien ainsi que Draco, pour tenter d'en savoir plus sur la fameuse mission, et parce que Narcissa me manque terriblement. Mais je ne suis pas sûre d'être prête à réaliser l'horreur de la guerre qui se prépare. D'être prête à voir le visage de tous ces meurtriers et futur faiseurs de désastre. Et je ne suis pas non plus sûre d'être prête à réaliser que Draco en fasse partie. Qu'il participera bel et bien à la destruction de notre monde. Peut-être trouverai-je le courage de m'y rendre le week-end prochain... ou celui d'après, je ne sais pas.

***

Un peu plus tard dans la soirée, je profitais d'être seule dans le dortoir pour jouer un peu de piano. Je composais depuis quelques jours une nouvelle chanson. Mon père m'a offert mon premier piano pour mes six ans, quand il s'est rendu compte que je passais mes journées à chanter partout en boucle dans la maison, des chansons moldues que j'entendais dans la petite radio posée sur la cheminée. Je me souviens que quand nous étions petits et que mon père me faisais garder chez les Malfoy, Draco et moi avions l'habitude de faire des sortes de petits spectacles de chant et de danse pour Narcissa. Son regard était rempli de tendresse. Elle nous applaudissait et en redemandait. Je paierai cher pour revivre ces moments. Nous étions heureux, enfin presque...

Cela faisait maintenant plus d'une heure que je composais. Je m'interrompis soudainement en sursautant, voyant Daphné appuyé dans le creux de la porte.

- Oh... Daph, par Merlin tu m'as fais peur, dis-je le cœur battant toujours à cent à l'heure. Depuis combien de temps est-ce que tu es là ?

- Assez pour voir que tu as une voix sublime et que ta chanson est incroyable ! Si ce n'est pas trop indiscret, de qui est-ce que tu parles dans tes paroles ?

Light in the darkness [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant