Chapitre septième

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Chapitre septième : "supérieur à mon désir de reposer en paix"

Nous étions une dizaine, tous assis autour d'une table en chène massif. D'après les bribes d'informations que j'avais pu saisir, une révolution était en marche. Il fallait assurer nos arrière car il y avait des traitres dans les deux camps, en enfer comme au paradis
En ayant sûrement assez entendu, le Boss décida de clore le débat. Les chefs des différentes catégories de ce monde quittaient la pièce par petit groupe.
Le Maître était perturbé, il se tenait la tête entre les mains et avait le regard vide. Soudain j'entendis une voix familière, elle était triste et criait mon ancien prénom. Je regardai autour de moi, mais personne ne semblait remarquer quoi que ce soit d'étrange. Je fis le vide dans ma tête mais rien à faire, je croyais devenir folle-d'autant plus que je n'arrivais pas à identifier la personne qui m'appelait. Étrange.
Je tournai le regard vers mon mentor, et je m'aperçu que nous n'étions plus que trois autour de la table, soit moi, le Boss et Luc. Soudain le Chef bondit de sa chaise et partit sans dire un mot, Luc le suivit calmement, et je fis de même. Bientôt, nous nous retrouvâmes tout les trois dans le bureau. Le maitre des lieux nous incita à nous assoir et il déclara :
-"On est dans la merde." il se tourna vers moi et continua "À ton arrivée, tu as signé un pacte et je t'ai dit qu'il y avait deux trois bricoles... Enfin bref, on va avoir besoin de tout le monde".
J'était quelque peu nerveuse, je craquai mes doigts. Je ne savais pas à quoi m'attendre, surtout de la part d'un être qui est décrit comme fourbe et vil dans les livres.
-"Bon Luc, en mission et Marada avec moi."
Je fûs alors contrainte de rester la, seule avec le diable en personne. Rien que ça. Il avait beau arborer une attitude détendu, je restais méfiante. Il faut se méfier de tous, c'est ce que m'avait appris la vie, et je suppose que même dans la mort, c'est leçons sont valables.
-"Je hum je vais devoir faire... Quoi?"demandai-je
-"Eh bien c'est très simple, tu vas devoir te battre pour ton camp."
Il avait dit ça d'un coup, sans émotions. Puis il m'avais dit qu'il viendrait me cherche en temps et en heure. Et c'était bien évidemment qu'il m'avait demandé de débarrasser le plancher.
Je doutais terriblement : mon désir de vengeance était-il supérieur à celui de reposer en paix? Je m'étais "battu" toute mon existance et j'attendais impatiemment le repos éternel afin de rendre les armes. Moi qui pensais que mon combat était enfin achevé...
J'en avais assez de me battre, je m'adossai contre un mur pour me laisser un peu aller. Je n'avais pas sommeil, d'ailleurs je ne ressentais plus aucun besoins humain, que ce soit la faim ou la soif. En revanche, émotions, et autres désirs tourbillonaient en moi. J'enviais les gens, je les jalousais; je ne pouvais m'empêcher de critiquer telle ou telle réactions; tuer devenait même un plaisir. Je ne sais pas si vous vous imaginez, moi une ancienne végétarienne pacifiste, critiquer et éprouver du plaisir à tuer. C'était bien simple, je ne me reconnaissais plus. Parfois, j'avais l'impression d'être prise au piège dans mon propre corp mais que c'était quelqu'un d'autre qui le pilotait. Pourtant, c'était bien mes actions, celles de la nouvelle moi.
Un grand homme vint me chercher pour aller je ne sais où. Je le suivit sans faire d'histoire. De loin, je pouvais distinguer une longue file. Tout le monde était présent, tous rangés en rang d'oignons. Je me plaçai derrière mon accompagnateur et attendit. Il régnait un silence magistral. On avançais de quelque mètre chaque minute, et plus l'on se rapprochais de la fin, plus la boule qui s'était formée dans mon ventre grossissait. Je n'avais pas peur, j'étais seulement inquiète, stressée.
Il ne restait plus que le colosse devant moi. Le Boss s'approcha, il avait changé, ces vêtements, son expression, il était beaucoup plus imposant. Il avait cette chose dans le regard, ce petit truc qui vous donne l'impression d'être insignifiant. Cette démarche hautaine. Je me demandais bien ce qu'il avait pu se passer.
Il s'approcha dangereusement de moi, scrutant chaque parcelle de mon visage. Probablement à la recherche de la moindre faille, du moindre défaut. Je fis le vide dans mon esprit, je me transformai en mur, ne laissant passer aucune émotion.
Un sourire satisfait se forma sur son visage, il prit le bijoux qu'il m'avait donné le premier jour et me tendis un sac. Je le mis sur mon dos et m'avança vers l'autre queue. Cette dernière avançait beaucoup plus vite que la précédente. Cependant, elle n'en était pas moins inquiétante au contraire. J'entendais des hurlements au loin. Je ne me laissai pas perturbé par ces cris ni par autre chose. Je devait rester concentrée sur mes objectifs, et ne laisser aucune autre pensée venir me tourmenter. De la où je me trouvait je pouvait apercevoir une étrange créature scrute chaque personne.
Deux personnes se trouvaient encore devant moi, la chose ne ressemblait à aucun animal connu. Je ne savait dire si c'était un lion ou un dragon, peut-être un mélange des trois. Et sans que personne ne s'y attende, "ligon" dévora la tête de la femme. Celle s'y se détacha dans un craquement sourd. Et d'un mouvement de la tête le monstre projeta le corp inanimé du démon sur le côté, dégageant le sol pour que l'autre s'avance. Et si la bête me tuait? De toute façon je me suis suicidée et avant d'attérir ici, c'était la mort que je recherchais. Et puis j'étais déjà "morte" en théorie. Je m'approchai de la bête seraine attendant cette sorte de jugement dernier.
Je m'étais préparée au pire afin de ne pas être déçu. Je m'avançais encore d'un pas, maintenant le regard de la bête, j'attendais ma sentance.

De l'autre côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant