Journée Pluvieuse

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La pluie ne semblait pas avoir de fin. Cela faisait des heures que l'averse était d'une violence sans nom. Bordeaux n'avait pas connu un tel déluge depuis bien longtemps.

Alors que les bordelais étaient emmitouflés chez eux dans l'attente d'un jour nouveau, une ombre presque fantomatique donnait l'impression d'une nouvelle statue au milieu du miroir d'eau. Ce lieu symbolique de Bordeaux n'étaient pas prisé les jours de mauvais temps, encore moins lorsque la tempête et la pluie prenaient un tel ampleur.

La silhouette qui surplombait la place n'était autre qu'un petit bout de femme, un silhouette frêle au milieu de ce paysage apocalyptique.

La jeune femme, maintenant trempée jusqu'aux os hurlait d'une rage non-dissimulé au milieu de ce paysage presque irréel. Si la pluie n'avait pas été tel, peut-être aurions nous pu être certains que c'était bien des larmes qui roulaient sur les joues. Peut-être aurions nous pu également être certains que cette vision d'une femme pied-nu, vêtu d'une simple robe blanche au milieu de la nature qui se déchaîne était réelle.

Ça ressemblait trop à un mirage, trop à une illusion pour que qui ce sois puisse penser qu'il ne rêvait pas. La pluie était d'une telle violence qu'elle devait brouillé notre vue, n'est ce pas ?

Que viendrait faire une jeune femme, qui plus est sans chaussure, dans ce lieu mythique. Il en avait connu des événements et des nouvelles, mais voir une femme hurler toutes ses tripes face à la nature en pleine déchéance, cela ne pouvait être qu'un mirage.

Ce miroir d'eau n'avait rien connu de comparable. C'était un lieu de retrouvaille, entres amis, en famille, des demandes en mariages, des annonces de grossesses, des retrouvailles, des baisers...des baisers?

Est ce qu'il ne l'avait pas déjà vu ? Cette jeune femme du mirage, n'était elle pas déjà venue en ces lieux, n'avait-elle pas semblé au comble du bonheur ? N'avait elle pas embrassé quelqu'un sous le clair de lune ?

Si, c'était certain, mais alors pourquoi était-elle dans cet état ?

Il en avait vu passé des couples, que ce sois des amourettes, des mariages de plus de 50 ans, des mariés au bord du divorces, des jeunes couples. Si eux en particuliers l'avaient marqués ce n'était pas pour rien, c'était le genre de duo à ne jamais se séparer. L'équilibre de deux personnalités et d'une bienveillance, alliés à une fantaisie et une passion tel que certains osaient appelé ça des âmes sœurs. Ils étaient venu sous le clair de lune. Elle, avec une paire de chaussure d'une main, le bras de son partenaire et une cigarette de l'autre main. Lui, il l'avait fait danser sous la lumière des réverbères. Sans musiques, ils avaient trouvé une étonnante cohésion.

Aucun d'eux n'auraient lâché une relation comme celle-ci. Alors que c'était il passait ?

Une tromperie ? L'un des deux aurait-il fauté ? N'auraient-ils pas su surpassé ce genre de choses ?

La jeune femme devait être frigorifié. A force d'hurler, sa voix commençait doucement à lâcher. Peut-être était-elle en train de condamner ses cordes vocales à tout jamais, mais cela ne semblait pas la préoccuper.

Épuisé, elle sembla reprendre son souffle. Son corps sembla s'effondrer seul, comme si ces jambes n'étaient plus capable de la tenir, elle tomba à genoux. Elle ramena doucement ses jambes contre elle, se recroquevillant, comme si elle cherchait à disparaître.

Ilse produisit alors quelque chose d'encore plus irréel. Les nuages s'écartèrent légèrement, en un angle parfait pour que les rayons du soleil viennent se poser, comme une volonté qui se cherchait réconfortante envers cette jeune femme.

La pluie ne cessa pas, mais elle sembla ralentir. La jeune femme leva la tête et sembla fixer un point lointain. Les couleurs d'un arc-en-ciel se formèrent doucement au dessus de sa tête. La scène sembla d'un surréaliste magnifique. Il se passait quelque chose d'incroyable et personne n'allait pouvoir en témoigner.

Elle tendit le bras vers l'ombre qu'elle semblait percevoir, et dans une lenteur et une difficulté perceptible, elle murmura dans un souffle désespéré :

-Reviens moi, je t'en supplie.



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