idiot

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Il me suivit sur le balcon sans que je ne lui demande rien.

- Arrêtes ça.

- Ça quoi ?

- Ce sourire factice que tu as à longueur de journée sur le visage.

Je ne puis m'empêcher de lever les yeux au ciel

- Qu'est ce qui te fais croire qu'il n'est pas sincère ?

- Ton regard.

Il marqua une légère pause avant d'enchainer :

- Pourquoi est ce que tu le gardes scotché comme ça ? Ça ne fera pas de toi quelqu'un d'autre.

Un sourire se forma sur mes lèvres.

- Un jour, quelqu'un m'a dit que j'étais plus jolie ne souriant.

- Tu ne penses pas que cette personne parlait d'un sourire sincères ?

Un léger rire m'échappa.

- C'est clair que non.

- Et dans tout les cas, c'est ce que tu cherches ? C'est ton but dans la vie ? Être jolie ?

Mon regard ce fit plus dur. Il ne pouvait pas comprendre.

- Parce que tu crois que c'est ce que les gens veulent ? Quelqu'un de négatif ? Quelqu'un qui ne sourit jamais ? Impossible d'être heureux ?

- Ne va pas dans les extrêmes. Je n'ai jamais dit que tu n'étais jamais heureuse ni qu'aucun de tes sourires n'etait sincère.

- Et bien moi je te le dis. Peut-être que parfois l'insouciance prend le dessus mais putain t'as l'impression que c'est moi ? Cette meuf qui rigole pour rien, qui chante à tout bout de champs et qui est tout le temps positive.

Il ne dit pas un mot.

- Parce que moi je te le dis, c'est pas moi. Ouais, parfois ça fait du bien de sourire, même quand c'est pas sincère. Parce que ça permet d'être entouré de gens que t'aime, parce que oui cet amour là il est sincère. Mais il est à sens unique. C'est pas la solitude qui reglerait quoi que ce sois. Alors oui, oui je souris à tout bout de champs et je joue un rôle mais putain ça te regarde pas. Si je me contente de ça, me dit pas d'être moi même toute seule. Parce que je veux pas de ça.

Son regard debordait d'une pitié insupportable.

- T'es qui pour me donner une leçon à la fin ? On est tous hypocrite en fin de compte non ? Tu vas me faire croire que tu es tout le temps toi même ? À chaque fois que tu baisse les yeux tu te demandes ce que tu fous là. Moi au moi je me sens à ma place. Je joue un rôle mais je choisi où. Toi tu as choisi d'être toi même et tant mieux mais regarde toi, ton groupe de pote te convient pas. Je joue un rôle avec des gens que j'aime. Tu es toi même au côté de gens que tu ne supportes pas.

- Arrête ça.

Son ton était sec, mais je ne pouvais pas m'arrêter.

- Parce que c'est moi qui a commencé peut-être ? C'est moi qui est venu remettre en question toute ta vie en deboulant comme une fleur ?

- Mais oui putain ! Oui ! T'étais là, à longueur de journée à sourire comme si tout les malheurs sur terre n'existait pas. Je te détestais pour ça. Moi qui n'arrivait plus à apprecier quoi que ce sois. Tu m'as omnibulé. Du soir au matin je me demandais comment tu faisais. J'ai fini par t'observais à longueur de journée et même quand tout le monde te tournais le dos, tu gardais toujours ce foutu sourire. Il a fallu un jour. Un jour où peut-être que tout était devenu trop insupportable pour faire semblant, ou j'en sais rien, mais il a fallu cette minuscule fois pour que j'entrapercoive ta vraie personnalité.

Il marqua une pause pour reprendre son souffle. Laissant un silence troublant se rependre.

- Et le lendemain, tu revenais tout sourire au lèvre, comme si rien ne s'était passé, t'excusant simplement parce que ce n'était pas ton jour. C'est comme ça que j'ai compris. Et au fond j'étais à la fois tellement jaloux et tellement triste pour toi.

- Idiot.

- Je sais.

- Ehh vous deux, je vous sers un verre ?

- D'accord, il reste quoi ?

Et on rentra tout deux. Coupant court à cette conversation. Ancré à tout jamais dans nos deux conscience.

Recueil de motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant