J'ai autant la volonté de garder le contrôle que ma vie a la volonté d'être incontrôlable.
Je me suis toujours conforté dans quelque chose de stable et de simple. J'ai toujours fait en sorte de ne jamais être prise au dépourvu. Quitte à en attendre peu des gens, quitte à ne faire confiance à personne.
J'ai mis beaucoup de temps à m'ouvrir réellement, j'ai placé ma confiance en de rare personne que j'ai plus déçu qu'eux mon déçu. J'ai définitivement été une moins bonne amie qu'ils l'ont été pour moi, mais je gardais le contrôle.
Tout était stable et même si l'avenir paraissait incertain, ça me suffisait pour le moment.
Alors, quelqu'un peut me dire comment, comment en un seul putain de mois je suis passé de quelqu'un de joyeuse, stable et ouverte à ça.
Ça, c'est quelqu'un d'affreusement en perte de confiance d'elle-même, ça c'est quelqu'un qui doute d'elle, de sa manière d'être, de penser, de vivre. Incapable d'affronter les choses. Qui se rend compte n'être rien pour beaucoup.
Est ce que c'est vraiment une succession d'évènement malencontreux, ou un seul et même acte qui a entraîné tout ça ?
Parce que j'ai beau avoir sorti mon meilleur et mon plus beau masque pour cacher tout ça, ces faux-semblants ne sont que la surface.
C'est incroyable à quel point j'ai toutes les raisons du monde de détester certaines personnes, et pourtant cette partie de moi, que je déteste autant que j'adore, de rationnaliser tout me donne un seul et unique constat : Ils ne se rendent pas comptent de leurs actes et des conséquences.
Alors je n'arrive même pas à haïr les personnes qui sont responsables de tout ça.
Et je tourne en rond, je feins l'indifférence.
Mais au delà de tout ça, l'hypocrisie de certains m'agace. Parce que toute la soi-disant sincérité de leurs actes me paraissent affreusement pale, fade et dénué de sens.
J'en viens même à préférer les actes de ceux qui m'évitent mais qui assume leur parole.
Parce qu'en face, je vois tous les non-gestes, toutes les fautes, tous les mots, toutes les paroles, l'accumulation des jours qui se mêlent à cette hypocrisie constante. Mais pourtant je n'arrive toujours pas à haïr.
Je n'ai jamais haï, et je suis incapable de commencer.
Et en plus de toutes ces relations brisées, de toutes ses amitiés qui se sont précipités dans une chute sans fin, en plus de tous ça je dois faire un deuil incertain.
Le deuil d'une enfance, d'une nostalgie, d'un temps aujourd'hui révolu.
Et je n'arrive pas à réaliser. Je n'arrive pas à associer les mots à la réalité. Je n'arrive pas à saisir le sens de tout ça.
Malgré tout le contexte, malgré la succession d'évènements qui devraient me permettre de prendre conscience de la réalité, je n'y arrive pas.
Alors en contrepartie, j'essaie d'être présente pour celle qui y arrive le plus, parce que pour elle, tout ça à une bien plus grande ampleur que je n'arrive pas à réaliser. Et j'espère ne pas avoir à le faire avant un très long moment.
Ce qui est certain, c'est qu'actuellement : je perd le contrôle et je coule.
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Recueil de mots
NouvellesDes signes qu'ils appellent des lettres. Des lettres assemblées pour formés des mots. Des mots qui ensemble forment des phrases. Des phrases qui exprime tout.