Thralldom (Francais)

Chapitre 10

Plus d'une semaine et demie s'est écoulée. Je m'habitue à mon nouveau statut de célibataire. Quand je pense à Jonathan, je me rends compte que nous n'étions pas vraiment un doublet exceptionnel. Comme on dit, "ça avait l'air super sur le papier". J'ai l'impression qu'il a "coché beaucoup de cases" pour moi. Il est remarquablement beau, très intelligent, altruiste, gagne bien sa vie, fidèle, en grande partie digne de confiance.

Je me souviens brièvement de m'être réveillé un samedi matin il y a des mois avec l'arôme des crêpes de blé aux bleuets. Je me suis traîné dans la cuisine et j'ai trouvé Jonathan en train de retourner des crêpes aux myrtilles pour moi, tout en portant un tablier blanc et une toque de chef. Il avait déjà posé des assiettes, des verres, de l'argenterie, divers sirops et du beurre sur la table. Au centre de la table, il avait même placé un vase plein de renoncules. Fugitivement, je me suis demandé comment il était tombé sur les belles fleurs rouges. Ce sont mes préférés, mais il a dû s'attaquer au fleuriste pour les obtenir à cette époque de l'année. Jonathan s'est tourné vers moi et m'a récompensé avec un sourire brobdingnagian. Il avait toujours l'air si attentionné.

Jonathan avait une telle façon de me faire sentir spécial. Tout ce qu'il a fait a contribué à un sentiment tangible de sécurité et d'inviolabilité pour moi. J'aurais dû savoir que c'était trop facile. Nous nous entendions si bien. Nous étions toujours trop désireux de faire des choses pour nous renforcer mutuellement. Je suppose que cela aurait dû être le signe d'avertissement que tout n'allait pas bien. Vous ne pouvez pas vivre dans un monde où tout est parfait pendant trop longtemps. L'autre pied proverbial doit tomber, finalement.

En tout cas, notre relation était trop belle pour être vraie. Il a coché trop de «bonnes» cases, et pas assez de cases qui me mettaient au défi. Et, bien que je sois toujours triste que la relation ait pris fin, je suis reconnaissante que nous n'ayons plus consommé de temps ensemble. Nous aurions simplement reporté l'inévitable.

Après m'être souvenu et avoir retardé de me lever pendant un moment, je décide enfin de me lever et de me préparer pour le travail. Nous sommes mercredi à 7h30. Dans seulement deux jours, Ethan et moi aurons Jackie Christianson pour un tournage de bondage. Cela me donne des raisons d'être excité.

Je saute du lit, prends une douche superficielle et m'habille. Je me rappelle brièvement que ma vie est actuellement sur un chemin diminué vers nulle part, car je porte les jeans habituels, les t-shirts et les chaussures plates noires que je porte au travail. Cependant, je suis reconnaissant pour les choses que j'ai encore pour moi, comme la librairie, mon amitié avec Ethan et le site Web. Cela suffit pour me donner un sens pour le moment.

Je me dirige vers la cuisine, prépare une grande tasse de café avec de la crème, un édulcorant et de la crème fouettée (parce que je peux en profiter sans vergogne maintenant que j'ai découvert qu'il est en fait faible en glucides), et laisse mon esprit prendre le dessus sur moi encore une fois. Je me demande momentanément combien de temps cela prendra avant que ce va-et-vient dans mes pensées se termine. Au moins, je ne me sens plus complètement abattu tout le temps, comme je l'ai fait quand Jonathan et moi avons rompu pour la première fois. Ou quand j'ai découvert pour la première fois que j'avais perdu mon emploi au Harbinger.

J'arrive au travail quinze minutes après avoir fini mon café. Aujourd'hui sera assez chargé. Le magasin a beaucoup de livres qui arrivent. Et nous devrons tous les mettre en inventaire, travailler sur la réorganisation des étagères et assembler des présentoirs pour abriter tout le nouveau stock.

Ethan et moi avons une conversation informelle alors que nous travaillons avec diligence entre les clients. Bien sûr, nous jouons nos jeux habituels. Il me demande de trouver le lien entre Michael Jordan et John Grisham en six degrés. Un défi que j'accepte volontiers, même si cela me prend du temps.