Le journal de Joachim

Dimanche 31 Août 2014

Ma mère, Enzo et moi sommes descendus vendredi soir car ma mère devait reprendre le travail demain. Le réveil de ce matin fut beaucoup trop tranquille. Enzo était retourné chez lui pour préparer sa rentrée. Quant à moi, j'avais surtout besoin de repos. Julie n'avait pas arrêté de nous harceler pendant nos vacances à Paris. J'ai appris il y a quelques jours, qu'elle essayait de tout faire pour que je me sépare de Marie. Malheureusement pour elle, l'amour entre Marie et moi est plus fort que n'importe quelle rumeur.

Je me suis réveillée vers 10 heures. La maison était tellement calme. Ma mère ne devait pas encore être levée. Sorti du lit, je me suis directement dirigé vers la cuisine. Arrivé dans la pièce, je fus un peu surpris par la scène qui se déroulait sous mes yeux : ma mère embrassait à pleine bouche son amoureux depuis déjà quelques années. Elle ne portait qu'une petite nuisette, et lui était vêtu d'un simple caleçon. J'ai décidé de faire demi-tour et de les laisser tranquille. Je suis donc remonté dans ma chambre afin de prendre une bonne douche rafraîchissante. Il n'était que 10 heures du matin, mais la chaleur étouffante de cette fin d'été était bien là. Alors que je rentrais dans la baignoire, mon téléphone sonna. Je regardai qui était mon interlocuteur et vit le nom de ma petite amie s'afficher. Je répondis sans hésiter une seconde. Elle était toute excitée au téléphone. Marie voulait m'annoncer en personne qu'elle avait réussi à trouver un salon de coiffure qui accepterait de l'embaucher pour un contrat à durée déterminée pour 1 an au départ, mais qui pouvait déboucher sur un CDI. J'étais tellement content pour elle, que je me suis mis à hurler de joie dans toute la salle de bain.

Quelques secondes après, ma mère tambourinait à la porte pour savoir ce qu'il se passait. Pris de court, j'attrapais une serviette et me la mis autour de la taille. Une fois couvert, je lui ai ouvert la porte et lui ai expliqué ce que Marie venait de me dire. D'ailleurs ma conversation avec elle n'était pas coupée. Elle entendait donc tout. Heureusement qu'elle ne voyait pas la scène qui était en train de se produire. C'était tellement drôle : ma mère paniquée et moi heureux comme un gosse à Noël devant ses cadeaux. Ma mère ne put se retenir d'exploser de rire. Son fou rire fut contagieux. Elle me laissa donc prendre ma douche tranquillement et me prévient que mon petit déjeuner était prêt et qu'Enzo était dans le salon. Je me suis donc dépêché de me laver et de m'habiller.

10 minutes plus tard, j'étais en bas. En effet, mon ami était dans le salon aux côtés de ma mère et de son compagnon. Je saluais Enzo et me dirigeais enfin vers la cuisine. Il me suivit. Il me regardait bizarrement, je sentais que quelque chose n'allait pas. Je lui ai donc demandé. Je ne m'attendais pas à ce qu'il allait me dire : pendant nos vacances à Paris, Enzo avait eu un coup de cœur pour mon ex Julie. J'avalais une gorgée de jus d'orange au même moment. Je la recrachai aussitôt. Je n'arrivais pas à croire ce qu'il venait de me dire. Non pas que je lui en voulait, mais qu'est ce qu'il trouvait à mon ex. Elle avait tellement changé depuis le collège. J'essayais de passer au-dessus de la nouvelle d'Enzo. Il voyait bien que j'étais un peu sous le choc. La nouvelle passée et mon petit déjeuner avalé, Enzo voulu absolument aller courir. Je ne refusai pas, je pensais que ça me permettrais d'oublier toute cette histoire.

Sur le trajet, je questionnais mon ami sur ces raisons. Après réflexion, il me dit qu'il ne lui trouvait rien de bien. Il rigolait nerveusement, son rire fut contagieux. Nous avons couru pendant 2 bonnes heures. Je me rendais compte que j'avais pris ma douche pour rien. Nous sommes rentrés chacun chez soit aux alentours de 12 heures. je suis directement monté prendre ma douche une deuxième fois. Heureusement que ma mère ne disait rien sur mes consommations d'eau en cette période.

10 minutes plus tard et un short de plus au sale, je suis descendu à la cuisine où ma mère et son amoureux s'y trouvaient. Dehors, sur la terrasse, la table était mise pour 3. Elle avait préparé une délicieuse salade composée. Comme à son habitude, elle en avait fait beaucoup trop. Nous sommes passés rapidement à table. Pendant le repas, ma mère me demanda comment s'était passé ma séance de sport avec Enzo. Lorsque je lui annoncé qu'il m'avait fait croire qu'il avait eu un flash sur Julie, elle manqua de s'étouffer avec sa fourchette. Son compagnon ne comprit pas notre réaction, j'ai dû tout lui expliquer quant à Julie. Il ne dit rien, mais fut tout autant surpris. Le reste du déjeuner se déroula dans le calme. A la fin de celui-ci, j'ai aidé ma mère à ranger la table et faire la vaisselle. Elle en profita pour me demander ce que je pensais de la nouvelle d'Enzo. Je savais au fond de moi que toute cette histoire était bidon, mais je ne voulais pas lui dire. Je fis mine de n'avoir aucun avis là dessus, ce qui était bien mieux pour moi je pense. je suis remonté dans ma chambre lorsque ma mère n'a plus eu besoin de moi.

Avant de rejoindre ma chambre, j'ai fais une halte dans le bureau familial prendre un livre pour me détendre avant la reprise de mes cours. J'ai mis quelques minutes avant de me décider. Finalement, j' ai jeté mon dévolu sur un roman d'Agatha Christie : Rendez-vous à Bagdad. Au moment de l'attraper, un papier légèrement jauni et plié en quatre tomba. Je l'ai ramassé et le dépliai. Ce que je vis me choqua. En haut du document était noté : certificat d'adoption. J'étais complétement anéanti. Comment mes parents avaient pus me cacher une tel chose pendant toutes ces années. Pourquoi ne m'avoir jamais rien dit sur mes origines. Je n'ai jamais eu le moindre soupçon, mais là tout mon monde s'effondrait. Je ne savais plus quoi faire, ni à qui en parler. Mon premier reflexe a été d'appeler Marie pour lui dire. Même si j'étais incapable de parler, j'ai quand même réussi à lui dire brièvement ma découverte. Elle fut également sous le choc. Marie me conseilla d'en parler avec ma mère, mais j'étais tellement envahi par la colère que je ne voulais plus lui parler. Ma petite amie décida donc, malgré ma volonté, de l'appeler pour lui dire. Je n'avais malheureusement pas trop le choix. Nous avons donc coupé notre conversation. Je me suis effondré en larme, le certificat dans les mains. Quelques minutes plus tard, quelqu'un frappait à la porte. Je ne voulais voir personne, mais ma mère entra quand même. Elle s'asseyait toute confuse sur le bord de mon lit. J'étais en boule dos à elle. Je me suis donc retourné. C'est à ce moment que je vis de la tristesse dans ses yeux. Elle m'expliqua longuement les raisons de l'adoption. En fait, ma mère était stérile depuis son adolescence. Notre discussion dura très très longtemps.

Ce n'est que lorsque la pendule de la maison sonna 19 heures, que nous nous sommes rendus compte de l'heure. Heureusement que nous avions de quoi manger dans le frigo. Nous sommes donc descendu sans un bruit. Je lis le couvert pendant que ma mère préparait la salade. Le repas se fit dans le plus grand des calmes. J'étais encore sous le choc de la nouvelle. Je ne savais plus quoi penser par rapport à ma famille. Mais en même temps des tonnes de questions se bousculaient dans ma tête. Qui étaient mes parents biologique ? Pourquoi m'avaient-ils abandonner ? Est-ce-que j'avais des frères et sœurs ? D'où je venais ?

Le repas terminé, je demandai à ma mère si je pouvais monter directement dans ma chambre. Elle accepta. Je me suis donc retrouvé seul avec tous mes tourments et mes questionnements. La nuit allait être longue. J'ai quand même essayer de trouver le sommeil, car la rentrée à l'école d'aide-soignant approchait à grands pas.