CHAPITRE 1: TOUT COMMENCA... PAR UNE VDM

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La pluie tombait à verse et le ciel d'un gris sombre et inquiétant semblait disparaître sous les vagues d'eau qui se déversaient sur la ville telles des lames d'acier qui transperçant le ciel. Et moi, bien évidemment, j'étais en dessous. Et moi, bien évidemment, je n'avais pas pris de parapluie. Et moi, bien évidemment, je grelottais tandis que mon sang gelait dans mes veines et que des giclés glaciales se fracassaient contre mon pauvre visage trempé qui n'avait jusqu'alors, rien demandé. Cependant, je courais. Je courais à en perdre haleine et mon souffle devenait pareil aux vociférations terribles d'un train prêt à partir, alors que je me déplaçais sous la tempête sans vraiment distinguer les contours, ni savoir où j'allais.
Je pourrais mentir et vous présenter une magnifique blonde aux yeux turquoise d'un mètre soixante-quinze rentrant dans des jeans taille 34, mais j'ai pris la décision de dire la vérité. Tout d'abord, je ne suis pas blonde. Mes cheveux ont plutôt une allure de paille brulée d'un brun sans réel intérêt qui tire sur le cuivré doré par endroit lorsque le soleil a le plaisir de pointer le bout de son nez (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, vous en conviendrez). Mes yeux sont encore moins turquoise. Visualisez un treillis de l'armée, dont le vert kaki est d'une couleur que je qualifierais de... différente. Transposez la couleur dans des yeux de trois millimètres de diamètre et vous obtenez mon regard. Malheureusement, vous serez déçus, excusez-moi, mais ma taille correspond bien aux 1m75 indiqués ci-dessus. Malgré tout, rassurez-vous, pour le 34, vous pouvez repassez. Ne vous imaginez quand même pas une baleine, vous seriez loin de la vérité, mais je ne pourrai jamais avoir la chance de défiler comme ange Victoria Secret. Rassurez-vous, cela n'est pas un réel fardeau puisque mon plan de carrière n'a jamais été de me balader en sous-vêtements sur une scène et devant des centaines de personnes.
Vous n'imaginez sûrement pas mon physique mais il a autant d'importance que la pointure de mes pieds (du 40 si cela vous intéresse) alors vous vous en remettrez.
En tout cas, je continuais ma course folle alors que mes jambes soulevaient des litres d'eau sur mon passage et que l'asphalte prenait des airs de piscine municipale. Et là vous vous demandez : Mais où peut-elle bien aller ? Où va-t-elle ? Pourquoi ? Votre imagination vous submerge et vous emporte dans des histoires improbables où la vie n'a plus rien de normal. Malheureusement, il me faut encore vous décevoir puisque l'endroit vers lequel je me dirigeais n'était pas digne des studios hollywoodiens ou d'une forêt enchantée. Non, le lieu funeste où l'on m'attendait n'était autre que... le lycée.
Reprenons tout depuis le début. Nous étions lundi matin et la pluie avait décidé de s'inviter à mon réveil, qui n'avait été que des désastres successifs.
Des dizaines d'actes sans importance, tous rassemblés à la chaîne, provoquant un cataclysme. Tout d'abord, le malheur type : panne de réveil qui nous fait émerger une bonne demi-heure trop tard. S'ensuit ensuite le manque de jus d'orange qui se fait ressentir parce que quelqu'un (mon père) venait de le terminer. Puis des vêtements froissés qu'on essaye durant des heures en les enchainant sans pour autant trouver celui qui nous va bien. Un mascara qui coule quand on l'applique sur nos cils. De la crème hydratante qui se transforme en BB crème parce que quelqu'un (bon ok, là c'était moi) avait eu la bonne idée de la ranger n'importe comment et que le matin on prend le premier truc qui nous tombe sous la main. A cela ajoutons des cheveux qui refusent de ressembler à autre chose qu'une perruque de clown. Un portable qui n'a plus de batterie et qu'on est obligé de laisser charger parce qu'on ne supporte pas d'être sans lui. Dix minutes de perdues à cause de ce foutu téléphone. La pluie qui a la gentillesse de s'ajouter à l'équation. On court comme une demeurée alors qu'on sait que le cas échéant : retard, va s'imposer à nous. Et un bus qui décide de nous renverser de l'eau dessus parce que sinon, ce ne serait pas drôle. Tout cela donne : moi avec quinze minutes de retard alors que nous ne n'étions qu'à la première semaine de cours. J'avais le droit de dire VDM non ?
Je sais ce que vous allez dire : oui, quinze minutes ce n'est rien, mais pas pour moi. Si nous devions effectuer des classements de personnes dans des boîtes en fonction de leur catégorie, je rentrerais sans aucun doute dans celle nommée bien gentiment « intellos ». Pourtant, ne vous imaginez pas un rat de bibliothèque sans ami complètement perdu et dont la vie ne se résume qu'à travailler, travailler et encore travailler. Vous seriez alors très loin de la vérité. Le fait est que j'étudiais pour les bonnes notes et parce que mon obsession de la perfection frôlait la folie. La popularité ne m'étant alors pas attribué, je suivais tranquillement le court de mon existence en connaissant pas mal de monde sans pour autant que mon nom soit sur toutes les lèvres parce que j'étais, je ne sais pas moi, devenue rousse. (Ce qui est complètement faux, mes cheveux demeurent encore et toujours châtain-brun-paille. Si vous voulez rejoindre mon club des « cheveux de merde »...)
Le retard avait alors été inscrit dans mon carnet et je savais que ce soir-là j'aurais droit au « Un retard ? Non mais tu es sérieuse ? » de ma très chère mère, aussi stressée et excessive en matière de comportement, que moi.
« _ Mademoiselle...
_ Martin.
_ C'est ça. Je suis ravi que vous nous fassiez l'honneur de votre présence.
_ (vieux bafouillage d'excuses toutes pourries) »
Soit l'archétype du prof de Maths sadique. Mon année commençait bien...
« _ Prenez place à côté de Monsieur...
_ Vilate, poursuivit une voix rauque.
_ Oui, lui. »
Le retard avait peut-être du bon en fin de compte... Julien Vilate, ou le mec le plus merveilleux du monde. Tout en lui illustrait la perfection, de ses beaux yeux bleus, à ses dents blanches en passant par sa musculature idéale. Je lui dévoilai mon plus beau sourire que je voulais scintillant tant ma joie d'être à ses côtés me submergeait.
« Tu peux arrêter de me fixer comme ça ? C'est flippant. »
Et voilà comment s'achève un rêve. Et là je pouvais vraiment dire... VDM.
. . .
Peut-être lui faisais-je peur à cause de mes cheveux dégoulinant de pluie ? Et mon mascara qui me donnait l'air d'un panda ? Rien de grave alors, il redeviendrait souriant et agréable quand je me serais remise à mon avantage. Sa perfection me subjuguait un peu plus chaque seconde. Nous faisions des équations, ce que j'aimais tout particulièrement, et lui ne cessait de gommer encore et encore son cahier chiffonné. Mes exercices achevés, je me concentrai sur lui. Je le contemplais avidement en quête de chaque détail de sa physionomie.
Lui, poussait de faibles grognements et je restais ébahie devant son charme et sa beauté parfaite. Soudain, alors que mon attention portait sur le grain de beauté qui se dressait au-dessus de ses lèvres fines, il se rapprocha de moi, jusqu'à ce que son parfum imprègne mes pensées ce qui réussit à me perturber très sérieusement. Tentait-il un rapprochement ? Bien sûr, sinon il ne se serait jamais penché si près jusqu'à frôler mon bras. J'attendis avec hâte le moment où il lèverait enfin la tête et où son regard brillant croiserait le mien. Je recoiffai alors mes cheveux à la va-vite et m'armai de mon plus beau sourire, quand il leva la tête pour... Me pousser bien gentiment sans m'adresser un mot, et décaler mon bras pour copier mes réponses. Deuxième tentative de rapprochement : échec monumental.
J'étais vexée, certes, mais je n'allais pas me montrer désagréable avec lui dès le début de notre « relation », si ? Je lui tendis alors mon cahier. Il recopia chaque nombre et symbole avec un grand sourire et je savais qu'il entamerait la conversation une fois sa tâche achevée. Le résultat noté, il me rendit mon cahier puis m'ignora royalement pour parler avec Laura Beauroise.
Elle était tout ce que je n'étais pas : blonde platine (même si la teinture se voyait à des kilomètres), avec des yeux verts, beaux, pour sa part et de taille NORMALE pour une fille.
« Mais tu pourras faire Miss France, me disait ma mère quand je me plaignais. »
Cependant, elle n'avait pas pris en compte le fait que je n'aie pas un physique de top model. Laura, si. Ma haine envers elle n'avait d'égal que son égo surdimensionné, dû à son éternelle popularité.
Le reste du cours sembla passer comme dans un rêve. Pas un rêve très agréable, mais toujours un rêve. Julien avait décrété que je lui faisais horreur, il s'était donc employé à rester le plus loin de moi possible jusqu'à ce que la sonnerie nous libère. Et dire que moi, je l'aimais depuis la fin de l'année dernière...
Le son fut pour moi aussi un soulagement, non pas que je n'appréciais pas d'être détestée, mais en fait si. Seulement, je savais qu'il ne m'avait pas ignorée par pure haine, mais à cause de mon allure de chiffonnière, je ne pouvais donc pas lui en tenir rigueur.
. . .
« _ T'as vu ! J'étais à côté de Julien ! dis-je à Camille, ma meilleure amie.
_ Ju... Comment te le dire ?
_ Tu fais référence à son éloignement pendant le cours ? C'est pas de sa faute, regarde de quoi j'ai l'air !
_ Ouais... C'est sûrement ça... D'ailleurs pourquoi est-ce que tu ressembles à un panda sorti d'une poubelle ?
_ Une très longue histoire... »
Elle m'aida à arranger mon visage pour que j'aie l'air présentable, tout en me parlant de Pierre, celui dont elle était folle amoureuse depuis des décennies (rappelons que nous n'avons que quinze ans, donc ça fait beaucoup) et qui était « dans notre classe cette année c'est trop trop trop cool ! » avec son meilleur ami Bastien.
Je ne connaissais Pierre que très vaguement et de loin mais Camille passait le plus clair de son temps avec lui. Toujours à se tourner autour ces deux-là ! Son ami Bastien, je venais d'apprendre son nom à l'instant, ne me disait rien. Il faut dire que les cours commençaient à peine et que je restais plutôt focalisée sur Julien alors pourquoi regarder Pierre et les autres ?
« _ Cette année sera mon année ! Julien sera à moi !
_ Ju... commença-t-elle avec une mine contrite.
_ Quoi ?
_ Ne sois pas trop déçue si jamais ça n'arrive pas, d'accord ?
_ Ne sois pas aussi pessimiste !
_ Je veux seulement te protéger...
_ Je sais, et c'est adorable, lui dis-je en lui plantant un gros bisou sur la joue. »
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Coucou!!!
Je tenais déjà à remercier tous ceux qui ont lu mon prologue! Merci beaucoup!!! :)
J'espère que ce premier chapitre vous a plu! Ne vous inquiétez pas, le garçon important arrivera bientôt dans les prochains chapitres!
Commantez, donnez votre avis, ça me ferait plaisir d'échanger avec vous.
Je posterai sûrement le prochain chapitre demain ou mardi.
Gros bisous à tous! :D
Ps: je voulais trouver une chanson qui aille avec la pluie alors j'ai pensé à Umbrella de Rihanna. En cherchant, j'ai trouvé cette version acoustique et j'ai beaucoup aimé. Et vous?

L'amiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant