CHAPITRE 12:

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Je pu presque entendre mon cœur se briser en des milliers de morceaux ensanglantés. J'aurais même crié et gémi tant sa réplique me fit du mal mais je me contins et lui lâchai un... En fait non. Rien. Le silence complet. Aucune parole ne put sortir de ma gorge, complètement serrée par sa révélation.
Je me coinçai alors dans un mutisme total où je tentais bêtement de ne pas fondre en larmes. Aucun mec ne m'avait jamais fait pleurer jusqu'à ce jour et je refusais qu'il soit le premier.
Une fois éloignée de lui, j'attendis la fin du cours avec appréhension en fixant Laura dont le loisir se résumait à se contorsionner comme une gymnaste roumaine. Et à se déboiter l'épaule. Peut-être se disloquerait-elle. Quelqu'un n'était pas mort en faisant cela? Avec un peu de chance elle serait la première.
. . .
La sonnerie retentit. Je me jetai alors vers les vestiaires. Aucun mot, ni son ne sortit de ma bouche tout simplement parce que je ne savais pas quoi dire. Il venait tout bonnement de me briser le cœur. Il n'y avait rien à ajouter.
Zoé et Alice semblèrent vexées, presque furieuses que je ne prononce pas un mot. Pourquoi ne comprenaient-elles pas? Camille, elle, me fixait avec une lueur incomparable dans le regard: elle cherchait quoi dire. Lorsque nous sortîmes de la cantine, elle me saisit le bras et m'entraina à l'écart.
"_ C'est ce con de Julien qui te met dans un état pareil?
_ Bravo Sherlock, tu es douée, lançai-je avec un faux enthousiasme facilement perceptible.
_ Ne le laisse pas t'atteindre.
_ Attends, il vient, d'une part, de m'humilier, et d'autre part de me dire clairement que je lui fais de la peine et qu'il me déteste. Mais tout va bien! La vie est belle! Des licornes galopent gaiement dans la prairies!
_ Des licornes? Vraiment?
_ Oui!"
Je m'assis sur un banc et elle m'imita.
"_ Pourquoi est-ce qu'il m'a dit ça?
_ C'est un con...
_ Mais il le pensait vraiment? Il est vraiment venu parce que je lui faisais de la peine?"
Pour toute réponse, elle posa sa tête sur mon épaule et cala une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
. . .
L'étape de la tristesse passée, la colère apparut. Elle prit place dans mon cœur puis s'insinua dans mon crâne, mes veines. Entraînant des vagues de haine dans tout mon être. Je ne comprenais tout simplement pas pourquoi il m'avait dit ça surtout que:
1- je ne lui avais rien demandé, c'est lui qui était venu.
2- j'avais laissé tomber Zoé pour lui alors j'aurais très bien pu aller avec elle.
Si je le croisais dans le couloir, je risquais de me jeter sur lui pour lui arracher ses cheveux blonds.
Il eu de la chance. Je ne le vis pas en dehors des cours. Ou bien était-ce moi? Il faisait quand même du rugby et avait des épaules plus larges que mes hanches (ce qui n'est pas peu dire).
. . .
Je ne lui adressai pas la parole de la journée ce qui ne sembla pas lui déplaire. Il reprit son activité favorite, soit draguer Laura et la tripoter à moitié.
Bastien vit, bien évidemment, que quelque chose n'allait pas. Cependant, il consentit encore une fois à me laisser m'en tirer parce que je ne voulais pas en parler, et encore moins avec lui. ll m'avoua tout de même quelque chose:
"Princesse, si c'est ce mec dont tu veux pas me parler qui te fait du mal, dis moi qui c'est et je vais lui défoncer sa gueule de connard de merde."
J'empoignai sa main et la serrai vigoureusement, sans lui adresser un mot et en esquivant ses yeux bruns, tout en jetant des regards soucieux en direction de Julien, stoïque sur sa chaise qui paraissait bien trop petite pour sa carrure.
. . .
Camille avait joué les espions infiltrés en terrain ennemi. Elle s'était dépêchée de se diriger vers Julien pour lui faire passer un interrogatoire musclé. Elle était trop mignonne.
" Je suis allée le voir."
Je lui indiquai soudain la chaise à côté de moi. Elle s'y assit.
"Et alors?"
Bastien parlait tranquillement avec Pierre alors nous pouvions discuter sans craindre qu'il ne nous entende. Le visage de Camille était fermé, mais pas autant que le mien.
"_ Il a dit que Zoé se moquait de toi et que ça le dérangeait alors il est venu avec toi.
_ C'est tout?
_ Dans les grandes lignes, oui."
Je relâchai les muscles de ma mâchoire et desserrai les poings. Puis m'exclamai, l'air désinvolte:
"Mais j'ai pas besoin qu'il me défende!"
On se fixa un moment puis je détournai le regard pour dévisager Julien qui dormait sur sa table.
"_ Je sais pas si je dois bien le prendre...
_ De quoi?
_ Julien... Il dit qu'il me défend mais ça sonne faux. En plus je sais très bien que Zoé se fout de moi, je me fou à moitié d'elle aussi. C'est pas une nouvelle incroyable qu'il m'apprend!"
. . .
#Conversation par SMS avec Bastien#
Coucou Princesse ça va mieux?
Ouais merci de t'inquiéter. Et toi?
Oui.
Tu ne me diras pas pourquoi t'étais pas bien, pas vrai?
Non. C'est pas important.
Assez pour que tu pleures.
Je pleurais pas.
Si tu le dis...
Quoi! C'est vrai! Quand on pleure il y a des larmes. Et là bah il y en avait pas.
Ok...
Tu fais quoi?
Je glande et toi?
J'écris.
Encore ces histoires que je lirai un jour peut-être?
C'est ça :) (Moment d'inspiration total. Comme quoi la tristesse ça aide. Mais ça fait mal.)
Tu me promets que ça va mieux?
Promis.
Tu mens?
Un peu. Mais ça va passer.
Ca passe toujours.
J'espère...
Tu as mangé des clémentines récemment?
En rentrant, oui.
T'es adorable!
Pourquoi?
Tu as une passion pour des fruits!
Oui mais pas n'importe lesquels! ^^
C'est vrai. ;)
#Fin conversation par SMS#

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