Passion coupable (Terminée)

Chapitre 3

Bonjour, bonsoir ~
On peut dire énormément de chose sur Narcissa mais je me demande ce que vous vous pensez de ses actions hihihi
Bon allez bonne lecture !
Saya

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Nous jouons depuis une heure, et mon niveau de concentration commence déjà à baisser. Je sens bien que mes deux partenaires font des efforts pour me venir en aide, ils ont ralenti le tempo et, avec une étonnante souplesse, ils rattrapent habilement mes décalages et mes erreurs, se concertant souvent d'un simple coup d'œil. Mais ils ont beau faire, je suis à la traîne. Mon endurance n'a rien de comparable avec la leur, je suis parvenue à la limite de mes possibilités. Une fois posées les dernières notes de cette redoutable sonate de Bach, je quitte mon tabouret, épuisée, et je m'éloigne du clavecin.

-Il me faut absolument une petite pause, messieurs, dis-je en souriant. Je sollicite votre indulgence, et je vous remercie de votre patience ...Contrairement à vous, je ne suis qu'une néophyte, vous devez vous ennuyer avec moi.

Ce comportement modeste ne me ressemble guère, mais je ne puis faire autrement que de reconnaître mon infériorité.

-Vous vous défendez très bien..., dit George aimablement.

-Nous avons l'habitude de suivre nos élèves..., ajoute Harry en levant vers moi des yeux rieurs.

Je rêve, ou ce garçon cherche à me provoquer ? Je grimace.

-Je vous sais gré de me comparer à vos pires élèves, Harry. Votre franchise vous honore !

-Ne vous méprenez pas ! Renchérit-il vivement, toujours plus taquin. Il y a bien pire que vous !

-Je suis heureuse de vous l'entendre dire ! Si vous me trouvez si médiocre, c'est à Arthur qu'il faut en faire le reproche. Il a été mon professeur durant de longues années.

-Le professeur n'est pas forcément responsable de la médiocrité d'un élève..., lance le garçon avec un sourire rayonnant, surtout lorsque l'élève en question se refuse à travailler !

Je me dirige vers lui, la main levée comme pour le frapper, mais il saute sur ses pieds, violon à la main, s'écarte en riant et court trouver refuge auprès de Minerva qui le cache derrière son dos. C'est un vrai gosse, un gamin insolent et joueur, irrésistiblement charmant. Je me tourne vers son compagnon qui est encore secoué de gloussements.

-Comment faites-vous pour le supporter, George ? Dis-je d'un ton gémissant, faussement exaspérée.

-Je n'en sais rien, répond-t-il en reprenant péniblement son sérieux. Cette fois, il a dépassé les bornes, et il mérite une bonne correction. J'en parlerai à mon père.

-N'en faites rien, surtout ! Je trouverai bien le moyen de le punir moi-même, dis-je sur le ton de la menace, tandis que Harry émerge des jupes de Minerva et revient prudemment jusqu'à sa chaise en me surveillant du coin de l'œil, un petit sourire narquois errant encore sur ses lèvres.

Je ne bouge plus de ma place, mais je le fixe en fronçant les sourcils.

-Voulez-vous que nous continuions à jouer ? Propose George d'un ton affable.

-Volontiers, si vous n'êtes pas trop fatigués. Mais il me semble que Harry est au mieux de sa forme, alors, profitons-en. Qu'avez-vous d'autre à me faire entendre ?

Comme pour me donner raison en prouvant qu'il déborde d'énergie, Harry se lève à nouveau et attrape sa serviette de cuir qu'il a posée sur la table ronde en arrivant.

-Une sonate de Vivaldi, pour violon et Basse Continue, dit-il avec entrain, en me regardant de biais de ses yeux si troublants. Cela vous convient-il ?