Chapitre 7

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-Vous savez les bruits qui courent, les gars ?

-Non, mais tu vas te faire un plaisir de nous le dire!

-Je viens de voir Lavande, la petite blonde qui travaille à la mercerie !

-Tiens, tiens, tiens...Lavande... Tu nous avais caché ça, Fred !

-Arrête, idiot! Il n'y a rien entre nous! Bon, donc, c'est elle qui m'a mis au courant. » Excité, Fred baissa la voix. « Il paraît que Lord Parkinson a disparu. » Dit-il en détachant bien les mots.

-Hein ? S'étrangla Ron, sa boîte de violon sous le bras. Parkinson, l'espèce de type méprisant qui tourne toujours autour de la Comtesse ?

L'estomac contracté, Harry feignit lui aussi la surprise.

-Lui même..., confirma Fred.

-Disparu ? Qu'est-ce que ça veut dire? Où ? Depuis quand ?

Munis de leurs instruments de musique, Harry, Ron et les jumeaux traversaient le village, se dirigeant d'un bon pas vers le Manoir. Il était environ deux heures de l'après-midi. Au lendemain d'une nuit peuplée de cauchemars, le jeune Potter avait passé la matinée à donner des cours, et il se sentait à présent fatigué et tendu, l'esprit fiévreux.

A entendre les bruits rapportés par Fred, le corps de Lord Parkinson n'avait pas encore été retrouvé. Mais ce n'était sans doute qu'une question d'heures. Qu'allait-il se passer ensuite? Après examen du cadavre, la vérité éclaterait au grand jour. Chacun saurait que le Lord avait été tué d'un coup de couteau dans le dos avant d'être jeté à l'eau, et le lien serait vite établi entre la présence de Harry auprès de la comtesse, et celle -presque simultanée- de la victime dans les mêmes lieux...

Le garçon ne faisait-il pas une énorme erreur en se rendant au Manoir? Ne risquait-il pas de se faire tout bonnement mettre la main au collet ?

Ou au contraire, n'était-ce pas le plus sûr moyen d'éteindre les éventuels soupçons le concernant?

Dans quel état allait-il trouver Narcissa ? Malgré ses craintes, Harry était impatient de voir la jeune femme, d'échanger quelques mots avec elle, ou même un simple regard de connivence. Ils étaient seuls à pouvoir se comprendre, Minerva et Robert mis à part.

-D'après ce qu'on raconte, poursuivait Fred avec des airs de conspirateur, Parkinson était en compagnie de la Comtesse hier soir, et il n'est pas rentré chez lui. Son cocher a attendu toute la nuit pour le ramener, sans succès. Du coup, sa famille a lancé un avis de recherche.

-Eh, mais c'est pas bien compliqué! ricana George, gouailleur. Il est resté auprès de Narcissa ! J'aurais fait pareil, à sa place!

-Le problème, c'est qu'il n'avait pas prévenu son cocher qu'il découchait!

-Ni sa femme !

-S'il était resté avec la Comtesse, on l'aurait retrouvé, ou il aurait donné signe de vie depuis, vous pensez bien !

-C'est bizarre..., murmura Ron. Un homme ne disparaît pas comme ça...Et toi, Harry, tu étais aussi au Manoir, hier soir. Tu ne l'as pas vu ?

Sachant par avance qu'on lui poserait cette question, le garçon avait déjà préparé sa réponse.

-Si. Je l'ai croisé en sortant de chez la Comtesse, dit-il laconiquement.

-Ah ! Et...il avait l'air... normal ?

-Ben... oui, autant que j'aie pu en juger. Il avait sa tête habituelle, c'est à dire une gueule patibulaire...

- C'est vrai qu'en général, il n'a pas l'air ravi de nous voir, remarqua George avec une grimace.

Passion coupable (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant