Parallèles

Chapitre 13- La fête (2/3)

Le prince Ionas avait fini par s'éclipser de la salle principale pour jouer sur son téléphone dans les marches de l'escalier menant aux étages supérieurs. Cependant, il était incapable de se concentrer sur sa partie.

Il était énervé. Sa mère venait encore de le dénigrer devant tout le monde. Elle l'avait remplacé par une gamine trouvée dans les bas-quartiers. Elle était même allée jusqu'à rappeler Amalio pour en faire le majordome privé de cette fille !

Mais après cette fête, tous les aristocrates auraient eu la preuve qu'elle avait beau savoir peindre, Nao n'était qu'une gueuse sans éducation. Quant à Amalio, il allait repartir chez les McKallan et il n'aurait plus à le revoir. Le seul bémol était qu'en restant ici Ionas ratait cette partie du spectacle, mais il n'avait plus la force de supporter la musique et l'agitation de la foule.

"Pfou, enfin un peu de calme ! Je n'en peux plus de la musique et de l'agitation de la foule !" Inaya venait de s'installer sur les marches, à coté de lui. "A quoi vous jouez ?"

Ionas connaissait Inaya depuis qu'elle était régulièrement invitée au palais. Elle avait tout pour qu'il la déteste, mais à cause de ses grands yeux gris, il avait beaucoup de mal à lui en vouloir quand elle se trouvait face à lui.

"Ne va pas me faire croire que la popularité te manque. Qu'est-ce que tu veux ?" dit-il d'un ton qui se voulait le plus menaçant possible, mais la jeune fille ne semblait pas effrayée du tout.

Elle posa sa question sans hésiter. "Pourquoi n'avez-vous jamais accepté qu'Amalio revienne au palais ? Si vous l'aviez laissé reprendre son poste, tout aurait été beaucoup plus simple pour nous, vous n'avez pas idée du calvaire que nous avons du traverser !"

"Parce que je ne veux plus revoir sa sale tronche." répondit Ionas sèchement. "Ca te va, comme raison ? Maintenant tu vas arrêter de te moquer de moi comme tu l'as fait au cours de dessin cet après-midi ? Et te plaindre de mon comportement auprès de tes amis des hauts-quartiers, qui t'ont tous tourné le dos quand tu as été déclassée ?"

La jeune fille fut prise de court par cette vague de reproches. "Mais je n'ai jamais fait ça !"

"Arrête, j'ai bien vu que tu parlais de moi avec ton groupe de pouffiasses tout à l'heure ! Vous ne faisiez que de me lancer des regards, vous croyant discrètes ! Tu leur disais quoi ? Que j'étais un incapable, comme l'a rappelé ma mère ?"

Inaya se leva d'un coup. "Je les corrigeais en leur apprenant que le seul artiste qui vous ai fait ce superbe maquillage c'était vous-même ! Et au cours de cet après-midi j'étais sincère en choisissant votre portrait ! Je n'ai jamais pensé que vous étiez un incapable simplement parce que la reine ne voit pas votre potentiel !"

Voyant qu'il ne répondait pas, elle descendit les marches, mais s'arrêta à quelques mètres. "Et une dernière chose. Je n'ai peut-être pas de vrais amis, mais moi je n'ai pas tourné le dos à Amalio."

La jeune fille le laissa seul dans les escaliers et rejoignit la salle, où tous dansaient joyeusement. Elle évita quelques propositions à venir discuter et refusa 4 ou 5 invitations à danser. Elle avait besoin de parler à Amalio.

Elle le trouva en compagnie de la princesse.

Inaya n'avait aucune envie d'échanger des politesses de façade avec cette dernière, et préféra attendre qu'iels se séparent en sirotant un jus de pomme.

L'attente commençait à être longue. Iels avaient l'air passionnés par leur discussion, Inaya cru même voir son frère sourire. Il ne montrait jamais aucune émotion quand il était en service, sauf avec elle ! Elle ne put s'empêcher de sentir la jalousie s'emparer d'elle.