Chapitre 14- La fête (3/3)

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Un bruit sourd résonna dans le crâne de Nao. La jeune fille s'écroula au sol.

Elle n'entendait plus qu'un son aigu strident lui vriller les tympans. Elle tentait de comprendre où elle était et ce qu'il venait de se passer.

Ionas allait frapper Amalio, et Nao s'était interposée pour prendre le coup à sa place. Elle se trouvait maintenant sur le sol de la salle, au milieu de l'agitation des invités qui débattaient sur la scène à laquelle iels venaient d'assister.

Le son lui revenait. Elle entendit la voix du majordome qui lui demandait si elle allait bien. En levant les yeux vers lui elle vu son air paniqué –une nouvelle expression sur son visage- et derrière lui les regards perdus et inquiets d'Inaya et de Ionas.

Une douleur lui vrilla la tête. Sa joue était brulante.

Une voix plus forte que les autres retentit dans le brouhaha ambiant. " Qu'est-ce que c'est que ce grabuge ? "

Les invités s'écartèrent pour laisser place à un homme d'une carrure imposante, avec un air sévère et portant une tenue royale militaire. Une énorme cicatrice allait de son sourcil droit à sa joue gauche.

Axel Leira, le roi d'Autarn.

Le majordome releva immédiatement la princesse.

La reine apparue à coté de son frère. " Ionas ! Tu as frappé ta sœur ? Mais ça ne va pas dans ta tête ?! "

Le prince baissa les yeux. " Je ne voulais pas... "

" Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un abruti pareil comme fils ?! Tu me fais honte, tu entends ?! Sors d'ici ! " Elle attrapa Ionas par l'épaule et le poussa en arrière. Les invités s'éloignèrent autour d'eux.

Dès larmes apparurent sur les joues du prince, faisant couler son beau maquillage. Il quitta la salle en courant.







Nao se retrouva à l'hôpital d'Astolium, situé dans les premiers étages du palais, dans une petite salle où un médecin lui posait un pack de glace sur la joue. " Le choc a dû vous sonner, mais ce n'est rien de grave. Je vais informer sa majesté de votre état. "

Alors qu'il quittait la pièce, Nao entendit la voix de la reine par la porte laissée entrouverte. " Elle va bien ?? Ma pauvre chérie... "

" Plus de peur que de mal. Elle s'en remettra facilement. "

" Dieu merci, ma petite... Ionas va recevoir une punition exemplaire ! "

Une 3e voix gronda. " Tu as essayé de le remplacer par une pauvre fille des bas-quartiers, à quoi tu pensais ? " Le roi d'Autarn était lui aussi derrière la porte.

La reine tint tête à son frère. " Nao est une jeune fille hautement plus talentueuse que lui, tu as vu ses toiles ? "

" Je les ai vues, et je n'y ai trouvé aucun intérêt ! Tout comme les sculptures, peintures et autres dessins que tu as eu la folie d'exposer partout dans ce building ! On ne peut pas faire trois pas sans tomber sur une de ces inutilités ici, et le pire c'est qu'elles coutent plus que le budget annuel d'armement d'Autarn ! " S'énerva-t-il.

" Ce ne sont pas des inutilités ! La culture est primordiale au développement d'un pays, contrairement à tes armées et ta science ! "

" Sans ma science Astolium aurait déjà été envahie par tous les pays voisins ! Rappelle-toi que je te protège, toi, ton royaume de péteux ayant grandis dans la soie et incapables de comprendre ce qu'est la vraie vie, cruelle et sans pitié ! "

" Peut-être bien qu'ici nous avons été préservés de la noirceur du monde, mais au moins nous ne sommes pas devenus des zombies insensibles incapables de voir la beauté nulle part, comme toi et ton peuple ! "

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