Cela était la même routine depuis de nombreux mois. Un quotidien que se répétait à chaque fois que les lumières artificiels des bas-fonds reproduisaient le cycle solaire en s'allumant toute en même temps. Sortant de sa torpeur dans un immense sursaut, Seungkwan avait le front perlé de sueurs tandis que ses membres tremblaient comme si l'ensemble de ses forces s'étaient brusquement évaporées.
La gorge asséchée par ses hurlements silencieux, il tenta d'appeler à l'aide, de crier le nom de son aîné mais aucun son ne s'échappait de ses lèvres abîmées. Quotidien cauchemardesque, chaque début de journée débutait de la sorte pour le pauvre garçon. Ses chants du coq étaient rythmés par des sueurs froides conséquentes donnant le sentiment qu'il était fiévreux alors que non, son front était constamment froid.
Lassé par cette spirale infernale, le garçon pivota sa tête pour observer la zone vide dans son lit. Ses doigts caressèrent le coussin libre et la froideur du tissu lui fit mal au cœur. Seungkwan se pencha pour renifler l'odeur de l'objet mais la fragrance de son ancien propriétaire avait disparu. Lentement, une larme roula sur la joue du garçon qui avait si mis à sangloter de plus en plus fort tout en murmurant le surnom de celui qui dormait habituellement à ses côtés.
« - Hansol... »
Le garçon tenta d'étouffer ses sanglots, de refouler sa douleur mais tout ceci était si dur. Hélas, il devait avancer, marcher vers l'avenir la tête haute car c'était ce qu'il aurait voulu qu'il fasse. Basculant ses jambes hors du lit, Seungkwan s'obligea à arrête de se lamenter, il ne devait pas perdre une matinée supplémentaire à cause de ses émotions parasites : il devait être fort pour lui, pour eux.
La plante de ses pieds frôla le parquet rugueux et immédiatement la froideur de ce dernier le saisit. Un puissant frisson remonta le long de sa colonne ce qui le fit grimace d'inconfort alors qu'il sauta sur ses chaussons. Une fois cette étape effectué, Seungkwan mit ses cheveux en arrière avant d'aller attraper sa tenue du jour qui était plutôt simple : haut blanc, bas de coton noir et son gros manteau en laine brun.
« - Les chaussettes ! C'est important ça, Seungkwan ! »
Attrapant une paire de socquettes, il put finalement quitter sa chambre poussiéreuse pour rejoindre la pièce qui servait de salle de bain. Cependant, la durée du trajet fut bien plus longue que prévu puisque le garçon était dans ses pensées, sa concentration plus que négative faisant que le moindre son détournait son regard.
De ce fait, lorsque Seungkwan passa devant le bureau de Seokmin, qui était surtout un laboratoire de recherche, il fut rapidement intrigué et jeta un coup d'œil curieux dans l'ouverture où s'échappait un filet de lumière. A l'intérieur, son aîné faisait tourner un liquide brunâtre dans une fiole avec un expression plus que sérieuse et, face à son air concentré, le petit se mit à l'admirer.
« - Toujours aussi respectable bien que cette andouille n'ait pas dû fermer l'œil de la nuit. »
Sur cette pensée amicale et protectrice, Seungkwan reprit son chemin vers la pseudo salle de bain en laissant son ami travailler calmement sur ses recherches. Poussant la porte, le garçon frissonna brusquement en sentant ses poils se dresser sur sa peau et il jura à voix haute.
« - Qui est l'abruti qui n'a pas refermé la fenêtre ? Il caille maintenant ! »
Frigorifié, le garçon s'empressa de fermer la petite meurtrière tout en continuant de jurer sur la personne qui avait commis cet acte cruel et inhumain, comme il ne cessait de répéter. Cependant, Seungkwan fini par se calmer un peu tout en lançant le réchaud alors qu'il remplissait un grand récipient d'eau qui, malheureusement, était plus que froide.
L'eau courante était déjà une denrée rare alors le fait qu'elle soit chauffée été un privilège que seuls les plus riches connaissaient. La majorité faisait chauffer le liquide avec un réchaud à gaz ou bien au feu de bois : les techniques variées d'un foyer à l'autre selon les ressources de chacun.
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Free Wings {Seventeen}
FanfictionSeungcheol, Jisoo et Jeonghan étaient des garçons vivant dans un monde appelé les "bas-fonds". Là-bas, il n'y avait pas de lumière, pas de contact direct avec la surface à part cet ascenseur bien gardé. Cependant, le trio avait un rêve : voir la su...