09 - nouvelles

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- Pourquoi vous faites cette tête ? Ils n'ont pas voulu négocier c'est ça ?
- Y/n, laisse-les parler...
- Pourquoi ils n'ont pas voulu ??

Livaï me fit signe de me taire. Hansi et Armin avaient pris place à notre table.

- On a réussi à négocier, ils n'attaqueront pas Paradis...commença le blond.

Je soupirai de soulagement.

- Si on exécute Eren, finit-il.

J'eus l'impression que mon coeur lâchait. La bouche entrouverte, je n'arrivais plus à prononcer un seul mot.

- Et vous avez accepté ? je finis par demander d'une voix presque inaudible.
- Oui, fit Hansi. C'était la vie d'Eren contre la population entière de Paradis. Sans compter que c'est lui qui a le pouvoir de l'originel, on s'est mis d'accord sur le fait que c'est trop dangereux de le laisser en sa possession. C'est le seul moyen pour...
- MAIS VOUS Y ÊTES ALLÉS POUR EMPECHER CA ! criai-je. POUR EVITER QU'IL MEURT !
- Y/n ! Calme-toi tout de suite, me dit le caporal.
- VOUS DEVIEZ Y ALLER POUR LE PROTÉGER !
- NON Y/N, ILS Y SONT ALLÉS POUR EMPÊCHER UNE POTENTIELLE ATTAQUE ET SAUVER L'ÎLE, cria Livaï. MAINTENANT TU TE TAIS ET TU ARRÊTES.
- EREN VA MOURIR ET VOUS VOUS EN FOUTEZ !
- Y/N REVIENS LÀ !

Je claquai la porte et couru dans la maison qui m'avait été attribuée. Au total, 6 maisons étaient habitables. Chacun avait donc pu en prendre une, et Mikasa avait prévu de partager la sienne avec Armin lorsqu'il rentrerait. Hansi irait sûrement chez Livaï, et si ce n'était pas le cas il restait une habitation de libre.
Je récupérais une couverture avant de ressortir. Il fallait que je prenne l'air.
Je marchais avec hâte vers une des collines qui surplombaient la vallée. La nuit allait tomber d'ici une ou deux heures.

Je m'assis sur la couverture que j'avais étalée par terre. J'avais une vue magnifique sur le lac et sur la forêt. Cette dernière semblait petite vue d'ici.
Je m'allongeai et regardai le ciel. Les nuages passaient lentement et l'air n'était pas froid malgré la saison. Il était même plutôt doux. Je laissais enfin les larmes couler, mais je restais silencieuse. Je fermais les yeux.

Je ne le reverrai pas.

Je rentrai trois heures après le coucher du soleil. Livaï et Hansi m'attendaient de pied ferme, je le sentais mal.

- Y/n viens ici, m'ordonna sèchement mon chef d'escouade.

Je m'avançais vers eux avec un air détaché pour cacher mon appréhension.

- Tu mériterais un coup de pieds au cul.
- ...
- T'as rien à dire à Hansi ?
- Je vous présente mes excuses Major, je n'avais pas à vous parler comme ça.
- Y/n, je comprends que cette histoire t'affecte beaucoup mais il faut que tu saches que ça ne nous fait pas plus plaisir qu'à toi, me dit Hansi.
- ...
- Il a fait beaucoup de mauvais choix et...
- Il voulait protéger ceux qu'il aime. C'est pas quelqu'un de mauvais, dis-je.

Le major soupira.

- Tu le défendras vraiment jusqu'au bout, hein ? fit Livaï.
- Oui, je répondis en plantant mon regard dans le sien. Mais je ne dis pas que j'approuve ce qu'il a fait, loin de là.
- Encore heureux, souffla le caporal. Va te coucher maintenant.

C'était de loin la pire nuit que j'avais passée depuis que j'avais fait mes adieux à Eren. J'enchaînais les rêves et les cauchemars.
Au début, j'étais dans sa tente et on s'embrassait, très doucement, nos langues s'enlaçant avec une extrême tendresse. C'était une lenteur qui ne nous dérangeait pas, qui nous plaisait même. Mon corps contre le sien, son souffle chaud dans mon cou, ses doigts dans mes cheveux et la résonance de ses baisers délicats contre ma peau. Tout semblait si réel.
Puis plus tard, nous étions au bord de la rivière, dont l'eau était rougie par le sang du brun qui ne cessait de s'écouler de ses blessures. Je hurlais son nom sans recevoir aucune réponse.
Je me réveillais trois ou quatre fois, ne distinguant plus les songes de la réalité, le visage trempé de sueur et de larmes.

*.•

Le lendemain, il ne restait que Jean. Les autres étaient partis en ville pour capturer Eren et l'emmener aux autorités Mahr.
Je m'imaginais ce qui était en train de se passer. Peut-être qu'il se transformerait pour leur échapper. Peut-être qu'ils se feraient tuer par des pro-jaeger. Peut-être qu'ils tueraient Eren directement sans attendre de le livrer à l'ennemi.
Tout cela me donnait mal à la tête.

Jean avait préparé à manger mais je ne touchais pas à mon assiette.

- Tu dois manger Y/n. Ça va faire plus de 12h que tu n'as rien avalé. Goûte au moins mon omelette... C'est une recette de ma mère, je t'assure que c'est divin.
- Pas faim.

J'essuyai mes yeux avec le dos de ma main et mon ami me prit dans ses bras pour me réconforter.

- Je voudrais juste qu'il soit ici, murmurai-je.
- Je sais Y/n... Moi aussi, dit-il en posant son menton sur ma tête.

Il me proposa une balade pour me changer les idées. On découvrit plein de nouveaux coins magnifiques avec des plantes que je n'avais jamais vu avant. J'en récoltais quelques unes pour Hansi et ses expériences. Je supposais que ses études ne porteraient plus sur les titans à présent, alors pourquoi pas sur la flore des montagnes ? Beaucoup moins risqué et tout aussi intéressant.

Quatre jours s'étaient écoulés depuis leur départ. Je commençais à m'inquiéter. Et si personne n'avait survécu ?
Jean ne le montrait pas, mais je savais qu'il avait peur aussi.
On passait nos journées à bricoler et à réarranger les maisons. On prétendait que c'était pour notre confort, mais je pense que c'était surtout pour nous occuper l'esprit et ne pas penser au pire.
On réaménageait chaque pièce de façon à les rendre plus personnelles. Les laisser telles qu'on les avait trouvées nous donnait l'impression d'être des intrus. Changer l'emplacement des meubles nous faisait nous sentir un peu plus chez nous.

Ils revinrent le cinquième jour vers midi. Jean était parti couper du bois et je lisais près du lac. Le bruit des sabots me fit relever la tête et je me levai pour accueillir mes amis.
J'arrivai à la fin d'une conversation entre Armin et Livaï.

- ... dans deux heures, fit le blond au caporal avant de tourner la tête vers moi.

Je n'essayais pas de comprendre l'objet de la discussion.
Je le pris dans mes bras et le serra fort.

- Vous en avez mis du temps, soufflai-je.
- Je sais, désolé.

Je n'osais pas demandé comment ça s'était passé. Je redoutais plus que tout les paroles qu'il prononcerait, alors je me tus.

N'ayant toujours pas retrouvé l'appétit, je sautai encore une fois le repas. Mikasa m'avait tout de même forcé à manger son pain.
Je décidai de continuer mon livre sur mon canapé et finis par m'endormir. J'émergeai deux heures plus tard, une main me caressait la joue.
J'ouvris difficilement les yeux avant de lâcher un cri de surprise.
Eren était là.

࿐༉⟡꙳⋆






(y/n un peu drama queen sur les bords peut-être)

𝐑𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥𝐥𝐞-𝐭𝐨𝐢 - 𝖾𝗋𝖾𝗇 𝗑 𝗋𝖾𝖺𝖽𝖾𝗋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant