9. Prête à se déchaîner

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Mon regard se pose sur l'homme qui vient tout juste de rentrer dans la salle. Je le reluque des pieds à la tête, très rapidement. Il est jeune, peut-être trente ans. Je laisse mon regard toujours, sur cet homme. Mes yeux curieux glissent sur lui sans aucune gêne: j'observe encore son visage, une mâchoire tranchante et des joues livides. Il est très beau. Bien plus qu'il ne devrait l'être, cela me semble dangereux car je le sais bien mieux que personne, la beauté est une arme redoutable. Similairement à moi l'homme en question me fixe de ses yeux glaciales je me retiens de frissonner sous l'intensité de son regard, mais ne baisse pas mes yeux pour autant, au lieu de ça je lui offre un sourire narquois. Il ne s'écoule que deux secondes avant que son regard jusqu'ici perturbé et intrigué se transforme en un regard menaçant. Je laisse échappé un léger rire, amusée.
Il sait qui je suis. Pourtant il ne semble pas alarmé du tout. C'est bizarre. Je ne montre pas ma frustration et préfère afficher une expression détendue à la place. En effet, je l'ai su assez vite malgré ma longue analyse, peut-être espérais-je que ce n'était pas lui. Mais, avec ses cheveux noirs ébène et ses yeux de la couleur d'un nuage en plein orage, d'un gris pur et colérique, ça ne pouvait être que lui. Cet homme est le même que j'ai combattu la veille. Pourtant il me semble si différent. Hier encore j'avais eu l'impression d'être tombée contre un jeune adulte, que j'avais certes sous-estimé mais qui ne m'avait pas l'air non plus expérimenté. Son allure aussi ne le faisait pas paraître, je me rappelle qu'il portait un bandage sur son front cachant le tatouage que je peux aujourd'hui distinguer, ses cheveux étaient lâchés au naturel tombant presque sur son visage, sa tenue était bien moins extravagante et charismatique comme si l'habillement qu'il portait était volontairement faux. Comme si il ne voulait pas être reconnu, ou simplement ne pas être celui qu'il est tous les jours. Je remarque dans le reflet de ses yeux que lui non plus ne me quitte pas du regard, sûrement par méfiance, ou par rage peut-être.
Soudainement son aura se manifeste autour de lui et par réflexe je développe la mienne qui enveloppe toute la salle. Mon frère me demande ce que je fais, surpris. Mais je ne réponds pas et fixe encore le regard de cet homme. Ces quelques secondes où nos regards s'accrochent l'un l'autre avec prévention et crainte me semblent excessivement plus longue que ce qu'elles ne sont. Tout dans notre posture, dans notre regard montre de l'agressivité et de la malveillance. L'ambiance est d'un coup devenue hostile, pourtant aucun de nous n'a encore bougé.
L'homme ouvre son livre avec une grande vitesse sous le regard des membres de sa brigade qui ne comprennent pas ce qui se passe. Tout aussi vite l'aura de cet homme s'intensifie mettant en place dans cette salle, deux énergies vitales se montrant des plus dangereuses. La mienne sans conteste mais la sienne également, ce qui a pour effet de me surprendre. Irumi non plus ne comprends pas. Mais je n'ai pas le temps de lui expliquer, quant à Hisoka il ne semble même pas chercher à comprendre, une fois de plus son regard aguicheur savoure la situation face à ces deux aura pour lesquels il a tant d'admiration.
La négativité, la fureur et la haine présentent et dûes à nos aura en terrorisent certains dont bonorenof et korutopi dont les pupilles s'excitent dans tout les sens sous la paniques, et dont les rides plissées du front trahissent leur stresse. Mon aura personnelle est déjà destructrice à elle seule, elle est capable de paralyser des êtres détenant un grand potentiel et je pense que si cet homme est le chef de l'organisation criminelle la plus réputée et recherchée du continent, si ce n'est plus, son aura doit être aussi monstrueuse que la mienne. Heureusement qu'autour de nous ce ne sont pas des petites natures. Brusquement, je me retrouve bloquée comme la veille, je ne suis pas seule, ils le sont tous.
Je vois Machi plongée dans une incompréhension des plus totales et qui essaie de se défaire de cette paralysie sans y parvenir. Elle ne pourra pas bouger d'un centimètre, je le sais, je reconnais cette attaque, elle ne pourra plus ni parler ni bouger et si cela continue elle ne pourra même plus respirer. Ce sera le cas pour tout ceux présents a proximité de l'auteur de cette attaque dont j'ai déjà été victime.
Je remarque qu'hormis Hisoka, les autres membres de la brigade sont sur la défensive prêts à m'abattre. Pourtant sans réellement le pouvoir et sans non plus en comprendre la raison. Leur réaction montre clairement la fidélité dont ils font preuve à leur chef, car sans savoir le fond de l'histoire ils ont la volonté de me tuer. Irumi qui commençait à se débattre s'arrête après un signe de ma part.

Kuroro x reader [Les Ténèbres Et Moi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant