La complainte d'une fleur dans le désert ou la liberté d'un esclave

Chapitre 8

 Il aura fallu attendre jusqu'à la fin de la semaine pour qu'Elémir soit de nouveau en forme. Pourtant, Fantur ne le laissait pas sortir de la chambre et que des gardes se trouvaient devant la porte vérifiant les allées et venues des serviteurs et domestiques qui rentraient dans la chambre du prince. Bien qu'Elémir soit reconnaissant de cette attention car il se sentait plus en sécurité, il commençait sérieusement à s'ennuyer. Elémir était tout seul dans la chambre toute la journée et n'avait rien à faire. Le peu de livres que le prince possédait dans la bibliothèque dans la chambre étaient déjà passés entre les mains du jeune garçon. Elémir en avait marre... Il voulait sortir de la chambre, aller se balader dans les jardins, mais le prince refusait de le laisser sortir seul. Elémir su alors que le futur pharaon n'avait même pas confiance en ses propres gardes pour assurer la protection d'Elémir. Ce dernier en fut d'abord flatté avant de replonger dans son ennui mortel. Si bien qu'un jour il décida qu'il allait sortir. Il utilise le prétexte de changer les draps pour que les gardes devant sa chambre cherchent une domestique. La voie était libre, Elémir sortie. Il courut jusque dans les jardins. Elémir sourit... Il y était arrivé à l'endroit qu'il voyait depuis sa prison dorée. Il s'installa sur le banc et laissa la chaleur du soleil le traverser. Il était bien. Hélas ce moment de bonheur se brisa lorsque cinq conseillers royaux abordèrent Elémir. Ce dernier se leva pour partir, mais deux des hommes l'attrapèrent par les bras et le traînent plus loin. Elémir se débattit ne voulant en aucun cas se trouver seul avec ces hommes. Il cria, donna des coups de pieds tentait de partir, mais il était bien plus faible que les hommes et surtout il était seul contre cinq. L'un des hommes qui lui tenait le bras, lui couvrit la bouche pour étouffer ses cris. Deux autres lui prirent les jambes et l'emmena ailleurs.

Fantur était sorti de son bureau et décida d'aller voir son amant. Il savait que ce dernier s'ennuyait et avait décidé d'emmener Elémir dans la bibliothèque. Cependant quand il arriva, la chambre était vide. Les gardes étaient toujours en position mais la pièce était vide. Fantur interrogea les gardes qui lui informent qu'ils n'avaient vu personne entrer et sortir hormis la domestique qui était venu changer les draps. Les gardes pâlissent quand ils apprirent que le jeune amant du futur pharaon n'était plus dans la chambre. Fantur rentra de nouveau dans la chambre espérant trouver quelque chose sur l'endroit où se trouvait son amant. Le prince comprit rapidement que son amant avait demandé aux gardes d'aller lui chercher une domestique pour qu'elle vienne changer les draps et avait profité de l'absence des deux gardes pour sortir de la chambre. Il allait sortir de la pièce pour pouvoir aller le chercher, quand il entendit des voix. Il tourna la tête en direction de la fenêtre et vit son amant entouré de cinq hommes. Il pensait que son amant discutait avec ses conseillers jusqu'à ce qu'il voit son amant essayer de sortir du cercle que les cinq avaient formé autour de lui. Fantur ne réfléchit pas un seul instant et courut vers l'endroit où il avait vu son amant. Quand il arriva, il découvrit que ce dernier se faisait emmener par les cinq hommes. Deux tenaient ses bras et sa bouche et deux autres lui tenaient ses jambes. Le dernier s'approcha de lui avec une lame et s'apprêta à couper la tenu d'Elémir quand le prince décida d'agir. Les conseillers lâchèrent leur prise qui tomba au sol et se cogna la tête. Les conseillers tentèrent de s'en sortir mais c'était mal parti. Fantur ne laisserait pas passer cet affront. Les cinq hommes se sont inclinés avant que l'un d'eux ne dise :

« C'est dame Margaux qui nous a dit qu'on pouvait l'avoir. Elle a dit que ce garçon était un garçon de lit et qu'il aimait être un peu brutalisé. Dame Margaux nous a payé pour que l'on comble cette petite colombe. Je vous le jure votre altesse nous ignorions qu'il était votre amant. »

Le prince ne dit rien et les laissa partir avant de se tourner vers son amant qui était toujours au sol.

Bien que faible, la chute d'Elémir avait été brutale. Sa tête lui faisait mal et son monde tournait, il espérait que maintenant qu'il était tranquille, il pourrait aller se coucher. Mais hélas pour lui, les dieux n'ont pas entendu sa prière. Il fut brutalement saisi par le bras et se rendit compte qu'il avait oublié pendant une fraction de seconde Fantur. Il tenta de demander clémence à son amant mais ne reçut qu'un regard noir. Quand ils arrivèrent dans la chambre, le prince renvoya les gardes avant de jeter Elémir dans la chambre qui alla s'écraser contre le lit.

« Fantur... S'il te plaît... »

« Comment oses-tu me supplier après ce qu'il vient de se passer?! »

« Je n'ai pas tué un homme non plus ! »

« Non mais tu rends compte de tes mots Elémir ? Tu étais sur le point de te faire violer ! Margaux à décidé de détruire ta vie. Elle a parlé de toi à ses hommes comme étant un garçon de lit. Mais peut-être que Sipre m'a menti en me disant que tu étais encore innocent... Peut-être qu'en vérité tu sortais en douce du domaine pour aller dans des maisons closes... Peut-être aimes-tu être traité ainsi. Et bien soit. »

Fantur se rapprocha dangereusement de son jeune amant, lui prit le bras et le jeta sur le lit, avant d'y grimper à son tour sur le lit. Elémir tenta de s'échapper mais sa cheville fut brutalement attrapée, l'empêchant de s'enfuir, et Elémir poussa un gémissement de douleur. Les larmes commencèrent à couler des yeux du jeune garçon avant qu'il ne commence à crier et à supplier la pitié du prince. Mais ce dernier fit la sourde oreille jusqu'à ce que son amant ne lui dise :

« Je suis désolé ! Je n'aurais pas dû sortir ! Je suis désolé ! J'ai été inconscient du danger ! Je voulais tellement sortir ! »

Puis il pleura toute les larmes de corps ne se rendant même pas compte que son amant s'était arrêté. Elémir se tourna sur le ventre pour pouvoir pleurer dans l'oreiller. Fantur avait mal de voir son amant ainsi, mais il savait que c'était nécessaire. Il recouvrit son amant d'une couverture avant de partir faire couler un bain. Il sortit de la chambre afin de demander à une domestique de lui faire monter de la nourriture avant de revenir dans la chambre. Son amant n'avait pas bougé d'un poil. Fantur alla dans son armoire et sortit une tenue confortable pour son amant. Une fois le bain prêt, il enleva la couverture avant de prendre le jeune garçon dans ses bras et l'emmena dans la salle de bain. Il déshabilla Elémir, qui se laissa entièrement faire bien que ses larmes revenaient encore, puis il déposa son paquet dans le bain au lait d'ânesse avant de s'y installer lui-même.