6. À moitié sociopathe

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"Depuis quand ton père fait de la charité ?" demanda Michael à Drago, suspicieux.

Le concerné venait de brandir les livres en piteux état de la cadette Weasley pour montrer à qui voulait bien l'entendre que certaines familles de sorciers n'étaient qu'un déshonneur envers les sangs-purs de haut rang tel que lui, les Black ou le jeune Beurk (sans se douter que lesdits Black n'avaient aucunement le sang "pur" et qu'Harold Beurk était un Cracmol, il ne pouvait pas le deviner malgré tout ce qu'il affirmait).

"Eh bien il semblerait que l'éducation de l'héritier échappe à vos principes moraux... Je me trompe ?" sourit Arthur Weasley en désignant Hermione Granger d'un coup de tête qui était plongé dans une conversion passionnée sur la Méthode Scientifique et Drago Malfoy qui l'écoutait attentivement.

Lucius se crispa sur sa canne et décida de battre en retraite, la tête haute. Perdre un débat avec Weasley… Quelle horreur.

"Petite, je te rachète ce carnet !" s'écria Logium Belzebut en sortant une bourse remplie de pièces d'or.

"M… Moi ?" demanda la petite rousse. "M… mais... Pourquoi ?"

"Oh crois-moi, on va éviter une catastrophe ! Combien tu veux ?!"

"Je... je ne sais pas... Papa ?"

"Ma fille n'est pas…" commença-t-il avant de voir la quantité d'or. "Euh..."

"Prenez tout."

Logium leur donna la bourse et s'empara du vieux carnet en cuir noir avant de le glisser entre ses livres scolaires, bien protégé. Praesepe l'interrogea du regard, il lui fit comprendre qu'il lui en parlerait plus tard. Secret entre jumeaux.

"Professeur, j'peux aller dans cette boutique ? Je voudrais m'acheter un appareil photo magique." s'écria un gamin durant sa première visite du monde des sorciers.

"Allez-y, Crivey je ne suis pas votre babysitteur." grommela le Professeur Rogue qui l'accompagnait.

"Baaah… en fait, vous êtes un peu responsable de moi."

"Oh, détrompez-vous, j'ai le droit à un pourcentage de perte."

Le jeune Crivey hésita pour tenter de savoir s'il était sérieux et il lui semblait plutôt évident que le Professeur Rogue n'avait aucune notion d'humour quel qu'il soit. Il déglutit péniblement avant de disparaître dans une boutique.

"Évitez juste de mourir dans une explosion, ça sera difficile de rassembler suffisamment de morceaux pour rentrer dans mes taux."

"Vous vous amusez bien ?" demanda Harry Black qui arrivait par-derrière.

Il ne sursauta pas, enfin... il sursauta mentalement mais son flegme était légendaire.

"Avec un peu de chance, il sera suffisamment traumatisé pour ne pas oser mettre un pieds à Poudlard." répondit le Directeur de maison.

"Je suppose que vous faites ça tous les ans. Ça a déjà fonctionné ?"

"L'espoir fait vivre, paraît-il."

Harry secoua la tête.

"Votre âme est encore plus noire que mon café... euh, le votre. Enfin le mien quand je vous le vole."

"Que me vaut le déplaisir de votre nuisance ?"

"Vous le savez."

Épaulé de part et d'autre par Max et Michael, le Serpentard avait le visage grave. Il était... sérieux. C'était hautement plus terrifiant que son impulsivité incompréhensible qui défiait régulièrement les lois de la physique.

"Je suis occupé." grinça l'adulte en jetant un oeil où Crivey avait disparut.

Non, il ne le surveillait pas du coin de l'oeil ! Disons qu'il n'avait pas encore peaufiné son discours pour la famille au cas où... C'est de la pure logique, y'a rien d'émotionnel.

"Vous vous défilez ?!"

"C'est un Serpentard." répliqua Michael. "Ils n'ont aucune parooo…"

Il se retrouva avec deux lames de katana à deux millimètres de sa jugulaire et la partie plate d'un poignard posé sur sa joue.

"… ooole mensongère." termina-t-il. "Qu'ils sont honnêtes, ces serpentards !"

Les lames furent rangées aussi rapidement qu'elles étaient apparus.

"On est obligé de faire ça maintenant ?!"

"C'est mieux."

"Ça... fait mal, n'est-ce pas ?" s'inquiéta l'adulte.

"Oh non." répondit Harry avec un large sourire. "Moi, j'vais rien sentir !"

Severus, Max et Michael lèvèrent les yeux au ciel face à un Harry incompris qui était plié en deux par sa propre blague. Si, elle est drôle ! Quand on est à moitié sociopathe, c'est hilarant.

"C'est une emputation, y'a pas de quoi paniquer." répondit plus sagement Michael comme si sa déclaration était rassurante.

"On n'a aucune preuve que ça va fonctionner…"

"Baaah… On sera les premier à essayer."

"Je vais souffrir, risquer de perdre mon travail et ma dextérité de potionniste pour être le premier cobaye d'une théorie fumeuse."

"Sans oublier l'émoglobine : ça va en foutre partout !" confirma Max avec un large sourire.

Ces gamins sont flippants.

"Bon bah... allons-y, dans ce cas." dit Severus Rogue.

Ils reculèrent dans un coin sombre, une ruelle déserte que personne ne regardait, jamais. Les trois sorciers fixèrent une vieille maison à moitié détruite avant de soupirer d'un même souffle nostalgique.

"Vous êtes prêt ?"

"Personne n'est prêt pour ce genre de chose..." répondit Severus Rogue avant de rajouter : "Ça fait onze ans que je suis prêt."

"BENZAAAÏ !" hurla Max en déguénant l'un de ses katana.

Qu… Quoi ?! Non mais c'est pas comme ça qu'on ampute quelqu'un ! Ces gamins sont fous. Pourquoi est-ce qu'il les écoutait ? AAAH ! Dans quel pétrin s'est-il encore fouré !

… visiblement, c'est la rentrée.

Livre 2 : Le Pouvoir de la ChambreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant