Livre 2 : Le Pouvoir de la Chambre

25. Un schtroumpf sous cocaïne

Severus Rogue déversa sa potion paralysante dans le récipient et fixa la fiole au bout de la corde qui passait derrière sa bibliothèque. Voilà, tout était prêt : personne ne pourrait entrer dans ses appartements sans se faire paralyser / électrifier / tremper / empaler / etc.

"Cette fois-ci, on vous évacuera sur un brancard, Harry. Et vous apprendrez à respecter mon autorité. MOUHAHA…" dit-il à sa porte d'entrée juste avant de se diriger vers sa chambre. "Bonne nuit et pas à demain, j'espère."

Quand il se réveilla le lendemain, il tendit l'oreille : pas de boum ni de paf ni de clang ? Paaarfait...

Il se leva et ouvrit la porte. Toujours rien. Délectation.

Il fit un pas vers sa cuisine, écrasa un ressort qui éjecta la bille jusqu'au plafond. Oh. Merde. Ses pièges ! A… attendez une seconde... Il n'a jamais possédé de bille, comment est-ce que...

"POTTER !"

"Bonjour Professeur Rogue, vous semblez un peu ronchon ce matin... Vous voulez du café ?"

Il regarda la bille retomber dans le tuyaux à rongeur (depuis quand est-ce qu'il avait un... oh, laissez tomber…) puis rebondir trois fois sur le tambour avant de toucher les dominos qui s'écroulèrent jusque dans le pot de fleur suspendu au-dessus du…

"Ça dure combien de temps ?" demanda-t-il.

"Y'en a pour une dizaine de minutes."

"Je devrais probablement détaler en courant mais j'ai très envie de savoir comment ça finit."

"Y'a pas trop de mystère, hein."

"Noir et sans sucre."

"Vous voulez de l'aloé vera ?"

"Ça vous paraît logique de proposer de l'aloé vera en accompagnement d'un café ?"

"Ça fait deux ans et demi que j'habite avec Max, elle mange des pissenlits. DES PISSENLITS !"

Le Professeur des Potions dérapa sur un coulis de fraise (pourqu... oh tant pis), se rattrapa à la table et prit sa tasse de café, bien méritée.

"Comment vous êtes entré ?" demanda-t-il, ronchon.

"Comme d'habitude, par la porte."

"Vous m'expliquerez un jour ?"

"Peut-être sur votre lit de mort, si vous êtes sage."

"Il suffisait de demander." répondit Severus en levant sa baguette. "Accio boîtier noir."

"Arrêtez !"

Harry lui arracha sa petite boîte noire des mains, il ne souhaitait pas finir à Azkaban après avoir plus ou moins assassiné son Directeur de Maison. Pas déjà, il n'avait pas eu le temps d'étudier les plans de la prison pour préparer son évasion.

"Oooh… c'est mignon." ricanna Severus en buvant une gorgée de café. "Vous avez eu peur pour moi ?"

"Non pas du tout." répondit amèrement son élève en tripotant la boîte. "Alohomora ! Non ? Alohomora maxima ?! Ça existe ce sort ou pas ? Raaah…"

"Papa James serait tellement fier, il en vomirait des arcs-en-ciel."

"Fermez-la, s'il vous plaît." il agita sa baguette dans tous les sens. "ALOHOMORAAAH !"

Rien ne se passa, il perdit patience et fit simplement sauter le couvercle dans une explosion qui faillit démolir toute la pièce mais garda les fioles intactes, par un miracle inexplicable mais probablement magique.

"Ah bah voilà !" s'écria victorieusement Harry. "Voyons voir vos secrets…"

"Vous allez être déçu."

"Comment ça ? Y'a pas de tampons hygiéniques ?"

Rogue ne perdit pas son temps à lui expliquer qu'il ne possédait pas d'utérus, il n'était pas sûr qu'Harry possède les connaissances biologiques nécessaires pour le comprendre. Sans compter qu'il habitait avec Max qui, en plus de manger des pissenlits, tenait plus d'un schtroumpf sous cocaïne qu'une véritable fille.

"Ah c'est bien, vous avez du polynectar…"

"La base."

"Par contre, je peux vous demander à qui appartiennent les bouts d'ADN qui sont dans les fioles ?"

"Il vaut mieux pas."

"Vous êtes au courant que vous n'êtes pas obligé de les tuer ?"

"Je suis Maître Potionniste."

"Aïe, j'espère que vous avez un alibi…"

"Pour votre assassinat ? Je peux me débrouiller pour en fabriquer un, sans compter la moitié du château qui serait ravie de me couvrir pour se débarrasser de vous."

Ils sursautèrent quand la bille tomba dans la grosse cloche (tiens, c'est pas la cloche qui surmonte l'Horloge du Grand Hall ?!) et rebondit une dizaine de fois sur ses parois avant de poursuivre sa course dans l'aquarium.

"D'où ils sortent, ces poissons ?"

"Les requins ne passaient pas la porte." répondit Harry en mélangeant du sirop d'érable dans son ommelette.

"Oh dommage, on peut faire des poisons très efficaces avec de la poudre d'aileron de requin… bah, y'a de quoi remplir deux ou trois bocaux avec ce que vous m'avez apporté."

"NOOON ! Touchez pas à Anaconda !"

"Vous avez amené un serpent ?!"

Crowley sortit sa tête du bol de café pour croquer un bout de pomme avant de s'y émerger entièrement de nouveau. On peut le nettoyer par l'eau ou par le feu, Harry avait une préférance pour le feu mais ça lui arrivait d'utiliser du café.

"Non, Anaconda, c'est mon poisson préféré juste avant Zèbre et Hibou."

"Pourquoi vous avez appelé les poissons…" commença Serverus avant de secouer la tête. "Non, laissez tomber."

Harry referma le couvercle de la boîte avec un flacon en main, il dévissa le bouchon de la petite bouteille qui renfermait un liquide noir et visqueux avant de porter le goulot à sa bouche… et il se retrouva violemment éjecté à l'autre bout de la pièce, sa tête cogna le mur. La bille roula sur son épaule avant d'atterrir dans un seau et elle continua sa route comme si rien ne l'avait perturbé.

"Aïeuh... on n'éjecte pas un élève exemplaire aussi violemment contre un mur !"

"Vous vous apprêtiez à boire du poison."

"Et alors ?"

Et finalement, la bille termina sa route en cognant la hache qui coupa une corde qui activa un levier... et les pots de peinture éclatèrent un à un, tapissant toute la pièce… et les deux pauvres sorciers.

"Vous avez raison, j'aurai dû vous regarder boire cette potion." dit Severus Rogue avant que la peinture rouge n'atteigne la cible au plafond.

Et tout explosa (bien sûr).