Livre 2 : Le Pouvoir de la Chambre

17. Prince des Flammes

Les cinq terreurs (plus communément appelés Harry, Max, Michael, Hermione et Drago) n'eurent pas besoin de frapper à la porte de la cabane d'Hagrid, elle prit feu devant eux et ils enjambèrent le tas de cendres comme si de rien n'était.

"Bonjour Norbert !" s'écria joyeusement Harry. "Je t'ai amené un copain."

"Harry, on doit dire bonjour à Hagrid et lui demander si son été s'est bien passé…" soupira Hermione.

"Ça ne sert à rien, tu sais." répondit Drago.

Harry se précipita dans les bras du dragon qui avait beaucoup grandit... et la taille de ses flammes aussi !

"Il faudrait peut-être songer à une mise à jour." commenta Michael.

Le tuyau d'arrosage automatique se tortillait sur le sol, envoyant de l'eau au hasard dans la cabane et ce n'était plus aussi efficace que l'année précédente. Preuve en est cette pauvre porte détruite.

"Oh les enfants, j'ne savais pas qu'vous v'niez." dit Hagrid. "J'ai pas d'gâteau à vous proposer."

"Nos dents vous remercient." répondit poliment Michael qui commençait déjà à réajuster son système anti-incendie à coup de baguette.

"Pourquoi ? Sont trop durs mes gâteaux ? Vous les z'aimez pas ? Mais... mais moi j'pensais qu'vous..."

Hermione donna un coup à Michael qui leva les yeux au ciel comme si elle n'avait rien comprit.

"J'ai dit ça à cause du sucre, ce n'est pas bon pour les dents."

"Euh... J'n'ai jamais mis d'sucre dans mes gâteaux."

"Aaah !" s'écria Max. "C'est pour ça qu'ils sont aussi dég... licieux."

Hagrid hoqueta, attristé d'apprendre que ses gâteaux n'étaient pas au goût de ses meilleurs amis, ses seuls amis.

"Hééé, Prince des Flammes." appela Hermione.

"J'ai la queue qui crame ?" hurla Harry.

"Non, pas cette fois." répondit Max.

"Aaah, ouf. Ça fait trop mal."

"Je sais…"

Hermione et Drago échangèrent un regard avant de secouer la tête. Non. Ils ne voulaient pas savoir. Brrr…

"T'es pas censé être le Seigneur des Gâteaux ?"

"Mouhaha !"

Harry se redressa fièrement, un éclair tomba juste derrière lui et pulvérisa ce qui restait de la pauvre cabane. Hagrid était de plus en plus mal, sa maison tombait en miette et surtout, ses gâteaux étaient mauvais.

Il s'en était toujours douté, il n'était pas totalement stupide. Certains indices ne trompaient pas : une molaire retrouvée plantée dans son fameux biscuit aux coquilles de noix, les larmes dans les yeux d'Hermione quand elle n'arrivait pas à ramollir la pâte après avoir passé des heures à la lécher ou Max qui apportait toujours ses propres croquettes pour chien.

"On est désolé, Hagrid." dit Hermione pour le consoler.

Harry arrêta de faire Gouziii Gouzaaa et Feuuu sur le ventre de Norbert et laissa Crowley s'amuser avec son ami reptile pour se mettre derrière les fourneaux… en l'occurrence un vieux bout de chaudron usé.

"Et si on essayait de faire un gâteau, ensemble ?" proposa-t-il.

"T… T'sais faire des gâteaux ?!"

"Pourquoi tout le monde a l'air surpris en apprenant que je cuisine ?"

"Tu es plutôt du genre à détruire tout ce que tu touche." dit Drago. "Pas à créer quelque chose de correct et encore moins des..."

Pouf, il se transforma en fouine, ça faisait longtemps ! Le petit animal ne s'étonna même pas, il était résigné depuis de nombreux mois et ne cherchait même plus à fuir désormais.

"Euh... Harry ?" dit Hermione.

"Quoi encore ? Tu vois pas que j'essaie de faire un gâteau ?"

"Les serpents, ils aiment bien manger des furets, non ?"

"Oui et alooo… oooh ! CROWLEY ! Ssaahethaa haahasay." siffla Harry, mécontent.

Le (plus si) petit serpent s'était rué sur la fouine dès qu'elle était apparu et s'arrêta, tout penaud.

"Aaahhaassaah Ayaeeh Seyythaa." répondit Crowley en zigzagant vers Harry. Il grimpa sur sa jambe et s'enroula à sa place, autour du poignet et le long du bras.

Drago réapparu, ébouriffé comme jamais (il mettait trop de gel pour être ébouriffé) et surtout effrayé comme il ne l'avait plus été depuis... l'année précédente. Poudlard avec les Black, round 2.

"Granger, si je meurs… Je veux que tu les dénonce à mon père. Il me vengera."

"Je peux te venger moi-même." répondit-elle.

"Oh non, je ne suis pas aussi cruel. Mon père, ça suffira."

Hagrid avait lâché sa farine qui brisa le sol en tombant et écarquilla des yeux mi-stupéfiés et mi-fascinés.

"Tu es un fourchelangue, Harry ?"

"Vous n'étiez pas au courant ?"

"Non et c'est mieux ainsi. Tu devrais garder cette faculté pour toi, c'est une information dangereuse à dévoiler."

"Je suis Harry Black. Le danger, c'est moi."

"Justement." répondit Hagrid.

Et les enfants ne comprirent pas où était le problème, pas immédiatement. Il faudrait attendre quelques semaines après que le château soit rempli de citrouille pour que cette phrase prenne tout son sens...

"Alooors, on le fait, ce gâteau ?"

… mais laissons leur encore un peu d'innocence… enfin... ce qu'il en reste !