17 ° Inseguire il sole

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« On peut répandre la lumière de deux façons : être la bougie où le miroir qui la reflète.» Edith Wharton.




Plus tôt, la même journée




Sélène



Pavés de feu.

L'ardent soleil brûlait sur ma peau sacrifiée. Armée d'un éventail, j'affrontais la chaleur caniculaire. Il était dix-sept heures. Le soleil n'était plus à son zénith depuis de longues heures déjà, et pourtant l'air restait étouffant.

Accablée, je me réfugiais tous les cent mètres dans un coin ombragé. Assise sur les marches d'un porche, au coin d'une ruelle, j'observais la danse de l'ombre des feuilles se projetant contre un mur adjacent. Le soleil passait à travers, et alors, même leur ombre semblait vibrer sous le souffle d'Hélios.


Je fermais les yeux un instant. Comme si, la légère bise d'été, celle qui réussissait à s'insuffler à travers l'accablante chaleur, était de la musique. Comme si, en valsant à travers les rainures des feuillages, c'était un son qu'elle créait. Et moi, je me délectais de ses notes.


Après quelques instants, admettant enfin ma défaite, je décidais d'appeler un taxi. Je ne pouvais décemment pas m'y rendre en transports, et encore moi décider d'en faire ma randonnée de la soirée.






-:-


Claquant la porte du taxi, je m'étirais un instant, admirant la vue qui s'offrait à moi.

Spiaggia di Mondello.

Plage de sable blanc, eau turquoise, et la mer, qui s'étend, qui s'étend, tel un voile satiné, magnifique.

Alors, je souriais. Les écouteurs dans les oreilles, mon lecteur de musique en main, je m'avançais vers la plage. La fin de l'après-midi était un moment parfait pour aller se baigner. Les familles partaient, ne restaient que les jeunes, les rêveurs, les solitaires, les esprits libres, les papillons de jours. Ne restait plus que les poètes, les romantiques, ceux qui attendent que le soleil se couche, et que le ciel devienne une peinture éclatante, une palette de couleurs, majestueuse.

Car en début de soirée, il ne restait plus que les nostalgiques, les mélancoliques, les tristes d'un soir, les amants de toujours. Sur la plage de sable blanc virevoltaient des âmes magnifiques.

Retirant mes sandales, je foulais le sable pied nu, sentant les grains encore chaud sous la plante de mes pieds. Me délectant de cette sensation, j'installais ma serviette dans un coin encore ensoleillé et m'allongeait, tranquille. Peu à peu, le soleil devenait une caresse. Et bientôt, il disparaîtrait. Mais avant de lui dire au revoir, une éternité.

Et mon éternité, je voulais la passer à rêver. Mon éternité, je la passerais à rêver d'un autre monde, sur une plage de sable blanc.

Avant que ne vienne la nuit ...







































- Mi scusi.


Une voix de femme me tira de mes pensées.
Je me redressais et lui souriais.


S A P H I ROù les histoires vivent. Découvrez maintenant