Chapitre 21 : Repos ?

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- Je t'avais dis qu'il fallait que tu te reposes.

Faris m'aida à me réinstaller sur le canapé tandis que Rick, sur mes ordres, allait chercher mes médicaments dans ma chambre. Je me laissai retomber sur le canapé, mon mal de crâne plus puissant que jamais. Les flashs des journalistes n'avaient fait que l'augmenter. Mes deux amis étaient descendus me chercher après qu'une voisine, dans le hall à ce moment-là, les ai appelé pour leur dire que j'avais besoin d'aide. Inutile de préciser que j'avais horreur de ça, mais la douleur dans ma tête ne me laissait pas le choix.

- Tu m'aides pas franchement là, Faris.

Il haussa les épaules l'air de dire qu'il n'y pouvait rien puis se décala pour laisser Rick me ramener les médicaments. Je le remerciai d'un mouvement de tête, saisit le petit sachet en papier et fouillai dedans. J'en sortis quelques plaquettes de comprimés, que je jetais à l'autre bout du canapé sans y faire attention pour ne garder entre les mains qu'un petit flacon sur lequel était écrit MORPHINE. Je saisis également une seringue au fond du sac, sous les yeux perplexes de Rick.

- À l'hôpital, ils te laissent repartir avec de la morphine en flacon ?

- Nan, je l'ai volé.

Sans le regarder, je plantai la seringue à travers le bouchon et la remplit de liquide. Pas beaucoup, une dose même assez infime par rapport à ce que j'avais pris le soir du concert, mais suffisamment pour atténuer la douleur dans mon crâne. Rick échangea un regard avec Faris, l'air de lui demander si j'étais sérieuse ou si je blaguais. Il du opter pour la première option puisqu'il fronça les sourcils en reposant son regard sur moi.

- Am... commença t-il.

- Prends pas ta voix de daron qui engueule sa fille, le coupai-je en ressortant la seringue, concentrée sur mes gestes. Ce pauvre petit infirmier était concentré sur autre chose, il ne s'est rendu compte de rien. Et j'en ai besoin, Rick. Leurs minuscules comprimés de morphine sont inefficaces.

- Mais...

- Regarde, lachai-je avec un claquement de langue en levant bien haut la seringue pour qu'il en voit le contenu. Y'a quasiment rien dedans. Ça va pas me tuer... juste calmer le putain de bordel dans mon crâne. T'as un problème avec ça ?

Il pinça les lèvres, tout son corps semblant crier que oui, il avait un problème, mais finit par secouer la tête de gauche à droite. Je levai les sourcils, satisfaite de la réponse et, avec des gestes précautionneux, plantai la seringue dans mon bras. Je pinçai les lèvres, appuyai dessus et laissai le liquide se répandre dans mon corps. Ignorant les regards appuyés de mes deux amis, je reposai la seringue puis m'enfonçai dans le canapé en soufflant. J'étais épuisée et ce mal de crâne qui n'arrêtait pas me rendait folle. J'avais à peine dormis cette nuit, rattrapée par les souvenirs que toute cette histoire avait fait remonter. Depuis mon réveil à l'hôpital, je ne pouvais plus fermer les yeux sans voir, au choix, l'explosion qui a failli couter la vie à mon frère ou le meurtre de mes deux parents.

Je sentis le canapé s'affaisser à mes côtés et, lentement, coulai un regard en coin à Rick qui venait de s'asseoir. Le dos droit, les sourcils froncés, je reconnus l'expression qu'il avait toujours quand il nous remontait les bretelles, à Faris ou à moi.

- Écoute, il faut qu'on ai une discussion sérieuse... tous les quatre, avec Cam. Comme des adultes responsables. Tu peux pas continuer comme ça, Am. Tu vas finir par exploser. Ne...

Il se tut tandis que des coups retentirent à la porte d'entrée. Qui que ce soit, je le bénissais de me sortir de là. Faris se leva et s'approcha du battant.

- Qui c'est ?

- New York pizza delivery ! On nous as commandé trois pizzas !

Faris arqua un sourcil, regarda l'heure puis se tourna vers nous, l'air perplexe.

Aegis - Protection RapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant