Chapitre 9 : départ en tournée

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- Isaac ! Putain de merde, t'es où ? Isaac ! Ramène ton cul !

Ce fut la douce voix de Jason qui me tira de la torpeur qui m'enveloppait. Il cherchait son meilleur pote partout dans la maison et ne le trouvait pas. Évidemment, puisqu'il était ici, dans mon lit, complètement nu et la tête dans le cul. Du bout des pieds, je lui tapai sur l'épaule en espérant qu'il se lève et fasse taire son ami. Mais rien n'y fit, il saisit son oreiller, le plaqua sur son crâne et se rendormit. Je soupirai et dû finalement me résoudre à me lever. J'avais dormis à l'inverse d'Isaac, ma tête au niveau de ses pieds et mes pieds sur son oreiller. J'avais choisi cette option alors qu'il n'arrêtait pas de se coller à moi comme une anguille alors même qu'il dormait. Non, passer la nuit dans les bras d'un homme, c'était pas vraiment mon truc. Je n'étais pas du genre sentimentale.

D'ailleurs, j'avais voulu virer le guitariste hier soir. Après avoir mis à la porte tous ceux qui étaient encore en état de conduire, j'étais remontée me coucher et j'avais vivement secoué Isaac pour qu'il dégage de mon lit. En fait, j'étais prête à le pousser à coup de pieds. Mais il m'avait regardé, les yeux troublés par l'alcool et avait murmuré un « laisse-moi dormir, maman ». Ça avait finit de m'achever et je l'avais laissé là mais, ce matin, je le regrettai amèrement. J'aurais dû le dégager de ma chambre avant que Jason ne vienne fouiner !

Je me levai, simplement vêtue d'une culotte et me rendis à la salle de bain. Quand je revins, Isaac, la tête dans le coussin, ne vit pas le verre d'eau que je tenais à la main... mais il le sentit. Il fit un bond, tel un diable sortant de sa boîte et se retrouva debout en deux deux, les cheveux dégoulinant et nu comme un ver. Pendant quelques secondes, il fut complètement affolé, regardant autour de lui avec frayeur puis ses yeux se posèrent sur moi. Son inquiétude laissa place à un trouble évident. Il cligna plusieurs fois des yeux, me regarda de haut en bas, s'arrêtant plus que de nécessaire sur me culotte et ma poitrine nue. Il fronça les sourcils.

- Cameron... ? demanda t-il d'une voix brumeuse.

- Je pense qu'à ce point-là, tu peux m'appeler Amanda.

Il resta interdit une seconde, puis je vis la compréhension se faire dans son regard. Sa bouche s'arrondis et ses yeux s'illuminèrent tandis qu'il se rappelait peu à peu la veille.

- Tu... tu as... enfin j'ai... on a... il s'embrouilla dans ses questions puis m'adressa un regard perplexe. J'ai été bon au moins ?

- Pardon ?

- Hier soir, j'ai été bon ?

Je roulai des yeux. Les hommes et leur fierté. Je le rassurais d'un sourire avant d'attraper ses vêtements au sol et les lui fourrer dans les bras.

- Merveilleux, répondis-je avec patience. Maintenant enfile ça et dégage de ma chambre avant que ton pote débarque ici. Allez, on s'active.

Je le regardai et fut un instant rassurée qu'au lendemain d'une cuite, on ai tous la même tête de poulet déplumé, même les gens comme Isaac. Peut-être existait-il une égalité dans ce monde, en fin de compte. Le jeune homme resta de longues secondes immobiles, ses vêtements dans les bras, sans avoir l'air de trop savoir quoi en faire. Puis il acquiesça lentement et entreprit de s'habiller, avec moultes difficultés. Je dû l'aider à enfiler son pantalon dans le bon sens et je boutonnai sa chemise pour lui. Il finit par m'arrêter en posant sa main sur la mienne, ayant reprit un peu ses esprits.

- Écoute, je suis désolé. C'est pas mon genre de... de faire ça. Je crois que j'avais un peu trop bu. Je veux juste t'assurer que je considère pas les femmes comme... comme des objets sexuels qu'on jette après un soir et que... que la cause féministe à tout mon soutien.

Aegis - Protection RapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant