Nintendo Love [kuroken]

4 - Accélère

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Les moteurs grondent sans cesse. Chaque seconde, une nouvelle accélération, un nouveau dérapage. Le sol est poussiéreux, la musique résonne, comme pour faire taire les pots d'échappement.

Il fait nuit, le ciel est nuageux, dissimulant la lumière, que tente de nous renvoyer la lune.

Je n'ai pas quitté mon siège. Je reste là, assis, immobile, les yeux sur l'indicateur de vitesse.

100km/h.

200km/h.

300km/h

400km/h.

Je chauffe de temps à autre le moteur, faisant monter brutalement l'aiguille rouge, avant qu'elle ne rechute : c'est comme si la voiture captait mes battements de cœur.

Irréguliers, saccadés, presque étouffés.

Des voitures, de plus en plus nombreuses, se garent autour de ma place. Je tapote nerveusement sur le volant, essayant d'oublier ma jambe tremblante.

Je jette un coup d'œil au rétroviseur : l'équipe est au complet, discutant, assise sur une décapotable.

Je souffle par à-coups, clignant à plusieurs reprises des yeux.

Je me décide à sortir.

La portière se referme derrière moi, lorsque je daigne faire quelques pas à l'extérieur.

Je serre fortement ma mâchoire, marchant en direction de mes coéquipiers.

-Toi là, le blond, arrête-toi.

Je me retourne, le regard noir.

-Un problème ?

Le jeune homme s'avance, passant une main dans ses cheveux.

-J'ai cru comprendre que c'est toi qui va rouler au trois contre un ?

-Et je compte gagner.

Ses yeux s'ouvrent un peu plus, et il hausse les sourcils.

-Si c'est ce que ton équipe essaie de te faire gober, saches que tu ne verras pas la fin du parcours.

-Quel est ton nom ?

-Oikawa.

Il sourit légèrement, les yeux plissés.

-Je n'ai pas peur de tout mettre en jeu pour remporter la victoire, Oikawa.

-Moi non plus.

Je me retourne, reprenant ma route. Je préfère ignorer son regard, et son visage sombre.

Son expression en dit long.

A mon arrivée, Suna me tend sa bière. Je la saisie, l'air reconnaissant.

Kuroo le fixe, peu ravi face à ce comportement.

Bokuto et Akaashi se sont isolés plus loin, visiblement troublés par un des conducteurs adverses.

Je suis leur regard, jusqu'à tomber sur un grand blond à lunettes. Il a un casque autour du cou, et porte une veste en cuir.

On dirait qu'il est venu en moto.

-Ne les fixe pas trop.

Je me tourne vers Suna.

-Sinon quoi ?

-Sinon on va devoir gérer une baston, on n'a pas besoin de ça.

-Dommage... Souffle Atsumu, un sourire en coin.