10 - Ensemble

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L'écho de plusieurs respirations résonna un peu partout en moi.

Je n'entendais plus que ça.

Des courants d'air frais, fragiles, comme une bise, timide, peut-être même peureuse. Puis les cliquetis mécaniques des armes couvrirent cette paix, acquise puis perdue, en une seconde, tout au plus.

Je suivis le mouvement, marchant derrière Kuroo.
Je pouvais enfin voir ce qui se cachait derrière ce mur.

Une centaines d'hommes, armés.

Il fallait courir. Il fallait bouger.

Se cacher derrière les voitures, éviter les balles. Il y avait beaucoup de voitures. Sûrement pour nous poursuivre en cas de fuite.

Alors, nous n'avons pas d'autres choix que de nous battre. C'était une fatalité.

Adossé à un pneu, je réfléchis. Malgré le chaos des balles, juste derrière moi, je réfléchis. Nous les avons pris par surprise, voilà pourquoi il a été possible de se positionner.

J'évalue le terrain.

Kuroo se rapproche d'un groupe, un peu plus loin. Il rampe. Bokuto fait diversion, il tire depuis la droite du portail.

Nous ne sommes que deux à gauche. Et bientôt, il n'y aura plus que moi.

Je regarde mon flingue, un sourire aux lèvres, avant de le ranger. J'ai une meilleure idée.

Je jette un œil à travers la fenêtre. Kuroo a été vu. Il a rejoint les autres.

Personne n'a l'air de connaitre ma position.

La situation stagne. Les gars restent derrière une Audi noire, appartenant probablement à un groupe de gardes.

Nos ennemis se sont aussi repliés.
Mais pour combien de temps ?

Ils doivent savoir que nous sommes très peu nombreux, seulement quelques représentants de deux petits gangs.

Ils ne devraient pas tarder à nous encercler.

Et alors, tout sera terminé.

Je n'ai plus qu'à essayer d'imiter Kuroo. Il s'est fait voir, mais je suis plus petit, je pourrais peut être m'approcher d'eux plus facilement.

Je me mets au sol. C'est poussiéreux. Mes chaussures font du bruit sur le gravier, et mes cheveux me tombent sur les yeux.

Fait chier.

Je me redresse un peu, jugeant la distance qu'il me reste jusqu'au camion, qui dissimule les gardes encore debout. Visiblement, nous en avons éliminés une dizaine durant le premier assaut.

Ils semblent s'organiser. Leur chef fait de grands gestes, l'air de diriger les troupes de part et d'autre de l'allée, pour nous encercler.
Comme je l'avais prévu.
En restant comme ça, nous en éliminerons une vingtaine tout au plus. Et alors, lorsque Tendou, Osamu, Atsumu, et Suna sortiront, ils mourront, eux aussi.

Je ne peux pas le tolérer.

Je me lève, sur un coup de tête. Et je cours.
Je ne sais pas ce que je fais.
Mais ce n'est pas ça la question.

Le paysage devient flou, et mon cœur me fait l'effet d'un véritable séisme.

Ils n'ont pas le temps de réagir.

L'homme qui dictait les directives s'effondre, mon katana planté dans son ventre. Je me tourne alors vers la villa. Ils sont tous sortis, pour me couvrir.

Nintendo Love [kuroken]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant