! mexico trip ! quarante quatre : celui où elle se décide enfin.
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les relations amoureuses m'ont toujours effrayés. peut être que l'absence d'une figure paternelle y est pour quelque chose. ne pas avoir d'homme à proprement parlé dans ma vie est-elle l'élément déclencheur? de pourquoi j'étais si méfiante dans les relations amoureuses?
de pourquoi je m'attacher aussi vite tout en ressentant le besoin d'être la dominante entre les deux? de tout vouloir contrôler?
mais ne serait-ce tout simplement pas une raisonnement psychologique de bas étage, de tout blâmer sur ça? pas de père donc pas d'amour propre?
pourtant j'avais réussi dans mon ancienne relation. on devait même se marier.
non... le problème c'est juste la peur.
la peur que mathieu me quitte du jour au lendemain. pas seulement face à sa renommé dans son métier. pas seulement face à ses fans, plus belles et plus aguicheuses parfois, les une que les autres.
j'ai simplement peur de passer à côté de ce qu'on aurait pu vivre des années en arrière.
une nouvelle fois.
je repense à tout.
à nos retrouvailles catastrophique autour d'une piscine, à une soirée où aucun de nous deux voulaient assister, tout ça pour se chercher. à nos disputes à l'aéroport. à nos péripéties dans cette voiture de location qui a vécu un voyage assez compliqué. à notre premier baiser depuis des années, encore habillé dans l'eau. à notre fin de roadtrip pour enfin arriver à destination, notre complicité naissante. à mon envie de meurtre face à l'amie de mathieu lors de la fête de mariage. à notre nuit blanche sur la plage de mexico, pour parler de tout et de rien.
cette bague étant si chère à mon coeur que je porte toujours au doigt...
je peux pas passer à côté d'autres moments du genre. je me sens bien trop vivante à ces côtés, pour retourner à ma vie d'avant.
c'est d'un pas décidé que je vais enfin ouvrir, la porte, alors que mathieu toque depuis plusieurs minutes.
je ne porte qu'une nuisette ainsi que mon peignoir en soie assorti. mon maquillage a bien coulé depuis le message envoyé au blond...
rejoins moi chez moi. je veux être avec toi.
mathieu
j'ai comme l'impression d'halluciner face à son message. j'hésite même à le supprimer. pourquoi je devrais encore lui courir après?
elle arrive jamais à se décider. un coup elle veut être avec moi, la semaine d'après elle m'ignore.
j'ai même acheté une putain de bague hors de prix alors que je déteste faire ce genre de chose. pour quoi faire?
pour elle. toujours pour elle.
j'ai jamais pu la sortir de mes pensées. malgré mes différents autres coups de cœur, personne pouvait l'égaler. et ces derniers moi, à chaque fois qu'on se recroissait, j'avais peur que mon coeur lâche.
aussi canard et mielleux que ça puisse paraître. y'a qu'elle qui me rend aussi fou. aussi animé. aussi vivant.
alors ouais, après avoir vérifier mainte et mainte fois que le message vient bien d'elle, j'attrape les premières pompes qui passent sous ma main et dévale les escaliers de mon immeuble pour la retrouver.
parce que je la retrouverai toujours. autour d'une piscine ou dans un avion.
j'actionne la poignet. il est là. je ne peux plus reculer. mon sang semble mal circuler tellement je stresse face à cette situation. c'est lui qui possède les cartes en main, c'est lui qui peut décider de ce que l'on peut devenir.
d'anciens amis. amants.
ou rien.
ou tout.
une éternité semble s'écouler avant que m'avance vers lui. j'ose passer mes bras autour de son corps tout en humant son odeur. même avec sa mâchoire serrer et son regard qui me fait bien entendre que j'ai été longue à la détente, je l'aime. c'est ça. simplement ça.
je ne veux pas que ce soit la fin. on a tellement à apprendre l'un sur l'autre, encore. je ne fuirais plus. et je sens que lui non plus, lorsqu'il imite mon geste en entourant mes frêles épaules de ses bras.
- t'as toujours su me rendre dingue, hayek.
je renifle d'autant plus alors qu'au fini enfin par entrer dans mon appartement. oui. on va être bien.
on va pouvoir se construire. s'apprivoiser. s'aimer
