Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
je termine de serrer ma queue-de-cheval haute, et passe en grande quantité du gloss sur ma bouche.
mathieu ne m'a toujours pas décroché un mot. même après sa petite balade en ville, qui pour moi, ne pouvait que l'aider et se changer les idées...
encore une fois : j'avais tort. il en est même plus désagréable qu'avant.
nous sommes dans le même cas, au final.
nous ratons tous les deux une partie d'un mariage qui nous tient à cœur. nous nous retrouvons face à nos souvenirs d'adolescent.
donc j'imagine que son attitude est en partie compréhensible. en partie.
il est inquiet pour son album, donc ses projets. et moi je ne sais pas quoi faire pour la suite de ma carrière...
qui se ressemble s'assemble. conscience de merde...
le temps nous gâte. il fait une chaleur pas possible dehors, je peux alors comme prévu enfiler ma combinaison violette. celle que j'étais censée porter pour l'enterrement de vie de jeune fille de mademoiselle gala...
quel gâchis. et dire que je devrais, à cette heure même, enchaîner les shoots et pas les remarques désobligeantes de mathieu.
quel gâchis...
○
- et comment vous êtes vous rencontrés?
demande emanuella envers mathieu alors que j'engloutis mon morceau de poulet rôti. au-mon-dieu. ce mensonge va nous mener à une perte certaine.
si le polonais semblait rire de cette petite blague au début, en ce moment même, il souhaite seulement m'étouffer de ses propres mains alors que je me retiens de rire. je lui laisse la parole, et n'hésite pas à lui faire les yeux doux pour jouer la comédie jusqu'au bout.
je suis assez mauvaise. autant l'admettre.
- en fait, on se connaît depuis le collège. elle a toujours été amoureuse de moi.
- pardon?
je manque réellement de m'étouffer. toute seule. il veut la jouer comme ça?
- c'est mignon...
ajoute la femme aux cheveux gris. rien de mignon dans ce mensonge. enfin, mensonge...
- tu m'as quand même fait une déclaration en premier, chéri.
pour en rajouter encore un peu, je lui saisis la main. il semble très surpris de mon geste, mais ne me repousse pas.
- évidemment. timide comme tu étais, c'est pas toi qui allais le faire.
je mime des grimaces. les quelques amis d'emanuella et padro rient avec nous, même s'ils comprennent un mot sur deux. on continue de parler un peu de notre "faux couple", mais je remarque assez rapidement que mathieu rajoute quelques réels détails de notre petit bout de vie ensemble. la manière exacte dont il me taquinait au collège. la manière dont j'étais un peu nerveuse autour de lui. ses petites crises de jalousies.
et le pire de tout?
sa manière de me décrire.
à même pas quatorze ans, il est difficile de dégager quelque chose selon moi. on ne sait pas encore de quelle manière on veut s'habiller, se coiffer, se préparer tout court.
alors me dire que je pouvais dégager quoi que ce soit qui ait pu attirer le polonais, j'en perds les mots. d'ailleurs, pendant tout le dessert je n'en décroche pas un. trop occupée à analyser la main droite de mathieu sur ma cuisse.
trop occupée à calmer les battements de mon cœur.
trop occupée à laisser les quelques coupes de champagne se diluaient dans mon intestin.
- ça va? t'es toute rouge?
demande le blond en me serrant très légèrement la cuisse, et en me faisant relever la tête. j'opine simplement.
bordel. je suis quand même pas entrain de redevenir niaise?
