! mexico trip ! vingt et un : celui où elle vient le chercher.
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cette fois je ne prends pas la peine de toquer. même si je suis épuisée par cette nuit, nous devons reprendre notre chemin au risque de ne même pas assistés au "oui je le veux".
à mon entrée, alors que je me retiens de crier une nouvelle fois "debout", je tombe sur mathieu qui dort encore et toujours. irrécupérable ce gosse.
le voir dans cette position me donne une vague impression de déjà-vu.
quand il venait dormir chez moi, au collège, lorsque mes parents étaient de sortie. lorsqu'on séchait les cours pour aller taper des longues siestes. lorsqu'il passé ses bras autour de mon corps, de sorte à ce qu'il n'y ait aucun espace entre lui et moi, de sorte à me faire sentir spéciale et protégée.
- je l'avais bien dit que monsieur assumerait pas...
je murmure au creux de son oreille, pour le taquiner. j'adore faire de ça. en plus, je peux même apercevoir un semblant de sourire. avant que je ne comprenne ce qui se passe, me voilà comme cette nuit entourée de ses bras contre son torse brûlant.
y'a pas à dire, si le monde venait à s'effondre dans les prochaines secondes je ne m'en rendrais même pas compte.
cette nuit, chaque blague, chaque petit coup, chaque rapprochement était une excuse pour recommencer. c'est comme si nous étions affamés l'un de l'autre. depuis des années.
ce qui théoriquement, est bel et bien mon cas. mais lui? je ne l'aurai jamais imaginé.
- encore cinq minutes.
- on doit partir... ça fait une demi-heure que je te laisse des "cinq minutes".
- deux minutes alors.
je ris.
- t'es vraiment irrécupérable.
- et toi tu t'plaignais pas autant cette nuit.
je me tais, le rouge aux joues. c'était déjà un miracle de pouvoir trouver des préservatifs dans un des tiroirs de notre chambre. sûrement laissés par d'anciens clients ou mis en place par l'établissement lui-même.
j'ai beau prendre la pilule et faire un semblant de confiance à mathieu, les ennuis peuvent vite arriver sans protection. alors même dans la précipitation je veux éviter au maximum les bêtises.
- ah tu dis plus rien d'un coup?
- ta gueule et prépares-toi!
je me dégage de ses bras et lui lance mon plus beau majeur, avant d'ajouter :
- sinon je pars sans toi.
il hausse ses sourcils, il ne me croit pas une seconde.
- vu comment tu conduis j'ai le temps de me rendormir une heure ou deux, et je te rattraperai en sprintant.
je roule des yeux et sors, pour la dernière fois j'espère, de cette chambre. j'ai déjà dit au revoir à nos amis plus tôt dans la matinée. contrairement au polak, je n'ai aucune difficulté à me lever tôt.
