Chapitre 6 - James

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On décida de partir chacun de note côté pour être plus efficace lors de notre recherche. La ville est abandonnée. Il y a une odeur de moisi dans l'air. Liv décida de partir vers le magasin comme je m'en doutais. Je partis donc à l'opposé d'elle. Je marcha quelques mètres avant de m'arrêter devant un ancien immeuble. Il est grand et de la mousse commence à s'installer sur la façade. La porte est verrouillée mais je n'eus aucun mal à l'ouvrir à cause de la rouille présente sur le cadenas. J'entra dans ce qui semblait être le hall d'entrée. Il y a des toiles d'araignées de partout, moi qui suis arachnophobe, la vue de tout ça m'est horrible donc je quitta l'immeuble pour aller voir d'autres endroits.
Je tomba sur un vieil hôtel assez grand. Le nom est submergé de fougères mais je l'entraperçu : son nom est « Le magistral ». Je n'eus pas à forcer la porte qui étais déjà grande ouverture. J'entra dans la réception et chercha tout ce qui pouvait être utile. Je trouva juste un briquet. J'avança dans la pièce voisine qui donnait sur une piscine. Il n'y a évidemment pas d'eau à l'intérieur. Au milieu de la pièce, il y a de grands escaliers de couleur or. Ils étaient magnifiques. On se croirait presque dans un château.
Je les monta marche par marche puis fis face à un immense couloir en désordre. Cela doit faire au moins dix ans que personne n'ai venu ici. L'odeur est horrible. Des insectes sont venus faire leurs nids ici comme des vers. Je croisa même une petite souris.


Je continua mon chemin en entrant dans une pièce. Quelqu'un était venu ici il y a quelques heures. J'en étais sûr. Elle avait été dégager et nettoyer. Cela doit être une ancienne chambre puisqu'au milieu se situe un lit king size et est attenante sur une salle de bain énorme qui a dû être incroyable autrefois.
Le lit est défait mais les draps sont changés et propre. C'est la seule pièce de cet hôtel qui sent bon, je dirais l'odeur de la lavande. Oui, j'en suis sûr.
Je remarqua un bout de papier sur la commode. Je m'approcha pour le lire. C'est le mot de la personne qui était ici avant moi.

Chère toi,
Tu ne sais pas qui je suis et je ne sais pas qui tu es. Je voulais juste te dire que cet endroit est bizarre. Je ressens une présence. On dirait l'endroit parfait pour dormir une nuit mais NON !! Alors par d'ici le plus vite possible. Fais-moi confiance...

Michael (c'est la seule chose que tu seras de moi, mon nom)

Ok, vraiment très bizarre tout ça. Je me demande si je dois le dire à Liv. Oui, bien sûr que je vais lui dire. Impossible de garder ça pour moi. C'est louche quand même. Quelqu'un est venu juste avant moi et sais potentiellement que quelqu'un d'autre viendra. Pourtant, malgré toutes ces indications, cet endroit semble sûr. Je ne vois pas pourquoi il dit ça. Une nuit ici nous ferais le plus bien. On pourrait reprendre des forces pour continuer notre voyage. Bon, je quitte ce lieu avant de découvrir d'autre chose et pars rejoindre Liv. Je la vois assise en train de réfléchir sûrement au reste du voyage qui nous attend.

- Heyyy, Liv ! criai-je
- Ah tiens te voilà, c'est pas trop tôt !
- J'ai eu comment dire, un petit contre temps...
- Que s'est-il passé encore ?
- Tu vas pas me croire.
- Dis toujours

Je lui résuma ma petite escapade à l'hôtel ainsi que le mot trouvé et l'avertissement.

- Pas possible, il a fallu qu'on trouve ce mot... Bon bah, c'est très clair, on n'y va pas ! déclara-t-elle
- Tu vas pas croire à ces foutaises quand même ? On aurait besoin de repos et ce lieu est parfait.
- Non, je ne vais pas risquer ma peau pour un lit surtout que j'ai trouvé des sacs de couchages.
- Fallait commencer par ça, dis-je

Si j'aurai su dès le début qu'elle avait trouvé ça, je ne lui aurais pas proposé, ou pas.

- Partons tout de suite d'ici, je ressens de mauvaises ondes ici.
- Pardon, madame est medium maintenant.
- Très drôle, me dit-elle en me poussant légèrement par le bras.
- Depuis quand t'es tactile toi ?

Elle rougit et parti partit devant moi pour quitter ce lieu étrange.

- Oh c'est bon, attend moi ! C'était pour rigoler.

Je couru pour la rejoindre et passa mon bras autour d'elle. Elle me lança un regard noir. Je lui dis donc de se détendre et l'enleva. On marcha dix minutes sans dire un mot. Un malaise immense s'est installé entre nous et cela me dérange beaucoup puisque je commence malgré moi à l'apprécier. Je sais que je ne devrais pas car on devra bientôt se quitter.

- Alors, on n'en a pas trop discuté mais tu comptes faire quoi à Paris ?

Je décida de commencé la discussion puisqu'elle n'a pas l'air de vouloir le faire. Je me dis que parler de ses projets devraient la détendre un peu. Elle hésita quelques secondes puis me répondit :

- Je compte aller faire mes études là-bas. Il parait qu'il y a de grandes écoles et ça me plairait de découvrir un nouveau mode de fonctionnement que l'orphelinat.
- Tu n'as vraiment connu que ça ? Tu n'es jamais aller à l'école ? Je dois bien dire que c'est un de nos points communs. Je ne suis jamais aller non plus à l'école. Même si on ne peut pas se comparer car nous n'avons pas eu les mêmes conditions, je comprends ce que tu vis.
- C'est vrai qu'être un prince c'est très compliqué !

Je me vexa un peu. Bien sûr, elle ne peut pas comprendre tout ce que j'ai vécu surtout dans ses conditions à elle. Je n'ai pas été dans de mauvaises conditions mais l'on attendait toujours de moi le meilleur. C'était souvent épuisant. Je ne vivais pas ma vie comme la fois où mon père m'a battu car je l'avais humilié lors de la venue du Roi d'Italie.

- Qu'ai-je dont fais pour mériter un fils comme ça ? Tu es un incapable ! Ton cousin mérite beaucoup mieux la place qui te reviendra dans quelques années.
- Père, cela peut arriver, je me suis seulement trompé d'un chiffre lors de mes calculs.
- Oui, et devant qui ? Le roi d'Italie. Moi qui lui ai dit quel fils brillant j'avais. J'ai eu tort et je me suis trompé !

Pendant deux semaines, j'ai dû passer toutes les journées dans ma chambre à réviser mes calculs et ai dû demander pardon au roi. J'ai encore les cicatrices qu'il m'a fait lorsqu'il a pris un fouet pour me fouetter. J'avais seulement sept ans. Les mots sont encore gravés dans ma mémoire. Ce n'est qu'un moment de tout ce que mon père m'a fait vivre et depuis sa mort, ma mère a pris la relève en me traitant d'ingrat tous les jours. C'est comme si ça la détendait, que j'étais un défouloir. Sans que je m'en rende compte, une larme s'écoule tout au long de ma joue.

- Tout va bien ? me demanda Liv ?
- Hein ? Oui, pourquoi ?
- Tu pleures...
- Je ne veux pas en parler, c'est juste que ce n'est pas si simple d'être prince.

Elle me regarda d'un air désolé.

- Je suis désolée pour tout ce que j'ai pu dire.
- Ce n'est pas grave, tu n'étais pas au courant. Je peux comprendre ton point de vue.

Elle me prit dans les bras et ça me fit le plus grand bien. Cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps que quelqu'un s'intéresse à moi pour ce qui je suis et non pour ce que j'ai à apporter.

- Tout va bien maintenant, me rassura-t-elle.

Elle me fit un de se sourire qui me fait toujours fondre. Ceux dont elle a le secret où l'on voit ses dents blanches et où ses fossettes sont ressorties. J'ai un sentiment étrange dans le ventre ? OH non, pas possible que je tombe sous son charme. IM-PO-SSI-BLE !

- Bon, on continue à marcher ? Il va bientôt faire nuit, me dit-elle

- C'est toi la chef ! lui répondis-je avec un grand sourire.

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