Chapitre 7 - Liv

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Je me réveille la première après une nuit forte en émotion. Avec James, on a parlé jusque tard le soir. On a trouvé un endroit assez proche d'une forêt. Je suis contente qu'il me livre enfin ses émotions. Nous avons tous les deux vécu une enfance différente mais toute aussi compliquée. Je le regarde dormir pendant quelques minutes puis pars préparer un semblant de petit-déjeuner.

- Umm, tu fais quoi ? me dit-il en se réveillant
- Ce que tu ne fais pas, je prépare à manger
- Tu veux préparer quoi ? C'est juste prendre et manger. Tu ne vas pas sortir tes casseroles...
- Haha, très drôle ! Monsieur est un comique dis donc !

Comme si là où on est je pourrai faire quelque chose avec des casseroles même si j'aimerai... A vrai dire même si les petits déjeuners de l'orphelinat n'étaient pas exceptionnels, ils restaient appréciables. J'aimerai tellement pouvoir remanger un petit-déj copieux. Je m'imagine déjà à Paris, sur une terrasse en train de siroter mon jus d'orange le matin. OUI, le jus d'orange est le meilleur jus, je n'accepterai aucun débat dessus.

- Je suis peut-être un comique mais tu sais que j'ai raison, on pourra essayer de trouver un café lors de notre escapade à la prochaine ville
- Avec joie, répondis-je

A la fin de notre « petit-déj », je décide de partir trouver un endroit où me changer car je dois dire que cela fait maintenant quelques jours que je suis dans la même tenue. Ce n'est pas que je ne voulais pas me changer mais c'est que comme nous faisons un long voyage, je n'aurais plus d'affaires propres si je m'étais changée tous les jours depuis le début de ce périple.

A quelques mètres de l'endroit où nous avons dormi, je trouve une petite cascade et décide de m'y baigner pour me rafraichir, je passe d'abord prendre du savon dans mon sac, et oui j'y ai pensé avant de partir, et dis à James que je reviens dans quinze minutes.

J'enlève mon tee-shirt, sale de trois jours, puis mon pantalon et me retrouve en sous-vêtements. J'entre doucement dans l'eau, bien qu'elle soit froide, et me détend. Je prends mes affaires que j'essaye de laver tant bien que mal avec le savon puis les étend sur un grand arbre, aux racines multiples qui viennent au bord de la cascade. Je ferme les yeux quand j'entends James,

- Alors tu comptais me cacher cet endroit encore longtemps ?

Comment a-t-il trouvé cet endroit ? Oh mon dieu, il est en train de me voir quasiment nu !

- Sors d'ici ! Tu vois pas que je suis en sous-vêtements ! hurlais-je
- Oh ça va, c'est comme une maillot de bain et puis vu le temps qu'on va passer encore ensemble... Tu vas pas faire la coincée.

Pardon ? Moi la coincée, et puis qu'est-ce qu'il fait là ? Me dit pas que, et si il vient de ce déshabiller pour finir en caleçon et vient dans l'eau à coté de moi. J'hallucine, il se croit tout permis, heureusement que je m'étais lavée avant...

Alors que je suis dans mes pensées, je sens quelque chose me chatouiller les pieds. Je regarde vers le bas puis à mon grand étonnement voit deux mains. Non, j'aurais dû m'en douter, et là, je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que je me retrouve propulser dans les airs et tombe dans l'eau la tête la première. Il ne perd rien pour attendre, une fois relevée, je monte sur son dos et essaye de le faire tomber.

- Tu crois vraiment que toi, Liv, tu vas pouvoir me faire tomber ?
- Oh que oui, j'y compte bien, dis-je en rigolant.

Et là, il fait le dos rond et je me retrouve à glisser devant lui, malgré le fait que j'essaye de résister, il me prend par les bras et me fait son petit sourire narquois que je déteste par-dessus tout puis me lance vers l'endroit de la cascade où il y a le plus de profondeur.

- Je te déteste ! hurlai-je sur le ton de l'humour.
- Moi aussi, me dit-il avec un sourire sur ses lèvres.

Ah qu'est-ce qu'il peut m'énerver quand il le veut.

- Bon, maintenant j'aimerai que tu partes pour que je puisse sortir à mon tour.
- Et bien vas-y sors ! Qu'est-ce qui t'en empêche ?
- C'est une chose de me voir comme ça dans l'eau mais dehors je ne supporterais pas tes yeux sur mon corps.

- Tu me prends pour qui ? Tu crois vraiment que je vais te regarder ?

Évidemment, tous les garçons auraient regardé à sa place bien que je n'aie pas un corps de rêve.

- J'imagine que tu ne bougeras pas, dis-je sous le ton de la lassitude.
- T'imagine assez bien... ou pas.

Après m'avoir dit ça il part. Ouf car je ne sais pas comment j'aurais réagi s'il serait resté dans l'eau à m'observer.

Je reste un moment hors de l'eau pour sécher faute d'avoir pris une serviette, et oui je ne pouvais pas penser à tout. Une fois sèche, je m'habille de mes vêtements propres, un haut blanc et un vieux jeans.

Une fois prête, je rejoins James qui a eu le temps aussi de se préparer. Je dois dire que ce petit moment de détente m'a fait beaucoup de bien.

Je range les dernières affaires tandis qu'il regarde par où passer pour arriver à Rochester.

- Alors, tu sais par où passer ?
- Oui je pense qu'on va aller par-là, me dit-il en pointant du doigt une route où peu de personnes passent.
- D'ailleurs, je viens de le remarquer, tu ne devrais pas porter une robe ? Toutes les filles de ton âge en portent.

Argg, je ne porte pas de robe car ce n'est pas pratique, à l'orphelinat on était obligé d'en porter et c'était horrible, je me sens beaucoup mieux en pantalon.

- Non, je n'en porte pas ! C'est bien mieux comme ça. J'ai réussi à piquer des affaires de rechange chez les garçons.
- Ok ok mais on devra t'en trouver une pour éviter de se faire remarquer.
- J'imagine que je n'ai pas le choix, dis-je exaspéré
- Tu imagines bien.

On marche au moins une bonne heure avant d'enfin arriver enfin dans une ville, je n'ai pas eu le temps de voir comment elle s'appelait mais elle a l'air d'être grande.

Je faillis me faire percuter pas des chevaux qui passaient par là.

- Eh, Oh mademoiselle, on fait attention ! me dis l'homme sur la calèche
- Oui, excuser moi.

- Viens ici toi, me dit James en me tirant par les bras et en rentrant dans une petite boutique de robes.
- On cherche une robe discrète pour cette jeune fille, dit-il en s'adressant à la vendeuse.
- Oh mais bien sûr, que vous êtes jolie.

Je déteste que l'on me complimente, JE NE SUIS PAS JOLIE et je n'aime pas les robes en plus. La vendeuse m'indique la pièce pour me changer et me tend le bout de tissus.

- Elle vous ira à merveille.
- Je n'en doute pas, répondis-je en ayant l'air le plus gentil possible.

Une fois enfilé et attaché, je sors de cette fameuse pièce et regarde James.

- Alors ?
- Elle vous va à ravir, s'empressa de dire la vendeuse.
- Merci, dis-je poliment.
- Nous prendrons celle-ci et pouvez-vous lui donner les chaussures qui vont avec ? Je vous en serai reconnaissant.

Une fois sorti de la boutique, je demande à James si ce ne sont pas des achats inutiles mais il me répond que non. Je ne vois pas pourquoi il fait ça puisque dans deux jours nous nous quitterons.

- On y va dans ce café ?
- Avec joie

Je ne pensais pas qu'après les achats que nous venons de faire on allait en plus aller au café mais je me dis qu'avec ce que l'on a mangé ce matin, cela ne peut que nous faire du bien.

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