Live

Chapitre 10 - James

Alors qu'on croyait avoir enfin réussi à arriver en France et pouvoir faire nos vies comme on le voulait voilà que les gardes nous retrouvent. J'essaye de réfléchir pour trouver une solution afin de partir d'ici mais des bateaux de police nous encerclent déjà.

- Liv ! Viens vite !
- J'arrive !

Je la regarde et voit qu'elle a peur. Elle est là à cause de moi, grâce aussi car elle n'aurait pas pu se payer un bateau mais bon, vaut quand même mieux la liberté. Je l'ai embarqué dans mes histoires sans même qu'elle le sache. J'espère que ma mère la laissera une fois qu'elle saura qu'elle a juste fait le trajet avec moi et rien de plus. J'aimerais ne pas gâcher son futur, elle a encore tellement de choses à découvrir. Dans l'orphelinat où elle était, il ne la laissait rien faire, elle a dû beaucoup souffrir. Je suis sûr qu'en plus elle pourrait faire de grandes études.

Dans son regard, je ne vois que de la panique. Elle est anxieuse.

- James vous devez me suivre, me dit un garde après être monté sur notre yacht.
- Et vous mademoiselle, veuillez suivre ce monsieur.
- Où comptez-vous l'emmener ?

Je ne me séparerais pas de Liv, ils vont la maltraiter c'est sûr, je connais ma mère et ses pratiques.

- Hors de questions qu'elle ne soit pas avec moi !
- Nous devons suivre les ordres de votre mère, nous sommes désolés.

Liv me lance un regard où je vois qu'elle est prête à pleurer puis suit les gardes. Elle n'a que ça à faire, elle n'est pas du même statut que moi.

- Elle vient aussi au château mais seulement, pas avec vous, la reine veut lui parler sans vous. Vous ferez le chemin séparément car il va de soit que vous venez aussi.

Contraint, je le suis et voit Li partir au loin avec trois gardes. Ah oui, Li c'est le surnom que j'ai donné à Liv, étant donné qu'elle m'appelle Pri, je me devais de lui trouver un surnom certes pas aussi original mais quand même. On me fait rentrer dans un autre bateau car nous devons rentrer malheureusement en Angleterre. J'espère qu'ils ne maltraitent pas Liv et qu'elle va bien. Le trajet en bateau se passe assez bien fin si on oublie le fait que je ne suis pas libre mais bon.
Une fois arrivé, on m'indique une calèche dans laquelle je dois monter. Avant de m'installer, j'arrive à voir un des gardes échanger de l'argent avec un certain homme, ... Charles ! Oh non, celui qui nous à loué le bateau à contacter des gardes. J'aurai dû me méfier de son soi-disant prix d'amis. On roule pendant au moins 5h avant d'arriver devant une auberge pour passer la nuit. Le trajet aurait été beaucoup plus long d'une traite. On me mène dans une chambre assez spacieuse. Je pense que Li a une chambre dix fois plus petite que la mienne, vu son statut social. Je me demande ce que ma mère veut lui dire. D'habitude, elle juge les gens sans même leur parler. Mes cousins on en subit les frais, cela m'aurait arrangé qu'elle veuille les écouter pour leur donner le trône. À cause de cela, il m'en veuillent et veulent récupérer leur soi-disante place.

- Veuillez ne pas bouger de votre chambre, nous vous apporterons à manger, me dit- un garde

Je le regarde s'en aller puis m'assoit sur la chaise devant le bureau afin d'écrire. J'écris pour ne rien écrire. Il n'y a rien d'autre à faire donc je passe le temps qui semble durer une éternité. Je commence à faire mes mémoires, je me dis qu'une fois que je serai vieux, je pourrai me souvenir de quasiment tous mes moments de vie. Je les appellerai : Mémoires de James, un prince quelques peu ordinaire. Je trouve que ça sonne plutôt bien. J'écris pendant une heure quand une personne toque à ma porte. Une personne de l'auberge est venue me donner à manger. Je la remercie et elle repart.
Au bout d'un moment, j'entends des bruits en dessous de moi, provenant surement d'une autre personne logeant à l'auberge. Elle pleure. C'est là que je me rends compte que c'est Liv. Il faut que je trouve un moyen d'aller la voir. Lorsque la dame apportant le repas était venue me voir, j'ai remarqué qu'il n'y avait personne pour surveiller ma porte : un point positif. Je trouve une aiguille par terre et grâce à elle, j'arrive à crocheter la porte. Et oui, je me suis beaucoup entrainé durant mon enfance au château.
Je prends soin de refermer la porte derrière moi et m'aventure dans les couloirs. L'auberge est assez petite donc je n'ai pas de mal à trouver les escaliers. Je descends en essayant de ne pas faire trop de bruits et me retrouve devant plusieurs portes. J'écoute devant chacune d'entre elles pour entendre si quelqu'un pleure et au bout de la troisième porte, j'entends Li pleurer. Je toque doucement pour qu'il n'y qu'elle qui m'entende et ouvre la porte doucement. Elle court dans mes bras et je la console. On s'assoit ensuite tout les deux sur son lit et je lui demande pardon.

- Pourquoi me dire pardon ? Tu n'y es pour rien.
- Sans moi, tu ne serais jamais là
- mais sans toi, je n'aurai jamais posé un pied en France car malgré tout on a réussi a y être quelques minutes.
- C'est vrai, lui répondis-je

- Tu sais tout va bien se passer, une fois parler à ma mère, elle te laissera aller faire tes études à Paris et on pourra même t'aider à les payer
- Et toi alors ?

C'est vrai, et moi ? Je vais devoir rester au château et prendre mes responsabilités étant fils de la reine. Je ne serai jamais vraiment libre. Je vais devoir gérer le pays. J'espère que Li pourra vivre son rêve, ça sera déjà une réussite pour moi.

- Et bien, je vais être obligé de rester au château et vais devoir devenir à mon tour roi.
- Mais c'est pas juste, si tu ne le veux pas
- Eh bien oui, j'ai déjà essayer une fois de partir on m'a rattraper en moins d'une semaine.
A quoi bon réessayer ?

Si je repars, on arrivera toujours à me retrouver J'aimerai pouvoir changer d'identité.

- Qui ne tente rien n'a rien, me dit-elle en me regardant dans les yeux.

Je lui sèche les dernières larmes qui coulent sur ses joues puis la prend dans mes bras.

- Réessayons ! Partons ! me dit-elle
- Est-tu sûr ? je veux dire, si tu pars, ils pourront t'enfermer s'ils te retrouvent.

Elle hoche la tête et me dit :

- Et toi est-tu prêt ?

- Une idée ? Me lança Liv désespérée
- T'as pas peur de te salir ?

- Au point où on en est...
- ok je t'explique donc...

Je lui expliqua tout mon plan qui est d'ailleurs assez court. Nous allons devoir nous mettre dans les poubelles, ce soir un membre du personnel viendra les récupérer pour ensuite les jeter dans la benne non loin de là. Quand on est sûr d'être dehors Et que la personne sera partie, on sortira discrètement et il faudra aller le plus loin d'ici. Evidemment, on va dans la même poubelle pour être ensemble et il ne faudra surtout pas parler.

- Dit comme ça, ça a l'air d'être simple mais bon, on verra bien si on réussit.

On commence à exécuter la première partie du plan en s'installant dans les poubelles. L'odeur est épouvantable, mais nous devons prendre sur nous. Il se passe bien au moins une heure avant d'entendre quelqu'un arriver. Il n'est pas seul, je l'entends discuter avec un autre homme de nous. Les gardes ont dû découvrir que nous nous sommes enfuis avec Li. Si seulement ils savaient...

Un des hommes part et l'autre emmène les poubelles vers un autre endroit. Le chemin dure dix minutes avant que nous nous arrêtions. J'entends la personne partir puis je soulève le dessus de la poubelle. Nous sommes devant l'auberge avec aucun signe de vie à l'intérieur. Ils ont tous dû partir à notre recherche.

J'aide Li à sortir de la poubelle puis part à l'intérieur de l'établissement. Vous allez croire que c'est débile mais non. Comme ils sont tous partis, je peux aller à la cuisine prendre tranquillement des réserves pour ensuite pouvoir nous nourrir. Il ne m'ait pas difficile d'y arriver pour ensuite rejoindre Liv. Elle m'attendait non loin de la devanture de l'auberge au cas où des personnes reviendraient.

- J'ai bien réfléchi ! Me dit Li
- ah oui, à quoi donc ?

Elle m'explique que selon elle, nous fin surtout moi, devons changer d'apparence pour qu'on ne nous reconnaisse pas. Je trouve que c'est une bonne idée mais d'abord nous devons nous éloignés au plus vite de cette auberge. Il fait nuit mais nous arrivons quand même à nous repérer grâce à la lumière des étoiles et de la lune. On bout de deux heures de marche, on trouve une vieille grange abandonnée où nous décidons de nous installer pour la nuit.